Comment éviter la guigne de la deuxième année? Pour Yanni Gourde, la réponse est claire: il devra travailler plus fort que jamais.

Le Québécois a vécu son année recrue, l'an passé, à 26 ans. Avec une campagne de 25 buts et 64 points avec le Lightning de Tampa Bay, en plus d'un différentiel de +34, il a longtemps été dans la conversation pour être finaliste au trophée Calder remis à la recrue de l'année. On le répète, à 26 ans.

Son parcours est exceptionnel. Il y a cinq ans à peine, Gourde était dans la ECHL, coincé à Kalamazoo, et la LNH semblait tellement loin. Si quelqu'un sait que la LNH n'est pas un privilège accordé à tous, c'est bien lui. Il a travaillé fort toute sa vie, depuis son plus jeune âge sur les fermes de Saint-Narcisse-de-Beaurivage.

Il n'a pas l'intention de s'asseoir sur sa bonne saison, assure-t-il. 

«Ça te passe par la tête, la guigne de la deuxième année. En même temps, mon succès est venu avec mes efforts et je n'ai pas l'intention de diminuer l'effort que je vais amener chaque match. Il y a des matchs où ça va aller moins bien, mais je vais toujours travailler fort. Je ne changerai pas ça.»

Son entraîneur Jon Cooper n'a jamais cessé de le louanger. «Il mérite tout ce qui lui arrive», nous disait-il la saison dernière. Cooper l'a utilisé un peu plus de 16 minutes par match en saison, mais un peu moins en séries. Il faut dire que malgré ses efforts constants, Gourde n'a obtenu qu'une aide dans la série contre les Capitals de Washington, en finale de l'Est.

D'ailleurs, Gourde garde un souvenir amer de ce moment. Le Lightning menait la série 3-2, et ils ont été incapables d'inscrire le moindre but dans les deux matchs suivants, avant d'être éliminés.

«Tu y penses, et si on avait gagné le match 7, qu'est-ce qui se serait passé contre les Golden Knights? Cette série, il faut apprendre de ça. Ils avaient plus le feu dans les yeux que nous. Ils sont sorti comme des lions. Ils ont joué sept bons matchs, on en a joué trois. C'est la différence. C'est très dur de perdre dans les séries éliminatoires, surtout de cette façon.»

«On avait l'équipe pour aller loin. Encore cette année, on a beaucoup de potentiel et beaucoup d'excellents joueurs. C'est dur à avaler, mais on recommence la saison prochaine.»

Cette saison sera d'ailleurs la dernière à son contrat. Une telle situation pourrait peser lourd sur les épaules du jeune papa, mais ce n'est pas le cas du tout. Gourde rappelle que sa situation est enviable, et qu'il n'était pas rare par le passé qu'il se retrouve sans contrat à ce moment-ci de l'année. Il laisse les choses suivre leur cours. Il a vu pire.

Un mot sur Matthew Peca

Si quelqu'un connaît bien Matthew Peca, le nouveau joueur de centre du Canadien, c'est bien Gourde. Ils ont joué ensemble durant quatre saisons, parfois avec le Lightning, mais le plus souvent dans la Ligue américaine. 

Pour Gourde, Peca est un joueur qui a seulement besoin d'une chance. Un peu comme lui. 

«C'est un joueur vraiment travaillant, avec beaucoup de talent offensif. J'ai aimé le côtoyer parce que c'est un bon joueur de centre. Il est intelligent, il travaille très fort. Je suis persuadé que ça va bien aller à Montréal. Est-ce que quelqu'un pensait que tout ceci allait m'arriver? Je ne pense pas. On ne sait pas ce qui peut arriver avec Matthew. C'est un excellent joueur.»