Les joueurs de hockey mineur devraient être en mesure de retourner sur la glace en septembre, mais ils auront à le faire dans un cadre bien différent.

Ainsi, selon des informations obtenues par La Presse, plusieurs associations de hockey mineur au Québec pourraient devoir s’habituer aux équipes réduites, ainsi qu’aux entraînements avec équipe réduite aussi, axés sur les habiletés individuelles, sans mise en échec. Ces entraînements deviendraient la norme dans un avenir rapproché.

Dans plusieurs cas, notamment en ce qui concerne les équipes de hockey scolaire de la grande région de Montréal, les premiers matchs à formation réduite pourraient avoir lieu seulement à compter du 1er janvier. Dans l’immédiat, la relance du hockey québécois ne comprendrait aucun scénario où des matchs seraient disputés avec des formations complètes à cinq joueurs contre cinq. Ce sont les grandes lignes d'un plan partagé à des intervenants du hockey mineur.

« Tout ce qu’il y a de certain pour le moment, c’est que la COVID-19 va encore être une réalité cet automne, a répondu Paul Ménard, le directeur général de Hockey Québec, lors d’une entrevue téléphonique avec La Presse. Avec cette certitude en tête, il faut préparer un plan de retour au jeu. On a créé sept comités pour y arriver. Le hockey va reprendre, mais il faut comprendre que ce ne sera pas comme on l’a connu avant le début de la crise au mois de mars. »

Selon ce qu’il a été permis d’apprendre, les arénas seront fermés au moins jusqu’au 1er septembre, ce qui viendrait sonner le glas des ligues estivales et des camps d’été pour 2020.

En coulisses, on raconte que dans l’ordre du déconfinement sportif provincial qui est à prévoir, le hockey arrive après les sports extérieurs individuels (le golf, le tennis), les sports d’équipe disputés à l’extérieur comme le baseball, et les sports individuels présentés à l’intérieur.

Un tel chambardement risque de mettre la hache dans une foule de tournois qui devaient être présentés lors de la saison 2020-21. Les tournois de hockey scolaire à travers la province, par exemple, n’auront fort probablement pas lieu, puisque la mécanique des déplacements apparaît déjà impossible.

« C’est sûr que si on regarde un gros tournoi comme le Tournoi international de hockey pee-wee de Québec, avec des joueurs qui proviennent d’un peu partout, ça devient très complexe », admet Paul Ménard.

Au hockey junior, on se prépare aussi à toutes les possibilités. Bruce Richardson, l’entraîneur de l’Armada de Blainville-Boisbriand, se dit prêt à entraîner ses joueurs en petits groupes s’il le faut.

« Si on nous demande de commencer la saison avec seulement des entraînements axés sur les habiletés individuelles, on va le faire, c’est sûr et certain, a-t-il répondu en entrevue téléphonique. C’est possible de faire évoluer des jeunes joueurs en se concentrant sur des exercices individuels, des choses sur lesquelles on n’a pas le temps de travailler pendant une saison normale. Mais si on nous demande de commencer de cette manière à l’automne, est-ce que les équipes de la LHJMQ voudront payer des pensions et des frais de scolarité pour des joueurs qui seraient avec leurs équipes sans pouvoir jouer des matchs ?  »

Selon Bruce Richardson, c’est la structure du hockey en entier qui sera affectée si jamais la présente crise doit durer encore longtemps. « Qu’est-ce qui arrive, par exemple, avec les finissants du hockey midget ou du hockey junior ? Ils ne pourront pas passer à la prochaine étape. »

En attendant de connaître la suite, la plupart des dirigeants du hockey mineur et junior se préparent à un calendrier 2020-21 qui ne sera pas comme les précédents.

« Même si on doit travailler avec des joueurs seulement en habiletés individuelles, ce sera mieux que rien du tout, ajoute Bruce Richardson. Au moins, de cette manière, on peut les garder actifs. Mais c’est sûr que ça ne permet pas de reproduire des situations de match, ça ne permet pas non plus de reproduire le degré de compétitivité d’un joueur en situation de match. Il faut se demander ce que ça va donner à long terme. »