Faire du surplace pendant sept matchs est une chose. Mais quand ledit surplace survient après une interminable série de défaites, ça peut devenir un brin frustrant.

C'est ce qu'on a senti après la défaite de 3-1 du Canadien, samedi, contre les Penguins.

La scène était pour le moins particulière. Max Pacioretty était entouré du troupeau de journalistes et des caméras. Quelques pieds à la gauche du capitaine, P.K. Subban s'entretenait avec un plus petit groupe de scribes. Pas de caméras.

Mais même pour ceux qui, comme le représentant de La Presse, étaient à la droite de Pacioretty (donc loin de Subban), c'est la voix du numéro 76 que l'on entendait le plus.

«Je n'ai rien à foutre de savoir ça fait combien de matchs que je n'avais pas marqué. Ça m'importe peu», disait-il, émaillant ses propos de quelques jurons. Les mots étaient si forts que l'attention de Pacioretty a été détournée pendant qu'il terminait une réponse, le temps de jeter un regard en direction de Subban.

À Dallas, avant Noël, c'était Pacioretty qui avait laissé échapper quelques gros mots. Samedi soir, c'était au tour de son collègue du groupe de leadership du Tricolore. Si les deux ont des personnalités aux antipodes, ils ont ceci en commun qu'ils sont généralement assez posés après les matchs, dans la victoire comme dans la défaite, même si Pacioretty a souvent tendance à s'autoflageller.

Mais les joueurs voient le tapis leur glisser sous les pieds, à mesure que cette alternance de victoires et de défaites se poursuit. Il faut en effet remonter aux 25 et 27 novembre pour retrouver la dernière «séquence» de deux victoires du CH.

Ils voient maintenant que leur troisième place dans la division Atlantique est plus fragile que jamais, avec Boston, Ottawa et Tampa Bay qui leur soufflent dans le cou. Et s'ils devaient glisser au quatrième rang, il y a les équipes de la division Métropolitaine, Pittsburgh, New Jersey et même Philadelphie, qui seraient de la partie. Bref, la présence en séries, qui semblait si certaine jusqu'à la fin de novembre, est maintenant tout sauf assurée.

«Je n'ai pas vu les joueurs après le match, mais une chose est certaine : personne dans cette équipe n'aime perdre», a souligné Michel Therrien.

Calendrier peu commode

Et ce n'est pas comme si la prochaine semaine promettait des jours meilleurs. Au menu : trois matchs en quatre soirs, soit deux contre les Blackhawks et l'autre contre les Blues. Trois matchs contre l'Association de l'Ouest, qui donne tant de maux de tête aux hommes de Michel Therrien cette saison (fiche de 4-9-0).

Les plus optimistes noteront toutefois que le Canadien a jusqu'à jeudi pour s'y préparer.

Du temps pour travailler, mais aussi du temps pour Marc Bergevin. Si le directeur général veut tenter le grand coup pour relancer son équipe, c'est le moment idéal puisque le nouveau venu bénéficiera de quelques jours pour s'acclimater. La dernière semaine a d'ailleurs été le théâtre d'un certain dégel dans les mouvements de personnel.

On a beau croire que le meilleur ajout se fera quand Carey Price reviendra au jeu, les gardiens n'ont pas eu grand-chose à voir avec la récente série d'insuccès. Samedi, Condon a joué l'un de ses meilleurs matchs de la saison, et c'est plutôt l'absence de Jeff Petry qui s'est fait sentir.

Mais au-delà des blessés, c'est à croire qu'il manque une étincelle à cette équipe. Le Canadien découvre trop souvent ses limites dernièrement, en livrant des performances honnêtes, qui débouchent trop peu souvent sur des résultats positifs. Et avec le défi qui se présente cette semaine, il faudra bien plus que des performances honnêtes pour engranger des points.