Alors que ça fêtait fort sur la glace, alors que les fans étaient debout et que la Coupe Stanley se promenait un peu partout, Jonathan Quick nous a répété qu'il y avait toujours cru.

Il y a cru en milieu de saison, quand les Kings ne jouaient pas si bien. Il y a cru début avril, quand les Kings, postés au huitième rang dans l'Ouest, ont eu à affronter les puissants Canucks en partant. Il y a cru même quand les Devils et le légendaire Martin Brodeur sont arrivés devant eux en finale.

Mais il y a vraiment cru lundi soir, quand les haut-parleurs du Staples Center ont fini par cracher We Are the Champions, le classique du groupe Queen. Il y a cru quand il a pris la Coupe Stanley dans ses mains.

«Au bout du compte, la décision de travailler ou non revenait aux gars qui sont dans ce vestiaire, a fait savoir le gardien des Kings au milieu des célébrations. C'est ce qu'on a fait. On a décidé de travailler ensemble.»

Quick, le gagnant du trophée Conn-Smythe, a souri. Un rare sourire pour un type qui, au cours des dernières semaines, n'avait pas l'air de s'amuser du tout. C'était sa façon bien à lui de composer avec la pression. «Autant on ne voulait pas penser à la Coupe, autant on ne pouvait pas faire autrement, a répondu le gardien. Surtout lundi soir avec une avance de quatre buts... Là, c'était dur de ne pas y penser. Il fallait toujours se rappeler combien les Devils sont un club dangereux.»

Le gardien et ses copains des Kings ont réussi plusieurs exploits, lundi soir. Une première Coupe pour le club depuis sa naissance, en 1967. Une première conquête pour une équipe de huitième place. Et un premier triomphe pour un club qui n'a peut-être pas dit son dernier mot.

«La première chose qu'on pense en tant que coach, c'est que ces gars-là sont encore jeunes, a expliqué l'entraîneur Darryl Sutter. Ils doivent tenter le coup une autre fois.»

Les nôtres...

Les joueurs de chez nous, peu nombreux dans cette grande finale, auront tout de même réussi à se faire remarquer. Tout d'abord, Steve Bernier, celui dont la pénalité de cinq minutes n'a pas fini de faire jaser. Martin Brodeur qui, à 40 ans, est loin d'être fini (il sera fort probablement de retour la saison prochaine).

Et Simon Gagné, dont la carrière semblait pourtant compromise il n'y a pas si longtemps.

«Il y a deux mois, j'avais deux choix, a expliqué l'attaquant des Kings au moment des célébrations lundi soir. Soit j'arrêtais tout pour me concentrer sur un retour la saison prochaine, soit je poursuivais mon entraînement en espérant. Je me disais que l'équipe allait avoir une chance de tout gagner, alors j'ai dit à mon docteur que j'allais continuer l'entraînement. J'ai fait ce choix-là et je suis très content de l'avoir fait.»

Pendant que Gagné parlait avec ses deux jeunes enfants dans les bras, son père distribuait les poignées de main à gauche et à droite sur la glace des champions.

«Quand tu es jeune et que tu joues au hockey, a ajouté le joueur québécois, tu as deux buts. Tu veux jouer dans la LNH et tu veux gagner la Coupe Stanley. Je crois que j'ai gagné la Coupe Stanley dans ma tête à quelques reprises quand j'étais plus jeune... mais là, c'est la vraie.»

La saison 2011-2012 terminée, on peut déjà se mettre à penser à la suivante. Certains l'ont déjà fait, incluant les experts du site Bodog, qui favorisent les Penguins à 7 contre 1 en vue de la prochaine saison.

Le Canadien? Il arrive au 27e rang, favori à 60 contre 1 pour gagner le fameux trophée...

Mais les partisans montréalais peuvent garder espoir. Après tout, une équipe classée huitième dans l'Association de l'Ouest vient de prouver que tout est possible.

Surtout si c'est à Hollywood...