Ray Lalonde a lancé un pavé dans la mare à quelques heures du match inaugural du Canadien à domicile.

L'ancien vice-président et chef de la direction marketing et ventes du Tricolore a affirmé hier, sur les ondes du 98,5 FM, que la séquence de 541 salles combles au Centre Bell que le Canadien annonce est en fait terminée depuis au moins deux ans.

«C'est faux. Ça fait plusieurs années déjà. On n'a qu'à se rappeler la saison où Carey Price a été blessé et que ça s'est terminé en queue de poisson. Les sièges vides étaient par milliers. Ce n'étaient pas juste des gens qui ne s'étaient pas présentés au match. Des centaines non vendus», a affirmé M. Lalonde.

Les ventes du Canadien étaient un sujet populaire hier, puisque toute la journée, il était encore possible de se procurer des billets pour le match d'ouverture de l'équipe sans passer par les sites de revente. La Presse a effectué une dernière vérification un peu après 17h (l'achat de billets en ligne devient impossible à deux heures du début d'un match) et il restait encore des billets, mais en quantité minime: quatre rangées de trois billets, et quelques paires de billets ici et là.

Impossible de savoir si ces billets ont finalement été écoulés, mais l'équipe a annoncé une foule de 21 302 spectateurs, une salle comble.

Joint hier après-midi, le vice-président principal, communications du Canadien, Donald Beauchamp, a nié en bloc les affirmations de M. Lalonde. «Quand on annonce une salle comble, c'est parce que c'est une salle comble. Il peut arriver qu'il reste des billets individuels, ce qu'on appelle des singles. Une salle comble, c'est lorsque toutes tes paires sont vendues.»

Le phénomène des billets offerts le jour même n'est pas nouveau non plus, puisque certains billets deviennent en vente dans les 24 ou 48 heures précédant un match. Par exemple, l'équipe en visite a droit à un peu plus d'une cinquantaine de billets, que les joueurs peuvent remettre à leurs invités. Si l'équipe n'a finalement pas besoin de tous ces billets, elle les redonne au Canadien, qui les remet sur le marché.

D'autres billets sont aussi réservés à la Ligue nationale en soi, qui peut s'en servir, par exemple, pour des commanditaires ou d'autres partenaires commerciaux. Là aussi, les billets non utilisés sont remis au Tricolore.

Moins d'engouement?

De son côté, Ray Lalonde s'est montré très critique par rapport à son ancien employeur.

«Le Canadien a perdu la sensibilité face aux vrais partisans, a-t-il dit au 98,5 FM. Tu as besoin des entreprises, des loges pour faire vivre les équipes de sport. Mais les gens dans l'upper bowl sont frappés de fortes augmentations. Il y a deux ans, c'était 28%. Ce sont des gens qui vont dans leurs poches pour aller au match parce qu'ils adorent le Canadien. Ce sont tes vrais partisans que tu dois aimer et que tu dois cultiver davantage. Tu ne peux pas les frapper avec une telle augmentation.»

«Le Canadien n'a pas livré sur la glace depuis quelques années. Les gens se nourrissent d'espoir. Tout ça fait en sorte qu'il y a moins d'engouement. Ça peut changer rapidement, ils peuvent partir sur une séquence de 10 matchs. Ce sont des cycles de 5, 10 ans, et toutes les équipes le vivent.»

Rappelons que le Canadien avait suscité la grogne populaire cet été en imposant des frais de 150 $ (plus taxes) par billet à ses détenteurs d'abonnements de saison qui désiraient obtenir leur billet en format imprimé.

Dans ses notes de presse, publiées avant chaque match, le Canadien soutient jouer devant des salles combles depuis le 8 janvier 2004. Hier marquait donc le 542e match de cette séquence, qui inclut 48 matchs éliminatoires.

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Un nouveau chiffre

La capacité du Centre Bell augmente encore cette année. Elle se chiffre en effet à 21 302 spectateurs, en raison de l'ajout d'une loge qui comporte 14 places. Il s'agit en fait de la loge Renaissance, qui avait été inaugurée l'an dernier, mais qui n'avait pas été comptabilisée parce qu'il s'agissait d'un essai. Longtemps à 21 273 spectateurs, la capacité de l'amphithéâtre a augmenté à quelques reprises ces dernières années, notamment parce qu'on a rétréci les bancs des pénalités.