Parfois, il y a des athlètes qui s’accrochent un peu trop, qui devraient se retirer mais qui ne le font pas. Maxim Lapierre ne voulait pas être de ceux-là.

Après une carrière de neuf saisons dans la Ligue nationale de hockey (LNH), après avoir passé les cinq dernières années sur les patinoires de l’Europe, le joueur québécois a décidé que c’en était assez. Au cours des prochains jours, il va faire des boîtes et ses valises pour sortir de l’Allemagne et rentrer au Québec à la fin du mois.

Ensuite, il va entreprendre le prochain chapitre de sa vie.

« J’avais un beau contrat avec le club de Berlin, il me restait deux années à écouler, a-t-il expliqué dimanche, en entrevue téléphonique. Mais la saison devait commencer dans les prochains jours, et je n’avais plus la même passion. J’ai trois enfants, trois filles, et à un moment donné, il faut leur donner de la stabilité. »

Ce sera donc la stabilité et la retraite pour Lapierre. À 35 ans, il estime « avoir fait le tour », comme il le dit lui-même, et il va rentrer à Brossard afin de passer à autre chose.

Ça fait longtemps que je fais ça… et ce n’est plus la même passion. J’ai joué un peu partout, dans la Ligue nationale, mais aussi en Suède, en Suisse, en Allemagne… il manquait pas mal juste la KHL ! Mais ce sera tout, c’est le temps de rentrer à la maison. C’est aussi simple que ça.

Maxim Lapierre

Il y a aussi que Lapierre se dit en bonne santé, et qu’il en profite pour rentrer alors que tous ses morceaux sont encore bien en place. De son propre avis, il n’a pas subi de blessure sérieuse en jouant au hockey, même après toutes ces années. « Je me considère chanceux, surtout parce que j’ai joué le style de jeu que j’ai joué », ajoute-t-il.

Pour Lapierre, c’est aussi un peu la satisfaction du devoir accompli. Repêché par le Canadien en 2003 avec un choix de deuxième tour, le 61e au total, il a réussi 65 buts et 74 mentions d’aide pour un total de 139 points en 614 rencontres dans la LNH, à Montréal mais aussi à Anaheim, Vancouver, St. Louis et Pittsburgh.

Quand il repense à tout ça, c’est en premier à ses années au Centre Bell qu’il se met à réfléchir avec une belle nostalgie.

Montréal, c’est la meilleure place pour jouer au hockey… Mon meilleur souvenir, c’est sûr que c’est mon premier match au Centre Bell. J’avais pas joué souvent ce soir-là, peut-être une couple de minutes, mais je me souviens encore de la distance à franchir entre le vestiaire et la patinoire, de la chanson de Coldplay qui jouait quand on arrivait sur la glace…

Maxim Lapierre

« J’aurais passé toute ma carrière avec le Canadien, mais j’ai été échangé à Anaheim [en retour du défenseur Brett Festerling et d’un choix de cinquième tour au repêchage de 2012], et ça n’a pas été facile à accepter. Une chance qu’Alain Vigneault est venu me chercher peu de temps après. Alors j’ai eu la chance de participer à une finale avec les Canucks, et plus tard [en 2018], j’ai pu participer aux Jeux olympiques avec le Canada. Alors, je n’ai pas de regrets ! »

Mais en fouillant dans ses souvenirs, le joueur québécois revient toujours au Canadien et aux grands moments qu’il a vécus dans le maillot bleu, blanc et rouge.

« J’étais là le soir contre les Rangers [de New York], quand on a remonté ça après avoir tiré de l’arrière 0-5, et j’étais là aussi en 2010 lors du printemps Halak… J’avais marqué un gros but, le but gagnant, lors du sixième match au premier tour de la série contre Pittsburgh. Les séries, vivre ça à Montréal, c’est incroyable. Je fais juste m’imaginer ce que ça va être la prochaine fois que le Canadien va gagner la Coupe Stanley… »

La suite des choses ? Pour le moment, Lapierre veut se donner le temps. Il regarde ses anciens coéquipiers qui sont devenus des adjoints dans la LNH, et c’est quelque chose qu’il pourrait peut-être considérer un jour lui aussi.

Mais ça, ce n’est pas pour tout de suite.

« Là, je vais me contenter de rentrer au Québec, de préparer mes filles à l’école et de continuer le podcast [La poche bleue] avec Guillaume [Latendresse], qui marche super bien. On verra ensuite. Comme je disais, je n’ai pas de regrets… »