Le Canada fera son entrée au Championnat mondial de hockey féminin et affrontera l'équipe américaine, qui sera soit drainée par le drame des dernières semaines ou redynamisée après avoir eu gain de cause face à sa fédération.

Peu importe, les Canadiennes se réjouissent à l'idée de retrouver leurs principales rivales sur la glace vendredi à Plymouth. Les Américaines menaçaient de boycotter le tournoi si elles n'arrivaient pas à s'entendre avec USA Hockey, afin de recevoir un meilleur appui financier de leur part.

«Nous les voulions ici, a déclaré l'attaquante canadienne Haley Irwin. Aux mondiaux, nous voulons affronter les meilleures équipes et rivaliser pour obtenir la médaille d'or.»

La campagne des joueuses américaines, et le support qu'elles ont reçus tant de la légende du tennis Billie Jean King et de l'Association des joueurs de la LNH, que des sénateurs américains, a créé un engouement autour de l'équipe hôte et championne en titre.

«Nous sommes complètement énergisées, a affirmé la capitaine américaine Meghan Duggan. Nous allons utiliser cet élan, que nous avons en quelque sorte construit, pour le transformer en énergie pour le début du tournoi.»

Les joueuses et USA Hockey en sont venus à une entente mardi, juste à temps pour que les hockeyeuses puissent prendre part au championnat, à la quête d'un quatrième titre mondial consécutif.

Les Américaines ont participé leur deuxième entraînement en tant qu'équipe jeudi, comparativement aux Canadiennes qui ont déjà disputé deux rencontres préparatoires lors de leur camp d'entraînement qui se déroulait la semaine dernière.

Pour l'occasion, Marie-Philip Poulin a été nommée capitaine de l'équipe canadienne.

La double médaillée d'or olympique originaire de Beauceville avait aussi joué ce rôle lors d'une série de deux matchs contre les États-Unis en décembre, ainsi qu'au Championnat mondial de 2016, à Kamloops, en Colombie-Britannique, et à la Coupe des quatre nations, en Finlande.

Irwin, Brianne Jenner et Natalie Spooner seront ses adjointes à tour de rôle.

Le Canada et les États-Unis ont croisé le fer en finale de tous les Championnats du monde depuis la toute première édition en 1990.

L'an dernier à Kamloops, Alex Carpenter a inscrit le but gagnant en prolongation pour les États-Unis dans une victoire de 1-0. Les Américaines ont remporté six des sept dernières éditions. La dernière médaille d'or du Canada remonte à 2012.

«Ça fait longtemps que nous n'avons pas remporté le titre mondial et je crois que nous sommes en mission en ce moment», a expliqué Poulin.

Les Canadiennes affichent un dossier de 3-7 face aux Américaines depuis qu'elles les ont battues en prolongation pour remporter la médaille d'or aux Jeux olympiques de Sotchi, en 2014. Le Canada a en revanche remporté leurs deux plus récents duels par la marque de 5-3 et 3-2, en décembre, lors d'une série de deux matchs préparatoires.

Le Canada, les États-Unis, la Finlande et la Russie se retrouvent au sein du premier groupe, qui rassemble les quatre meilleures équipes au monde. La Suède, la République tchèque, la Suisse et l'Allemagne évolueront au sein du second groupe.

La formation canadienne comporte 13 médaillées d'or des Jeux de Sotchi.

Poulin a marqué quatre buts lors de ses deux dernières présences en finale olympique pour le Canada, dont le but de la victoire à Sotchi.

La gardienne de but Shannon Szabados disputera son premier tournoi international pour le Canada depuis 2014, après avoir passé les trois dernières années à jouer avec des hommes.

Mettre un terme à la séquence victorieuse des Américaines avant les Jeux olympiques d'hiver de Pyeongchang de 2018 n'est pas le seul défi qui attend les joueuses canadiennes à Plymouth.

Celles qui porteront la feuille d'érable au championnat mondial veulent également obtenir leur invitation pour tenter de se tailler une place au sein de l'équipe olympique. Hockey Canada prévoit annoncer les joueuses invitées peu après le tournoi.