Le sourire ironique et la langue acérée de Chris Pronger laissent à peine entendre qu'il, et les Flyers de Philadelphie, sont ébranlés par le mastodonte Dustin Byfuglien et les tout à coup puissants Blackhawks de Chicago.

Pronger se remettait lundi de sa pire performance en carrière -un atroce différentiel de moins-5 dans la défaite de 7-4 des Flyers, dimanche. Un revers qui les place au bord de l'élimination après cinq matchs.

Les Flyers ont deux journées de récupération avant de se réattaquer au défi de maîtriser de nouveau Byfuglien et les Blackhawks, mercredi. On pourrait croire que les Flyers ont les Hawks en plein là où ils le souhaitent, avant le sixième duel au Wachovia Center, où ils montrent une fiche de 9-1 ce printemps.

«De jouer devant nos partisans, on se nourrit de l'énergie qui se dégage dans l'amphithéâtre, a souligné Pronger. C'est bizarre comment ça se passe en finale, mais l'équipe qui joue à domicile a le meilleur. Vous regardez comment ça s'est déroulé au cours des trois premiers tours des séries éliminatoires, les équipes à domicile se sont faites malmener plus souvent qu'autrement. En finale, ce n'est pas du tout le cas. J'espère que la tendance va se poursuivre dans le sixième match.

«Nous bénéficions de quelques jours de répit afin de rallier les troupes. Nous avons dû nous relever de plusieurs défaites difficiles ce printemps. Nous serons corrects.»

Si les Flyers ne retrouvent pas leur aplomb mercredi, les Blackhawks remporteront la Coupe pour la première fois depuis 1961. Si un ultime affrontement s'avérait nécessaire, il aura lieu à Chicago, où les Blackhawks ont déjà remporté leurs trois premiers matchs de la présente finale.

L'entraîneur des Flyers, Peter Laviolette, a permis à ses joueurs de se changer les idées lundi, au retour de l'équipe à Philadelphie. Laviolette s'est acquitté de la tâche de répondre aux questions de la presse. Hormis le dîner qu'ils ont pris ensemble, les joueurs ont pu individuellement analyser la situation avec une vue de recul.

«Nos gars décrochent du hockey aujourd'hui, a dit Laviolette. Nous nous remettrons à la tâche demain (mardi).»

À 20 reprises dans l'histoire de la LNH, la finale s'est retrouvée à égalité 2-2. Seulement six fois, l'équipe qui a perdu la cinquième rencontre est revenue de l'arrière dans la série pour l'emporter. Les Penguins de Pittsburgh l'ont fait, l'an dernier.

Et les Flyers se moquent de l'histoire depuis qu'ils ont obtenu leur place en séries éliminatoires à la toute dernière journée de la saison régulière. Ils ont été la troisième équipe de l'histoire seulement qui a remporté une série après avoir tiré de l'arrière 0-3, quand ils ont fait le coup aux Bruins de Boston au deuxième tour.

«Je ne sais pas si on peut établir un lien avec un retard de 0-3 dans une série, a mentionné Pronger, en comparant les deux situations. C'est la finale de la Coupe Stanley. Nous serons chez nous. Nous saisissons parfaitement l'enjeu. Peter est passé par là, auparavant. Il a fait de l'excellent travail jusqu'à maintenant afin que nous restions tous concentrés sur ce que nous devons faire ainsi que sur les ajustements que nous devons apporter à la suite de matchs ardus comme celui de dimanche.»

Byfuglien a été muselé par Pronger jusqu'à dimanche, comme les Sharks de San Jose auraient rêvé de le faire en finale de l'Association Ouest. Byfuglien a réussi le but gagnant dans trois des quatre victoires d'affilée des Hawks face aux Sharks.

Mais dimanche, Byfuglien s'est payé la tête du vétéran défenseur qui, à six pieds six pouces et 220 livres, est un des rares qui puissent affronter le gaillard de six pieds quatre pouces et de 257 livres.

«Si nous nous fions uniquement sur Chris Pronger pour s'acquitter de la tâche, nous serons dans le pétrin, a avancé Laviolette. Tout le monde aurait pu être meilleur individuellement, dimanche.

«Je suis convaincu que Chris aura un gros match et qu'il montrera la voie, mercredi. Mais les autres... nous devons nous assurer d'être tous sur la même longueur d'onde.»