L'Éthiopie a creusé l'écart sur le Kenya pour la suprématie sur les courses de fond aux jeux Olympiques de Londres, Tiki Gelana remportant sous la pluie le marathon dames, en 2h 23 min 07 sec, avec une vingtaine de mètres d'avance sur la longue silhouette de Priscah Jeptoo (2h 23:12.), dimanche.

Ex-spécialiste du 3000 m steeple, notamment vice-championne du monde 2007 et 4e aux JO de Pékin, la Russe Tatyana Petrova Arkhipova (2h 23:29.) a complété le podium.

Après le 10 000 m, vendredi, remporté par Tirunesh Dibaba, l'Éthiopie mène donc deux victoires à zéro sur son grand rival. La lauréate est la nièce de Gezahegne Abera, champion olympique messieurs du marathon à Sydney, en 2000.

A son 7e marathon, Gelana a donc continué à écrire l'histoire de son pays sur 42,195 km après qu'Abebe Bikila eut ouvert la voie, pieds nus, sous l'Arc de Constantin aux Jeux de Rome en 1960. Alors qu'aucune Éthiopienne ne s'était classée dans les 10 premières à Pékin-2008, elle apporte une revanche éclatante à son pays.

Elle est aussi la deuxième Éthiopienne à s'imposer sur la distance introduite aux Jeux en 1980 pour les dames, Fatuma Roba ayant conquis l'or en 1996 à Atlanta.

«C'était mon héroïne. Je suis heureuse désormais de partager l'histoire avec elle», a ajouté la nouvelle championne olympique.

La pluie bienfaisante

«La pluie a rendu la course intéressante. Quand elle s'est intensifiée au départ, j'ai remercié Dieu. J'aime courir sous la pluie depuis que je suis enfant», a révélé la lauréate.

Dans ce contexte favorable pour elle, Gelana a même surmonté une glissade à mi-course, avec pour souvenir un coude égratigné. «J'avais confiance en mes possibilités et j'ai surtout essayé de ménager mes forces durant l'épreuve», a ajouté la jeune femme.

Gelana avait remporté cette année le marathon de Rotterdam, établissant pour l'occasion un nouveau record national (2h 18:58.).

Les athlètes des hauts-plateaux ont imprimé leur rythme à partir du 25e km. Pour résultat, et dans une parité parfaite, on retrouvait trois Éthiopiennes et trois Kényanes au commandement. Si Petrova Arkhipova parvenait à raccrocher le bon train, l'Éthiopienne Aselefech Mergia en était décrochée.

Subissant le poids des ans (42 ans), la Roumaine Constantina Dita, surprenante championne olympique à Pékin il y a quatre ans, a été dépassée dès le départ, pour terminer 86e à 18 min 27 sec de Gelana.

Blessée, la Britannique Paula Radcliffe, détentrice du record du monde (2 h 15:25.), était absente, le coeur brisé d'avoir raté sa dernière chance de remporter, qui plus est devant son public, la mère de toutes les courses.