À Harlow, dans l'Essex, le géant pharmaceutique GlaxoSmithKline a aménagé spécifiquement pour les Jeux de Londres un laboratoire antidopage évalué à plus de 30 millions de dollars canadiens. «Nous souhaitions offrir une contribution matérielle aux Jeux de Londres 2012. Nous nous sommes concentrés sur les sciences, puisque c'est ce que nous savons faire le mieux», explique Kerry O'Callaghan, porte-parole de l'entreprise britannique.

D'une superficie de 4400 m2, soit l'équivalent de sept courts de tennis, l'installation ultra-sécurisée abrite des millions de dollars d'équipements scientifiques et est dirigée de façon indépendante par le professeur David Cowan, spécialiste et directeur du Centre de contrôle des drogues du King's College de Londres.

L'équipe du professeur Cowan regroupe plus de 150 scientifiques de partout dans le monde. En tout, c'est plus de 1000 employés et bénévoles du Comité organisateur des Jeux olympiques et paralympiques de Londres qui travaillent à ce laboratoire, qui sera en activité 24 heures sur 24, 7 jours par semaine durant les Jeux.

Grâce aux nouveaux équipements plus performants, 60 échantillons seront analysés simultanément par une même machine afin de détecter près de 70 substances illégales en 14 minutes. Auparavant, les experts mettaient plus de 40 minutes à déceler ces mêmes substances.

Des échantillons suivis à la trace

L'équipe de scientifiques testera plus de 6250 échantillons lors des Jeux olympiques. Cela implique qu'un athlète sur deux sera testé à Londres, en plus de l'ensemble des médaillés. Jamais, dans l'histoire des Jeux, autant de tests n'auront été effectués.

Comme l'explique le professeur David Cowan, chacun des échantillons sera suivi en temps réel grâce à un code à barres unique. Une autre innovation pour l'équipe qui partagera son savoir-faire afin de servir d'exemple aux prochains laboratoires olympiques, dont celui de Rio 2016.

Les deux fioles remises par chaque athlète testé seront expédiées par courrier sécurisé au centre antidopage.

Un premier contenant sera pour sa part entreposé dès son arrivée, au cas où des tests supplémentaires s'avéreraient nécessaires.

Moins d'une heure après la réception, le sceau de sécurité de l'autre échantillon sera brisé, et les spécialistes pourront en commencer l'analyse.

Celui-ci est d'abord purifié et filtré pour tenter d'y détecter la présence de plus de 240 substances interdites.

Si l'une de ces substances est identifiée, les scientifiques feront un second test pour confirmer le résultat.

Bien qu'ils affirment être en mesure de signaler les résultats négatifs en moins de 24 heures, les résultats positifs seront, quant à eux, confirmés dans les 48 heures. Toutefois, les tests de l'érythropoïétine (EPO) nécessitent un délai de 72 heures.

Grâce à l'ensemble des moyens mis à la disposition du professeur Cowan, celui-ci affirme qu'il a bon espoir d'attraper les tricheurs. «Si vous venez aux Jeux de Londres pour tricher, restez chez vous, car nous vous attraperons», lance-t-il fièrement.