Claude Julien a été égratigné par les critiques dernièrement. Ça ne lui était pas arrivé si souvent cette saison, l'un des avantages d'être à la barre d'une équipe qui dépasse les attentes.

Mais voilà, depuis quelque temps, le Canadien gagne beaucoup moins souvent. L'objectif de participer aux séries, pourtant bien vivant il n'y a pas si longtemps, s'éloigne de plus en plus. Donc, invariablement, les critiques viennent plus facilement.

Sa récente décision de clouer Jesperi Kotkaniemi au banc contre les Blackhawks de Chicago puis celle d'utiliser à outrance Jordan Weal en ont fait sourciller plusieurs. On se demande aussi si l'arrivée de tous ces nouveaux joueurs qui ont pris la place des anciens n'a pas nui à la chimie dans le vestiaire.

Hier matin, Claude Julien a répondu à chacune des critiques. Allons-y un dossier à la fois.

Dossier Kotkaniemi, d'abord. Rappelons les faits: le jeune Finlandais n'a joué que 7 minutes 56 secondes lors du dernier match. Un total de 44 grosses secondes en troisième période, à un moment où le Canadien courait après un but. En fait, Kotkaniemi est plutôt invisible depuis qu'il a été laissé de côté deux fois en Californie (aucun point, -4 en 4 matchs). Après le match de samedi, Julien a expliqué que Kotkaniemi «avait perdu son joueur quelques fois». Hier, il en a rajouté.

«Il n'a que 18 ans. Il va traverser des épreuves. Je dois prendre les meilleures décisions pour l'équipe. Si je ne l'assois pas au banc et qu'il nous coûte un but, ou le match, et disons que ça arrive et qu'on ne participe pas aux séries, qu'est-ce qu'on va dire? Qu'on n'a pas participé aux séries, mais que Kotkaniemi a joué?

«Au final, tu dois faire ce que tu as à faire pour gagner. Il a 18 ans, il sera un joueur incroyable pour longtemps. Ça s'appelle apprendre à comprendre le hockey à un jeune âge. Ça s'appelle grandir et acquérir de l'expérience. Il n'est pas découragé et on n'a pas ralenti son développement. On va lui montrer ce qu'il a fait de mal pour qu'il devienne un meilleur joueur, rien de plus.»

Les nouveaux

C'est une chose de gérer l'utilisation de Kotkaniemi, mais c'en est une autre de donner à Jordan Weal plus de temps de jeu que tout le monde dans l'équipe sauf Max Domi. En fait, Weal est le seul attaquant ayant obtenu 10 présences en troisième période.

Weal s'en tire généralement bien, il faut bien l'admettre. Il a un style dynamique et il est bon passeur. Mais on peut se demander quel effet a eu, sur un vestiaire en apparence tissé serré, le fait d'offrir aux nouveaux venus de si belles occasions de briller. Le Canadien est-il à un moment de la saison où il doit vivre et mourir avec ceux qui l'ont amené là où il est en ce moment?

En fait, si on pose la question, c'est que les chiffres ne sont pas favorables au Canadien. Depuis la date limite des transactions, l'équipe présente une fiche de 4-6, ce qui lui donne le 25e rang dans la LNH pour cette période. Les seules équipes qui ont fait pire sont depuis longtemps exclues du portrait des séries.

Claude Julien s'est d'abord livré à un vibrant plaidoyer en faveur des récentes acquisitions de Marc Bergevin.

«Nate Thompson, c'est évident [ce qu'il apporte]. Il a été bon en désavantage numérique et sur les mises au jeu. Il n'a pas marqué, mais il nous donne l'expérience qui nous manquait sur ce trio.

«Weal, c'est évident qu'il a fait une différence sur l'avantage numérique pour le contrôle de la rondelle et pour la prise de décisions. On passe plus de temps dans la zone offensive et nous obtenons plus d'occasions, même si nous ne marquons pas.

«Folin a été bon, bonne première passe, gros gabarit, fort. Il nous donne un peu plus de muscle en arrière, et une bonne présence autour du filet.»

Ensuite, il a défendu avec autant de fermeté la chimie dans son vestiaire.

«Ce n'était pas facile de ne pas jouer, mais c'est ce que c'est. Ce qui se passe n'a rien à voir avec les nouveaux. Quand tu regardes nos difficultés, ce n'est pas vraiment lié à ces nouveaux joueurs. On doit être plus confiants, regarder en avant et non en arrière. Je veux que vous sachiez que nous ne sommes pas morts. Nous avons eu un bon entraînement, nous partons à Philadelphie et nous allons tout donner. Ça n'a rien à voir avec la chimie. Rien n'a changé. La chimie est bonne. Les nouveaux ont été accueillis par tout le monde.»

Évidemment, les leaders rencontrés dans le vestiaire ont dit la même chose. «Des bons jacks», a répété Phillip Danault.

Ce même Danault a reconnu qu'il n'y a pas si longtemps, il suivait avec attention les aléas du classement, mais que ce n'est plus le cas. Il ajoute que l'équipe ne peut que se concentrer sur elle-même désormais. Et c'est probablement mieux comme ça. Ça peut vite devenir démoralisant de penser que le Canadien doit gagner deux ou trois matchs de plus que les Hurricanes ou les Blue Jackets d'ici à la fin de la saison pour accéder aux séries.

Rendu là, aussi bien suivre les conseils de Danault.

«Les derniers matchs, on jouait nerveux. On doit revenir à la base : s'amuser et suivre notre système. On n'est pas à trois points des séries pour rien, on a travaillé tellement fort toute l'année. Ça ne va pas changer.»

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La formation hier à l'entraînement

• Tatar-Danault-Gallagher

• Lehkonen-Domi-Shaw

• Drouin-Kotkaniemi-Armia

• Byron-Thompson-Weal

• (Peca, Hudon, Deslauriers, Weise en extra)

• Mete-Weber

• Kulak-Petry

• Benn-Folin

• (Reilly en extra)

• Price

• Niemi

• (Lindgren en extra)