Ce n'est jamais bon signe quand c'est le travail des arbitres qui retient l'attention après un match.

Les joueurs se mordent les lèvres, certains auraient le goût de pester, mais ils évitent de faire porter l'odieux de la défaite à des facteurs extérieurs.

«Le but de Gomez était bon, mais le sifflet était venu avant», a reconnu Hal Gill au sujet du but controversé qui a été refusé au Canadien en troisième période.

«Ils officient le match selon ce qu'ils voient. C'est dommage. C'est le genre de décision que l'arbitre voudrait reprendre.»

Marc-André Bergeron, lui, s'est délié la langue un peu plus.

«Moi j'ai vu un but, a-t-il dit catégoriquement. La rondelle n'a jamais été immobilisée, un défenseur des Penguins l'a repoussée vers l'enclave et l'arbitre a juste décidé de siffler.

«Ça nous a coûté un point. Et c'est frustrant parce que ce sont des points importants en fin de saison qui peuvent faire la différence dans la course aux séries.»

«C'est sûr que c'est plate, mais on a eu des chances d'aller la victoire plus tôt dans le match et on n'en a pas profité», a pour sa part rappelé Maxim Lapierre.

Encore l'indiscipline

En effet, il ne servirait à rien de mettre le blâme sur l'arbitre Chris Lee. Ce n'est pas lui qui a tiré 41 fois sur Carey Price et ce n'est pas lui qui a offert du jeu désorganisé en zone centrale!

Marc-André Bergeron a d'ailleurs admis que son équipe avait joué avec le feu en écopant de nombreuses punitions. Même si les Penguins n'ont pas marqué avec l'avantage d'un homme, l'impact a été négatif sur le Canadien.

«On a pris tellement de punitions que cela brisait notre rythme, a déploré Bergeron. À cause de cela, il y a des joueurs qui jouent moins...

«Toutes ces pénalités, c'est une histoire qui se répète. Une chance que notre unité d'infériorité numérique a encore été excellente.

«Mais lorsqu'une équipe comme les Penguins bourdonne dans ta zone pendant une minute et demie, ça devient fatigant...»

Josh Gorges est l'un de ceux, justement, qui s'est démené en infériorité numérique.

«On aurait eu intérêt à passer plus de temps dans leur zone, a signalé Gorges. On a joué mollement dans notre zone et l'on a donné trop de revirements à l'adversaire.»

À lui seul, Jaroslav Spacek - qui, c'est vrai, n'était pas à 100% - s'est rendu coupable de 11 pertes de rondelles.

D'une certaine façon, ce sont les revirements et les entrées rapides en zone tricolore qui ont conduit des défenseurs comme Ryan O'Byrne à être pris en défaut.

«Certains individus sont punis trop souvent», a cependant reproché Jacques Martin.

Canadien, tire!

Les Penguins ne se sont pas cassé la tête : ils ont tiré et tiré encore. Quarante et une fois en tout alors que la réplique du Tricolore s'est limitée à 21 lancers.

«On doit faire mieux, a soutenu Jacques Martin. Certes, on a eu le dessus sur les unités spéciales. Mais l'on doit exécuter plus rapidement et tirer plus souvent.

«Le meilleur exemple, c'est le dernier but des Penguins. Ils ont simplement tiré. Si c'est bon pour les champions de la Coupe Stanley, ça devrait être bon pour le Canadien de Montréal.»