Combien vaut Steven Stamkos, au juste? C'est l'épineuse question à laquelle Steve Yzerman devra répondre très bientôt.

Yzerman, le directeur général du Lightning de Tampa Bay, n'a pas vraiment le temps de célébrer le bon départ de son club cette saison. Stamkos fait jaser en raison de ses performances, bien sûr, mais dans les bureaux du Lightning, Stamkos fait jaser pour une autre raison: il est sans contrat en vue de la prochaine saison, et pourrait devenir joueur autonome avec restriction.

Combien vaut ce jeune homme, donc? Certainement plus que les 875 000 $ US que le Lightning va lui verser en 2010-11. Steve Yzerman sait très bien qu'il a un jeune joueur assez spécial sous la main, et c'est pourquoi il a déjà entrepris des pourparlers avec Don Meehan, l'agent de Stamkos, en vue d'un nouveau contrat.  

«Nous avons amorcé les discussions avec Don Meehan, a confirmé Yzerman lors d'une entrevue téléphonique avec La Presse. Nous allons continuer à avoir des discussions afin de régler le tout dès que possible. Nous voulons en venir à une entente avec Steven, et si on peut le faire durant la saison, nous allons le faire.»

Évidemment, le prochain contrat à Stamkos risque de compliquer la vie au DG du Lightning. L'équipe pourra-t-elle se permettre une entente à long terme avec sa jeune vedette tout en conservant Vincent Lecavalier? Les rumeurs d'un échange concernant Lecavalier ont été nombreuses au cours des dernières années, mais Steve Yzerman jure qu'un nouveau contrat à Stamkos ne va pas remettre en question le statut de Lecavalier avec l'équipe.

Selon Yzerman, en fait, le Lightning peut se permettre de garder les deux joueurs. «Comme toutes les équipes, nous aurons des décisions à prendre. Mais ça va être possible de garder Vincent avec nous, nous allons trouver une façon. Il jouait très bien avant cette blessure à la main, et nous avons hâte de le revoir au sein de notre alignement.»

50 en 50?

En attendant, Steven Stamkos se contente de faire ce qu'il fait de mieux: marquer. À ses 24 premiers matchs, le patineur de 20 ans a déjà 21 buts au compteur, et s'il maintient ce rythme, il pourrait flirter avec la marque des 50 buts en 50 matchs.  

Au hockey, il n'y a sans doute pas d'exploit aussi prestigieux que le fameux 50 en 50. Les surhommes qui ont réussi le coup ne sont pas nombreux: Maurice Richard, Mike Bossy, Wayne Gretzky, Mario Lemieux et Brett Hull, qui est le dernier à l'avoir fait, en 1991-92.

«Je pense que Steven peut réussir 50 buts en 50 matchs, répond Steve Yzerman. Bien sûr, il est encore tôt pour parler de ça. On devrait attendre au 40e match de la saison avant de penser à un tel scénario. Mais il a le talent pour le faire. Quand je le vois jouer, trois choses sautent aux yeux: son coup de patin, son tir, et son désir de vaincre.»

Dans une saison marquée par des histoires de coups à la tête, par les rumeurs de déménagement de certains clubs, et par les courriels indiscrets d'un préfet de discipline, la folle épopée de Steven Stamkos tombe à point pour la Ligue nationale, qui a bien besoin de faire parler d'elle pour les bonnes raisons.

«Tout le monde parle du 50 en 50, et je comprends pourquoi, note Steve Yzerman. C'est bon pour notre équipe, c'est bon pour notre ligue. C'est bien d'en parler parce que c'est un exploit qui n'est pas facile à réaliser, surtout de nos jours.»

À sa troisième saison chez les grands de la LNH, Stamkos fait déjà partie de l'élite du circuit. Il avait réussi 23 buts à sa première saison, puis 51 à sa deuxième. Cette fois, il est en voie de connaître la meilleure saison de sa jeune carrière.

Steve Yzerman est un fan, manifestement.

«À ma deuxième saison, j'avais réussi 30 buts, rappelle l'ancien joueur vedette des Red Wings de Detroit. À ma troisième saison, j'avais été blessé et je n'avais marqué que 14 buts. Je dirais que Steven est plus avancé que je ne l'étais à cet âge.»

Venant du sixième meilleur marqueur de l'histoire de la LNH, il s'agit-là d'un pas pire compliment. 



Le Lightning confirme son intérêt pour Marc-André Bergeron

On sait déjà que Marc-André Bergeron se prépare à un retour au jeu. On sait déjà que le Canadien ne veut pas de lui. Ce qu'on ne sait pas, c'est avec quelle équipe le défenseur québécois va désormais s'aligner.

Ce que l'on sait, toutefois, c'est que le Lightning est très intéressé, et Steve Yzerman l'a confirmé en entrevue téléphonique avec La Presse.

«Il y a de l'intérêt de notre côté envers lui, a reconnu le DG de Tampa. Je pense qu'il s'agit d'un joueur qui pourrait donner un bon coup de pouce à bien des équipes. J'imagine qu'on n'a jamais assez de profondeur dans cette ligue, et un joueur comme lui peut nous aider.»

Quand j'ai demandé à Yzerman s'il allait contacter l'agent de Bergeron sous peu, il a répondu d'un seul mot: «Possiblement.»

Le Lightning s'est informé à plusieurs reprises de l'état de santé de Bergeron depuis l'été. Puisque l'ancien du Canadien ne coûtera pas trop cher, et puisqu'il est un spécialiste de l'attaque à cinq, il demeure un candidat de choix pour le club de Tampa.

Paul Corbeil, l'agent de Bergeron, m'a confirmé que quatre équipes sont très sérieuses dans ce dossier, incluant le Lightning, bien évidemment. Bergeron devrait signer son nouveau contrat d'ici la fin de la semaine.

«Le Lightning se comporte de façon très professionnelle depuis cet été avec Marc-André, m'a dit Corbeil. Leur approche est teintée de respect.»

La suite très bientôt...



Photo: La Presse

Marc-André Bergeron

Rumeurs sur Brad Richards

Vous avez vu un match des Stars à la télé récemment? Un match à domicile, je veux dire. Si oui, vous avez sans doute remarqué les nombreux sièges vides qu'il y a à Dallas. Non, ça ne va pas très bien chez les Stars, et les ennuis de la direction n'aident pas non plus.

Évidemment, quand un club est si fragile financièrement, les rumeurs ne cessent pas. Brad Richards, le joueur vedette du club, pourrait devenir joueur autonome sans restriction à la fin de la saison, et tout porte à croire que les Stars ne seront pas capables de le garder. Encore récemment, on racontait que les Leafs de Toronto vont tout faire pour aller chercher Richards.

Je devine que les Stars vont être patients dans cette histoire, question de faire monter le prix pour leur joueur vedette. Pourquoi échanger Richards maintenant? Après le match des Étoiles, les équipes désespérées vont probablement être plus nombreuses.

J'espère seulement que cette fois, personne ne va tenter de nous faire croire que le Canadien est intéressé à Richards.



Photo: AP

Brad Richards

Ovechkin et ses éclats de rire

Barry Trotz, l'entraîneur des Predators de Nashville, me disait récemment que les jeunes joueurs d'aujourd'hui sont bien différents. Il parlait de PK Subban et de sa propension à japper tout le temps, à mettre un peu de moutarde à la moindre occasion. «Les joueurs d'aujourd'hui ne pensent pas comme on pensait à l'époque», m'a dit Trotz.

C'est la même chose avec Alex Ovechkin.

L'autre jour, le joueur vedette des Caps a été critiqué après avoir été vu en train de rigoler avec un adversaire après une rince de 5-0 au New Jersey. L'adversaire en question, Ilya Kovalchuk, est un bon ami d'Ovechkin, mais les fans du hockey «comme dans le temps» ont vu rouge quand même. Parce que, c'est bien connu, on ne parle pas à un adversaire. Jamais.

C'était sans doute comme ça il y a plusieurs années. Plus maintenant. Après les matchs, dans les garages des arénas de la LNH, on voit souvent des adversaires jaser entre eux, souvent des compatriotes qui en profitent pour prendre des nouvelles. Je ne crois pas qu'Ovechkin a manqué de respect à son club parce qu'il jasait avec son vieil ami Kovy. C'est son droit de parler avec qui ça lui chante une fois la rencontre terminée.

C'est juste qu'après une volée de 5-0, des fois, il faut peut-être se garder une petite gêne. Les partisans qui paient le gros prix pour assister aux matchs ne veulent pas avoir l'impression que leurs favoris se foutent du résultat final. Ils veulent croire que leurs favoris prennent ça au sérieux, autant qu'eux.

Même s'ils savent très bien que ce n'est pas vrai.

La citation de la semaine

«Je ne vais pas vous mentir, c'est ça qui est ça.»

Brad Richards, des Stars de Dallas, cité par la Presse canadienne à propos des rumeurs d'échange qui l'impliquent, et des ennuis financiers du club.

Le chiffre de la semaine: 48

L'âge de Chris Chelios, qui, malgré ce léger détail, songe à effectuer un retour au jeu dans la KHL de Russie.

La statistique de la semaine: 8 en 18

Le nombre de victoires de Marty Turco avec les Hawks en ce début de saison. Les Hawks s'attendaient sans doute à un peu mieux...

À l'extérieur de la patinoire

> Avec sa troisième Coupe Grey, Anthony Calvillo mérite d'être considéré comme l'un des meilleurs quarts de l'histoire du football canadien. J'imagine qu'on va maintenant cesser de dire qu'il «choke» quand la pression monte.

> Ce n'est jamais facile d'être un fan des Bills de Buffalo, mais dimanche, ce devait être encore plus douloureux qu'à l'habitude. Les pauvres Bills avaient les Steelers dans les câbles en prolongation, et le receveur Stevie Johnson était fin seul dans la zone des buts pour capter la longue passe de Ryan Fitzpatrick... mais il a échappé le ballon. Quelques minutes plus tard, les Steelers ajoutaient le botté de la victoire. Un seul mot: oyoyoye.

> Pendant le match de dimanche à Houston, deux joueurs se sont battus, Cortland Finnegan des Titans et le receveur Andre Johnson des Texans. Les deux joueurs ont été expulsés du match illico. La LNH prend-elle des notes?

Photo: André Pichette, La Presse

Alexander Ovechkin