Ses jambières ne sentent pas les boules-à-mites, mais presque.

Il a fallu que les Oilers d'Edmonton ouvrent grand le tiroir de la mémoire pour y retrouver Martin Gerber, gardien tombé dans l'oubli depuis les 12 matchs qu'il avait disputés pour les Maple Leafs de Toronto au printemps 2009.

Le Suisse de 36 ans s'est trouvé du travail l'an dernier dans la KHL, avec le Mytishchi Atlant, où il a bien oeuvré jusqu'à ce qu'une sérieuse blessure au bras le renvoie chez lui.

«Quand tu as quitté la ligue, que tu t'es blessé sérieusement et que tu as 36 ans, tes chances sont minces de pouvoir revenir et jouer des matchs dans la LNH», reconnaît Gerber, qui vient de jouer deux matchs avec les Oilers depuis son rappel.

Gerber était chez lui, sans contrat, lorsque les Oilers l'ont appelé pour lui offrir de se joindre à leur club-école d'Oklahoma City.

Il allait partager le travail avec le Québécois Jeff Drouin-Deslauriers, qui s'est retrouvé dans la Ligue américaine après avoir joué 48 matchs avec les Oilers l'an dernier.

Lorsque le gardien titulaire Nikolai Khabibulin s'est blessé, il y a deux semaines, c'est Gerber et non Drouin-Deslauriers que les Oilers ont choisi de rappeler.

«Je voulais savoir si j'étais capable d'y arriver et je suis heureux d'être ici», concède le vétéran gardien, qui a été rappelé par mesure d'urgence, ce qui le soustraira au ballottage lorsque les Oilers voudront le rendre à Oklahoma City.

Trois équipes différentes

En l'espace de quatre ans - entre 2003 et 2007 - Gerber a participé à la finale de la Coupe Stanley avec trois équipes différentes, soit les Mighty Ducks d'Anaheim, les Hurricanes de la Caroline et les Sénateurs d'Ottawa.

Les fans du Canadien se souviendront surtout de sa prestation durant les séries de 2006, dans l'uniforme des Hurricanes.

Le Tricolore l'avait vite mis dans les câbles en exploitant son manque évident de confiance. Cela avait forcé les Hurricanes à se tourner vers la recrue Cam Ward, une décision qui avait fait basculer la série.

«Ce n'était pas la situation que j'espérais, mais Cam a joué de façon phénoménale, se souvient Gerber. Il a changé le cours de notre saison à lui seul et il est la raison pour laquelle nous nous sommes rendus jusqu'au bout.

«C'était assez indiscutable...»

L'année suivante, les Sénateurs ont pris le pari que Gerber serait en mesure de maintenir sous pression un bon niveau de performance. Ils lui ont même consenti un juteux contrat de trois ans.

Mais Gerber s'est vite fait voler le poste de numéro un par Ray Emery, et sa carrière a dès lors piqué du nez. Tous les ingrédients étaient réunis pour qu'on n'entende plus jamais parler de lui.

Mais voilà qu'à son deuxième départ devant le filet des Oilers, lundi, il est revenu hanter ces mêmes Sénateurs dans une victoire de 4-1.

Gerber prend les bons moments pendant qu'ils passent et apprécie son séjour avec les jeunes Oilers.

«Il y a beaucoup de talent au sein de cette équipe, dit-il. Elle est seulement dans sa courbe d'apprentissage.

«Tout le monde travaille fort à se mettre au même diapason et dès que les choses vont tomber en place, les Oilers deviendront une bonne équipe. »