Parti il y a 20 ans en Allemagne et en Autriche pour vivre l'aventure du hockey à l'européenne, Pierre Pagé veut maintenant revenir tenter sa chance avec une équipe de la Ligue nationale de hockey.

Pagé, qui a dirigé les North Stars du Minnesota, les Nordiques de Québec, les Flames de Calgary et les Mighty Ducks d'Anaheim de 1988-1989 à 1997-1998, estime que le temps est venu pour lui de rentrer en Amérique du Nord et de se lancer de nouveau à la poursuite d'un rêve qui lui a toujours échappé: gagner une Coupe Stanley.

«Je suis passé bien près avec les Flames quand j'étais assistant [en 1986], mais ce n'est pas arrivé et j'aimerais avoir ma chance de nouveau, a-t-il expliqué en entrevue téléphonique avec La Presse. C'est ce que je veux, mais la plupart des équipes ont peur de prendre des risques, et il y a des dirigeants qui n'aiment pas se faire dire ce qu'ils font de mal. J'espère que quelqu'un pourra me donner une chance.»

Au cours des dernières saisons, Pagé était le directeur de l'Académie de hockey Red Bull, en Autriche, mais son contrat a pris fin le 30 avril.

Sans contrat depuis cette date, il s'est mis à appeler quelques connaissances dans la LNH, afin de voir si la possibilité d'un retour, préférablement dans un rôle de consultant ou de directeur du personnel, pourrait s'avérer une réalité en vue de la prochaine saison.

«J'ai dirigé l'équipe de Berlin, en Allemagne, au début des années 2000, et ensuite, j'ai passé 11 ans en Autriche, comme coach, mais aussi comme directeur», dit Pierre Pagé.

«Il y a 31 équipes dans la Ligue nationale, mais j'en cherche seulement une pour me donner une chance et me permettre de montrer ce que je peux faire et pour expliquer la stratégie que j'ai élaborée: comment parvenir à gagner la Coupe Stanley en trois ans, et le faire malgré les difficultés du plafond salarial.»

«Je peux dresser une liste d'équipes, des équipes qui n'ont pas gagné depuis très longtemps, et qui pourraient bénéficier de ces idées-là. Mais ça ne se fait pas tout de suite, en un an. Ce que je fais, je ne le réalise pas avec des opinions, mais avec des chiffres et avec des faits. Souvent, les gens ne veulent pas l'admettre quand ils ne s'en vont pas dans la bonne direction. Ça prend de la patience, et je ne sais pas s'il y a quelqu'un qui voudra embarquer et me donner cette chance. On verra.»

Reste aussi à voir si une équipe de la LNH voudra bien tenter sa chance avec Pagé, qui n'est plus dans le monde de la Ligue nationale depuis 20 ans déjà, ce qui pourrait sembler une éternité aux yeux de plusieurs.

Mais peu importe, le principal intéressé, à 70 ans, estime avoir encore beaucoup à apporter.

«C'est drôle, les gens pensent que parce que tu travailles en Europe, tu es en vacances, a-t-il ajouté. Mais je regarde tous les matchs de toutes les ligues nord-américaines, ou presque. Je suis très bien au fait de ce qui se passe dans la LNH. Je ne suis pas allé en Europe pour perdre mon temps. Maintenant, je veux seulement avoir la chance de gagner une Coupe Stanley.»

Photo Archives Associated Press

Pierre Pagé était entraîneur-chef des Nordiques de Québec lorsque ces derniers ont repêché Eric Lindros en 1991. Sur la photo, les deux sont en compagnie de Pierre Gauthier.