Le Britannique Mo Farah est devenu le sixième homme de l'après-guerre à réaliser le prestigieux doublé des courses de fond, en devenant champion olympique du 5000 m en 13 min 41 sec 66/100, samedi à Londres, après avoir remporté le 10 000 m il y a une semaine.

Le Britannique de 29 ans, qui succède au palmarès à l'Éthiopien Kenenisa Bekele, a devancé l'Éthiopien Dejen Gebremeskel (2e en 13:41.98) et le Kényan Thomas Longosiwa (3e en 13:42.36).

Le Canadien Cam Levins, ennuyé par un vilain rhume, a terminé 14e

Le Tchécoslovaque Emil Zatopek (1952), le Soviétique Vladimir Kuts (1956), le Finlandais Lasse Viren (1972 et 1976), l'Éthiopien Miruts Yifter (1980) et Bekele (2008) ont déjà réussi pareil exploit aux JO.

Le détenteur du record d'Europe du 10 000 m, qui est aussi champion du monde en titre du 5000 m, avait déjà réalisé le prestigieux doublé aux Championnats d'Europe en 2010.

Follement encouragé par la foule durant la course, Farah a été félicité par son épouse, enceinte de jumeaux. Deux comme son doublé olympique.

«Ce public m'a «boosté». Il est incroyable, mais cette victoire sur 5000 m a été plus difficile à conquérir que celle sur 10 000, car j'avais mal aux jambes», a déclaré la vedette.

Pourtant à trois en finale, les Éthiopiens ont manqué d'initiative, faisant le jeu de Farah, réputé pour son sprint redoutable. Après un début de course lent (5:56.70 au 2e km), les Éthiopiens sont venus devant, mais sans essayer de faire mal par des démarrages successifs comme c'était le cas quand Bekele commandait son «armée» il y a quelques années.

Farah a commencé à se montrer à trois tours de la fin. À un tour du terme, il a pris l'initiative, alors que Gebremeskel se retrouvait enfermé.

Grâce à cette victoire avec la manière, le Britannique d'origine somalienne remet l'Europe sur la carte du fond. L'Afrique avait gagné les quatre précédents 5000 m olympiques, en remontant au Burundais Venuste Niyongabo à Atlanta en 1996.