Quand un entraîneur que certains considèrent comme le meilleur de sa profession s'amène sur le marché, on peut s'attendre à ce qu'il crée des vagues. C'est exactement ce qui s'est passé mercredi.

Mike Babcock a finalement arrêté son choix sur les Maple Leafs de Toronto. Sa décision laisse les Red Wings de Detroit orphelins, les Sabres de Buffalo en beau fusil et Guy Boucher toujours sans emploi dans la Ligue nationale.

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Les confrontations de la division Atlantique ne manqueront pas de piquant la saison prochaine!

Selon plusieurs sources, l'entente signée par Babcock en est une de 8 ans et quelque 50 millions de dollars. Avec un salaire annuel moyen de 6,25 millions de dollars, Babcock devient - de loin - l'entraîneur-chef le mieux payé de son circuit.

Babcock n'a toujours pas commenté sa nomination. Il s'adressera aux médias jeudi matin, en fin de matinée.

La nouvelle a évidemment eu l'effet d'une bombe dans la Ligue nationale, et en particulier dans la Ville Reine. D'ailleurs, au moment où le réseau TSN a ébruité la nouvelle, les pauvres Argonauts de Toronto tenaient un point de presse pour annoncer que l'équipe était vendue à Bell et déménageait au BMO Field. Ce qui devait arriver arriva... un journaliste a posé une question sur Babcock aux nouveaux propriétaires des Argos, qui sont également à la tête des Leafs.

Holland avait les mains liées

À Detroit, le directeur général Ken Holland a essentiellement affirmé qu'il ne se battait pas à armes égales pour retenir les services de celui qui était son entraîneur depuis 2005.

«Je ne pouvais pas justifier d'aller au-delà de cinq ans, a indiqué Holland aux médias de Detroit. On a seulement gagné une série au cours des quatre dernières années et on avait de plus hautes attentes. Quand tu as une limite d'années et que ceux contre qui tu négocies n'ont pas de limites, ça devient un facteur.»

Il y a aussi évidemment le chiffre de 50 millions, que les Wings auraient difficilement pu égaler sur cinq ans!

«Prends le chiffre qui circule, divise-le par 5... Personne dans la ligue ne gagne ce salaire!», a lancé Holland.

Pour l'instant, tout indique que Jeff Blashill, entraîneur-chef de la filiale des Wings à Grand Rapids, sera un des principaux candidats. Holland a dit ne pas vouloir interviewer plus de «deux ou trois candidats», tout en assurant que Blashill était l'un d'eux.

Blashill devra toutefois garder la tête froide puisque son équipe s'est qualifiée dimanche pour les demi-finales de la Coupe Calder, le tournoi de fin de saison de la Ligue américaine.

En guise de compensation, les Red Wings recevront un choix de troisième tour de la part des Leafs, en 2015, 2016 ou 2017.

Les laissés-pour-compte

Si les Torontois ont de quoi se réjouir de cette nouvelle, si Holland semblait résigné à perdre son homme de confiance, il y a aussi eu de vives déceptions en marge de la décision de Babcock.

D'abord à Buffalo, où les pourparlers entre les Sabres et Babcock allaient bon train, si on se fie à l'information qui coulait. D'ailleurs, selon plusieurs médias de Buffalo, les dirigeants des Sabres étaient en furie contre Babcock et croyaient avoir une entente de vive voix avec lui. Devant la quantité phénoménale d'informations qui coulait dans les médias, il y a aussi lieu de se demander s'il y avait une stratégie de négociation derrière tout ça.

L'autre perdant de la journée est Guy Boucher. Selon le collègue de TSN Bob McKenzie, l'ancien entraîneur-chef du Lightning avait passé une première entrevue avec les Leafs au Championnat du monde à Prague, et était venu à Toronto au cours des derniers jours pour une deuxième rencontre.

Il reste toutefois des postes vacants à Buffalo, au New Jersey et à San José, tandis que les Bruins de Boston n'ont toujours pas confirmé le retour de Claude Julien. Boucher pourrait-il quitter son poste en Suisse pour rebondir avec une de ces équipes?