À ceux qui croient que Clara Hughes a perdu sa combativité avec l'âge, l'athlète canadienne la plus médaillée de l'histoire - ex aequo avec la patineuse Cindy Klassen - a un message pour eux: «Je sais comment gagner. Si quelqu'un sous-estime cette capacité en moi, je lui souhaite bonne chance», a-t-elle déclaré, hier, en conférence de presse à Londres.

Après des résultats décevants aux Jeux de Pékin, le comité olympique canadien espère que le retour de l'athlète de 39 ans dans le cyclisme hissera l'équipe féminine sur le podium cet été. Elle avait remporté deux médailles de bronze en cyclisme sur route aux Jeux d'Atlanta de 1996.

En tout cas, Clara Hughes, la Lavalloise Joëlle Numainville et Denise Ramsden, des Territoires du Nord-Ouest, semblaient très sereines hier à quatre jours de leur épreuve, la course de route.

«Nous sommes une équipe forte. Tout ce qu'on veut, c'est gagner une médaille», a dit Joëlle Numainville, qui réalise son rêve olympique à 24 ans.

Et preuve des espoirs qui pèsent sur leurs épaules, elles sont logées dans un ancien manoir converti en hôtel au Surrey, un comté cossu et feuillu au sud de Londres reconnu pour sa qualité de vie.

Mais le lieu est aussi un choix stratégique: l'étape la plus difficile de la course de 140 km, le sommet de Box Hill, est à proximité.

«C'est un endroit tranquille et parfait pour leur entraînement, dit le chef d'équipe Jacques Landry. Elles iront au village olympique seulement un jour ou deux avant la compétition de dimanche.»

La ligne de départ et d'arrivée de la course sera devant le palais de Buckingham, sur le célèbre boulevard The Mall.

Des forces complémentaires

L'entraîneur n'a pas voulu dévoiler le plan de match, mais il a tout de même précisé les rôles des coureuses à La Presse. «Clara va être la capitaine de route, elle va provoquer des occasions, a-t-il expliqué. La spécialité de Joëlle, c'est le sprint, elle a des chances de terminer au top. Quant à Denise, elle sera bonne pour soutenir une échappée.»

Joëlle Numainville devrait particulièrement briller sur le mont Box Hill, une destination pour les amateurs de vélo depuis plus d'un siècle. Les cyclistes féminines monteront deux fois la route «Zig Zag», une route escarpée sur 2,5 km. De la petite bière, à en croire la Québécoise.

«Je pensais que ça allait être plus difficile. Box Hill ne me fait pas peur du tout», dit celle qui a raflé la troisième place au Tour des Flandres en avril.

Elle n'est pas non plus intimidée de rouler avec Clara Hughes. «Non, je ne lui ai pas demandé un autographe, dit-elle en réponse à une question d'un journaliste anglo-canadien. J'ai cependant appris beaucoup d'elle. Il y a un grand respect entre nous.»

La doyenne de l'équipe, qui s'est retirée du patinage de vitesse après les Jeux de Vancouver, a tenu à écarter tout doute sur sa condition physique. «Mon corps peut faire n'importe quoi, a lancé Clara Hughes, qui participera aussi à l'épreuve du contre-la-montre mercredi prochain. Je suis ici parce que j'ai un don.»

Ses sixièmes Jeux seront-ils ses derniers? «Je ne veux pas penser à l'avenir. Le moment présent est trop beau», a-t-elle répondu en souriant.