Demander à Sidney Crosby s'il est en faveur de plus d'attaque dans la Ligue nationale, c'est comme demander à un enfant s'il est en faveur des bonbons.

C'est sûr que d'ordinaire, la super vedette des Penguins de Pittsburgh n'aurait pas trop à se soucier de quelconques mesures auxquelles la Ligue songerait pour stimuler la production. C'est Sidney Crosby: peu importe le cadre qu'on lui présentera, il arrivera à tirer son épingle du jeu.

Sauf qu'en ce moment, c'est différent. Avant d'affronter le Canadien, hier, le célèbre numéro 87 n'avait que 2 buts et 7 points en 14 rencontres. Une séquence qui n'est pas sans rappeler celle de décembre dernier, alors qu'il s'était contenté de 2 buts et 5 points en 12 matchs.

Est-ce que Sidney Crosby voudrait plus d'offensive dans la LNH? Plus que jamais.

«Les équipes sont tellement bien préparées», souligne-t-il d'abord en faisant référence à la stratégie et au recours à la vidéo.

«Il y a la façon aussi dont les gars bloquent des tirs. Ils portent des protecteurs aux pieds et aux mains... Les gardiens, eux, mesurent 6'5 et sont athlétiques.»

À la réunion des directeurs généraux, en début de semaine à Toronto, les DG ont exploré diverses options pour essayer d'augmenter le nombre de buts. Il a entre autres été question d'une idée véhiculée dernièrement par l'entraîneur-chef Mike Babcock, qui prône un agrandissement des filets. «Je suis un traditionaliste, je n'aimerais pas voir les filets s'agrandir, convient Crosby. Mais si l'on peut ajuster l'équipement des gardiens, je n'y vois aucun problème, pourvu qu'ils soient bien protégés.»

Crosby estime que la Ligue peut se montrer créative et trouver un peu de marge de manoeuvre dans sa réglementation sans tout virer à l'envers.

«L'équipement des gardiens serait la solution la plus facile, dit-il. Et je le dis en ayant pleinement confiance que notre gardien serait correct avec un équipement plus petit. C'est raisonnable. Tout le monde est à même de voir la même chose: les buts sont plus difficiles à obtenir.»

Défenseurs et gardiens plus aguerris

Les systèmes défensifs sont plus évolués que jamais, et Crosby constate un changement par rapport à son arrivée dans la LNH, en 2005.

«À ma première saison, c'était inhabituel de voir des défenseurs se coucher sur la glace. Les entraîneurs nous disaient d'en profiter parce qu'ils étaient hors position. Maintenant, on en voit à chacune de nos présences sur la patinoire. Ils cherchent à bloquer un tirs ou couper une ligne de passe. Ça a beaucoup évolué.»

Depuis le début de la présente campagne, le taux d'efficacité moyen des gardiens la LNH est de 91,6%. C'est le plus élevé dans l'histoire du circuit, du moins depuis que ce genre de donnée est comptabilisé. Par ailleurs, si l'on exclut les buts dans un filet désert et les buts décisifs en tirs de barrage, les gardiens ont été déjoués en moyenne 4,82 fois par match depuis le début du mois de novembre (matchs d'hier non compris). C'est peu. Est-ce à dire qu'il faut plus de buts?

Le DG des Panthers de la Floride Dale Tallon soutenait lundi que le fond du problème n'était pas le nombre de buts, mais la quantité de chances de marquer.

Des joueurs du Canadien comme Brendan Gallagher croient que les occasions de marquer sont toujours au rendez-vous. Sidney Crosby continue aussi d'en avoir. C'est d'ailleurs ce qui le met en rogne alors qu'il connaît le pire début de sa carrière.

«Je ne pense pas que [ma léthargie] soit une question mentale, c'en est une d'exécution, a-t-il confié. Quand on obtient quelques chances de marquer à chaque match, il faut les convertir. C'est ma responsabilité, c'est mon travail de produire et de créer des choses.

«Je ne pense pas que ce soit un manque de chances de marquer; c'est plus de savoir profiter de celles qui s'offrent à moi.»