Ce serait facile de mettre ça sur le compte du père Noël. De dire qu'il est passé au-dessus des plages de la Californie, puis au-dessus de Disneyland, et qu'il a laissé un sac de points dans la cheminée de Ryan Getzlaf.

Mais l'entraîneur-chef des Ducks d'Anaheim Bruce Boudreau préfère parler de travail, d'un effort accru à l'entraînement qui a fini par rapporter à son capitaine.

Getzlaf n'avait qu'un but en 29 matchs lorsque les Ducks sont partis en congé de Noël. Ils étaient derniers de l'Association de Ouest et avant-derniers dans toute la LNH.

Mais comme dirait l'autre, il a fallu mettre un frein à l'immobilisme!

«Avec le début de saison qu'on a connu, on s'était creusé un gros trou et on a été capables de s'en sortir et de se replacer au coeur de la course», souligne Getzlaf, qui a été nommé hier la première étoile du mois de février dans la LNH.

«C'est bon signe en vue de la dernière ligne droite et des séries éliminatoires qu'on se soit tenus et qu'on soit restés ensemble tout en apprenant de nos erreurs.»

On évoque souvent la saison du Canadien qui s'est divisée en deux: les 26 premiers matchs et la débâcle qui a suivi. Or, la campagne des Ducks est tout aussi tranchée. Depuis Noël, aucune équipe n'a fait mieux qu'eux avec un impeccable dossier de 22-4-2. Ils chauffent désormais les fesses des Kings de Los Angeles au sommet de la division Pacifique.

Getzlaf cachait-il une blessure? Voulait-il gérer ses énergies en vue d'une longue saison? Chose certaine, Bruce Boudreau s'est longtemps gratté la tête en se demandant ce qui n'allait pas avec son capitaine.

«On sait qu'il est un excellent joueur, il l'a démontré pendant 10 ans, a dit l'entraîneur-chef. Nous étions surpris plus qu'autre chose de voir qu'il ne faisait pas en début de saison ce qu'il avait toujours fait auparavant. Mais il est revenu à la normale. Il est redevenu Ryan Getzlaf et Corey Perry est redevenu Corey Perry.»

Le centre de 30 ans est le meilleur marqueur de la LNH depuis le match des Étoiles. Ô coïncidence, les Ducks ont marqué plus de buts que n'importe quelle équipe depuis ce même moment.



Belle chimie avec Getzlaf

Le 16 janvier, David Perron est débarqué dans le vestiaire d'une équipe en pleine relance. Les Ducks ont fait son acquisition des Penguins de Pittsburgh en retour de Carl Hagelin à un moment où le Québécois n'avait pas marqué à ses 19 matchs précédents.

«J'ai été impressionné de voir à quel point les gars avaient faim à la suite de leur début de saison», a noté Perron, qui est parvenu, une fois rendu dans l'environnement des Ducks, à sauter dans un train en marche.

Boudreau l'a inséré à la gauche de Getzlaf et les résultats ont été immédiats, tant et si bien que l'attaquant de 26 ans a récolté 16 points en 18 rencontres depuis son arrivée à Anaheim.

«Getzlaf aime les échanges en zone adverse [le cycling], les petites passes et le jeu dur dans les coins de patinoire, a décrit Perron. J'aime batailler même quand je suis en possession de la rondelle, et même si je ne suis pas gros, j'aime aussi aller dans les coins et devant le filet.»

Ce que Perron a découvert à Anaheim, c'est un style de jeu qui lui allait comme un gant. Finies les rondelles projetées dans le fond de la zone depuis la zone neutre ; Perron peut à nouveau créer à sa guise.

«Ce ne sont pas les points qui me font le plus plaisir, c'est ma façon de jouer. J'ai la rondelle et c'est difficile de me l'enlever.»

Difficile à Pittsburgh

Perron est à sa quatrième équipe en carrière. Partout où il est passé, il a été incapable de s'implanter au sein du noyau dur d'une équipe. Il est conscient qu'il pourrait devenir l'un de ces joueurs qui viennent et qui vont. Et alors que l'autonomie complète se pointe à l'horizon du 1er juillet, il aimerait pouvoir enfin s'établir quelque part.

Ses présents succès aux côtés de Getzlaf lui permettent en quelque sorte d'effacer le souvenir de son passage à Pittsburgh où, de son propre aveu, il s'attendait à ce que ça fonctionne mieux. Mais que ce soit avec Sidney Crosby ou Evgeni Malkin, il ne s'est jamais développé une complicité semblable à celle qu'il semble avoir aujourd'hui avec Getzlaf.

«La production n'était pas là à Pittsburgh, mais je travaillais fort, peut-être même trop, croit Perron. J'arrivais à l'aréna fatigué mentalement parce qu'à la maison, je regardais d'autres matchs et j'essayais de voir d'où les joueurs marquaient leurs buts. Dans le fond, il faut revenir à la base et se concentrer sur les forces qui m'ont permis d'atteindre la Ligue nationale. Je suis chanceux d'être tombé sur une équipe qui a exactement le style que j'aime jouer.

«Mais j'ai apprécié le temps que j'ai passé à Pittsburgh et je suis content d'avoir pu jouer avec des gars comme Crosby et Malkin. Quand je ne jouerai plus au hockey, je pourrai dire que j'ai joué avec eux.»

Photo Kirby Lee, USA TODAY Sports

David Perron est débarqué dans le vestiaire d’une équipe en pleine relance.