Malgré la flambée des cas de COVID-19 et l’incertitude entourant la tenue du Championnat du monde, l’espoir du Canadien s’est vu décerner l’honneur de porter le « C »

L’espoir du Canadien Kaiden Guhle est pressenti depuis longtemps pour être capitaine d’Équipe Canada junior ; c’est maintenant officiel. Reste à voir si la « bulle » dans laquelle aura lieu le Championnat du monde, à Edmonton et à Red Deer, tiendra le coup.

Lundi après-midi, Hockey Canada a en effet confirmé que Guhle portera le « C » lors du tournoi, qui se met officiellement en branle le 26 décembre.

Guhle a appris la nouvelle de la voix de Sidney Crosby, rien de moins, dans un message vidéo préenregistré. « C’était un moment spécial. On ne reçoit pas de messages de joueurs de ce calibre tous les jours », a reconnu en visioconférence Guhle, pas exactement du type à étaler ses émotions.

« Kaiden est un vrai pro. Il travaille tous les jours, il parle par ses actions et il est très humble. Son expérience de l’an passé va aider », a noté l’entraîneur-chef d’Équipe Canada junior, Dave Cameron.

« Il a tout, il mène par l’exemple, il parle au bon moment et il est capable de dire les choses que les gars n’aiment pas toujours entendre », a ajouté l’attaquant Jake Neighbours, qui a été nommé assistant lundi.

PHOTO JEFF MCINTOSH, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Jake Neighbours a été nommé assistant d’Équipe Canada junior, lundi.

[Guhle] a déjà participé à ce tournoi et sait ce que ça prend pour se rendre jusqu’au bout. Il a aussi la motivation de la défaite en finale l’an dernier.

Jake Neighbours

Guhle est effectivement un des trois joueurs de l’édition 2021 du tournoi qui ont de nouveau la chance de participer à la compétition de cette année. L’an dernier, le choix de premier tour du Canadien en 2020 (16e au total) avait inscrit trois points en sept rencontres.

Le jeune homme n’en sera pas à une première expérience à titre de capitaine. Il occupait en effet ce rôle à Prince Albert l’an dernier et cette saison, jusqu’à ce que les Raiders l’échangent aux Oil Kings d’Edmonton plus tôt en décembre.

Mais à Prince Albert, il jouait sous les ordres de l’entraîneur-chef Marc Habscheid et de son adjoint Jeff Truitt. Or, ces deux coachs ont aussi dirigé un certain défenseur avec une certaine personnalité qui rappelle celle de Guhle.

« Marc et Jeff ont eu la chance de diriger Shea Weber à Kelowna, a rappelé Guhle. Ils m’ont décrit le leadership de Shea : tenir ses coéquipiers imputables, être là pour eux. Je vais essayer d’être un meneur sur la glace et à l’extérieur. »

Omicron débarque

Guhle devra maintenant croiser les doigts pour pouvoir réellement porter le « C » sur le chandail unifolié, car la vague d’infections à la COVID-19 est en train de rattraper l’Alberta. À la lumière des chiffres du jour, la bulle dans laquelle sont isolés les participants au tournoi devra être étanche.

Lundi après-midi, le gouvernement albertain dévoilait en effet sa mise à jour de la fin de semaine des cas de COVID-19 dans la province. Parmi les grandes lignes :

  • 1925 nouveaux cas déclarés dans les trois derniers jours, pour une moyenne de 642 par jour. Le 11 décembre, la moyenne mobile sur 7 jours était de 298.
  • Parmi ces 1925 nouveaux cas, 872 étaient du variant Omicron. Dans la mise à jour précédente (vendredi), on ne rapportait que 54 cas de ce variant (sur 24 heures).

Joint quelques minutes avant la publication de ces chiffres, le Dr Joe Vipond, urgentologue à l’hôpital Rockyview, à Calgary, tirait déjà la sonnette d’alarme, à partir des 54 cas d’Omicron rapportés vendredi.

« En date de vendredi, Omicron doublait environ tous les deux jours, expliquait le DVipond, au bout du fil. Ça veut dire qu’on aurait 200 cas aujourd’hui, 400 cas le 22 décembre, 1600 cas le 26 décembre. » Ses projections ont vite été dépassées…

Au plus fort de la troisième vague, le 30 avril dernier, la province avait atteint un sommet jamais égalé depuis de 2406 nouveaux cas en une seule journée.

On pourrait atteindre ce niveau le 28 décembre. C’est ça, les croissances exponentielles.

Le Dr Joe Vipond, urgentologue à l’hôpital Rockyview

« Aucun évènement de sport n’a réussi à éviter les cas de COVID, poursuit le médecin. On n’a pas réussi dans la NFL, la NBA ou la LNH. Donc, suis-je optimiste ? Non, je ne le suis pas. Au milieu d’une vague, avec un nouveau variant dont on ignore les niveaux de mortalité, sans oublier la COVID longue, je ne peux pas être en faveur d’évènements intérieurs. Le hockey, ça ne se joue pas sur Zoom ! Ce qui peut vraiment aider, ce sont les masques, et les athlètes ne peuvent pas porter ce genre de protection. »

Matchs préparatoires annulés

À la différence des circuits professionnels mentionnés ci-dessus, les équipes du Championnat du monde doivent toutefois se confiner à une bulle, qui comprend l’aréna et l’hôtel. Ces équipes ont aussi dû se soumettre à une quarantaine de deux jours à leur arrivée en Alberta, du 15 au 17 décembre.

Les organisateurs du tournoi ont de plus limité les matchs préparatoires. Les Canadiens devaient en disputer trois, les 19, 20 et 22 décembre. Ils en joueront finalement un seul, et la vente de billets pour ces évènements a été interrompue.

Pour l’heure, l’évènement est toujours prévu devant public, sans limite du nombre de spectateurs.

N’empêche qu’au rythme où vont les choses, le Championnat du monde junior pourrait bien être une rare compétition de hockey à avoir lieu entre Noël et le jour de l’An. La tenue de la Coupe Spengler semble de moins en moins probable, et les équipes de la LNH continuent à ajouter des noms au sein du protocole de la COVID-19. Au moment d’écrire ces lignes, 10 autres noms avaient été inscrits à cette liste dans la seule journée de lundi.

« Qui sait ce qui se passera ? On prend toutes les précautions, et il arrivera ce qui arrivera. On va suivre les protocoles et on va croiser les doigts », a répondu l’entraîneur-chef Dave Cameron.