Dustin Tokarski n'aura pas beaucoup d'autres occasions de ravir le poste de gardien substitut à Peter Budaj, puisque le Canadien entend donner trois départs à Carey Price d'ici la fin du camp d'entraînement, alors que les deux auxiliaires devraient avoir chacun un match complet pour se faire valoir.

Il reste six rencontres au calendrier préparatoire.

«On a un plan établi pour préparer Carey et aussi pour donner la chance à tout le monde», a indiqué l'entraîneur-chef Michel Therrien.

Tokarski a déjà un demi-match derrière la cravate, tandis que le vétéran Budaj fera sa rentrée ce soir, contre l'Avalanche du Colorado. Budaj partagera le filet avec Price.

La bataille pour le poste de gardien substitut est quelque peu inhabituelle dans la mesure où il est rare de voir une compétition présentée aussi ouvertement. Que le meilleur gagne, a-t-on dit d'entrée de jeu chez le Tricolore.

La situation ne gêne pas le jeune Tokarski.

«Chaque année, on doit se battre pour notre poste, et l'on ne peut pas se sentir trop à l'aise, rappelle le gardien de 25 ans. J'essaie donc de prendre ça comme n'importe quelle autre année. J'ai bon espoir de pouvoir me tailler un poste, mais ça demeure toujours une question de performances.»

Compte tenu du fait que Budaj a un contrat de la LNH, qu'il a le respect de ses coéquipiers et une attitude adaptée au rôle d'adjoint, Tokarski devra démontrer sa supériorité pour le supplanter. Ce n'est pas ce que les premiers jours du camp ont suggéré.

«Ç'a été correct, a-t-il dit de sa prestation contre les Bruins de Boston, mardi. Tôt dans le camp d'entraînement, on cherche surtout à retrouver nos moyens. Je me suis mieux senti à mesure que le match a avancé.»

Même si Marc Bergevin a gardé la porte ouverte à amorcer la saison avec trois gardiens, on voit difficilement comment l'organisation pourrait se résoudre à ne garder que 13 attaquants et 7 défenseurs à Montréal simplement pour gagner du temps.

Le travail du DG sera donc de sonder le terrain et d'évaluer les chances que Tokarski soit réclamé au ballottage en début de saison si la décision est prise d'y aller avec Budaj.

Selon la station 98,5 FM, deux équipes sont venues observer le travail de Tokarski, mardi. Elles n'ont pas dû être emballées.

De plus, selon nos informations, les Jets de Winnipeg, l'une des formations les plus vulnérables devant le filet, ont décidé d'attendre et d'évaluer le rendement d'Ondrej Pavelec avant de déterminer s'ils transigeront ou non.

Des auditions en défense aussi



Tokarski n'est pas le seul à avoir offert une performance en demi-teintes lors du premier match préparatoire. On se serait attendu entre autres à mieux de la part des jeunes Jarred Tinordi et Greg Pateryn.

«On veut que Tinordi se concentre à jouer un jeu simple, c'est-à-dire d'être solide défensivement et de s'assurer de faire une bonne relance avec sa première passe», a expliqué Michel Therrien, qui a assuré que les deux jeunes, à l'instar de Nathan Beaulieu, auraient les occasions nécessaires pour se mettre en évidence.

«Je ne me sentais pas nerveux du tout, a indiqué Tinordi. L'exécution faisait défaut tôt dans le match, c'était brouillon en zone neutre et, parfois, il n'y avait pas de jeu possible. Il y avait plusieurs jeunes joueurs de chaque côté, et après que le match se fut placé quelque peu, le rythme est devenu bien meilleur.»

Brossant un bilan plutôt positif de sa soirée, Pateryn a pour sa part rappelé qu'il s'agissait pour lui d'un premier vrai match en six mois.

«On enlevait les toiles d'araignées, si je puis dire», a-t-il expliqué.

«Il y a un sentiment d'urgence qui est davantage présent cette année, qu'on y pense ou non, a ajouté Pateryn. On est tous au courant de la situation, mais il faut savoir l'ignorer et mettre nos erreurs de côté quand on en fait.»

Dans le vestiaire

McCarron: pas de fracture

Michael McCarron, victime d'une blessure au bras gauche mardi soir contre les Bruins de Boston, ne semble pas avoir subi de fracture lorsqu'il est entré en collision avec un poteau, en deuxième période. C'est du moins ce qu'a laissé entendre Michel Therrien hier. Le premier choix du Tricolore au repêchage de 2013 avait enfin donné des signes prometteurs en mettant à profit sa robustesse, mais on ignore pour l'instant la durée de son absence. Quant à Lars Eller, ennuyé par une blessure au bas du corps, il a foulé la glace en compagnie du thérapeute Graham Rynbend au terme de l'entraînement du Canadien, hier, et devrait rejoindre ses coéquipiers d'ici une journée ou deux.

Forrest Sekac

Les médias ont beaucoup sollicité Tomas Plekanec pour qu'il parle de son nouveau compagnon de trio Jiri Sekac, un compatriote qu'il ne connaissait pourtant pas vraiment. Il a rapidement découvert que le Tchèque de 22 ans est un athlète aux capacités cardiovasculaires assez étonnantes. Le surnom qu'il a donné à Sekac? Forrest Gump! «Personne ne peut le faire arrêter de courir», a lancé Plekanec en faisant référence au score de 14,5 que Sekac a réussi lors du test de course-navette. «Je n'ai jamais vu ça», a admis Plekanec.

Un contrat de la Ligue américaine à Macenauer

Cinq nouveaux joueurs se sont greffés à l'équipe B du Canadien au camp d'entraînement, celle qui formera l'essentiel de la formation des Bulldogs de Hamilton cette saison. On retiendra le nom de Maxime Macenauer, un Québécois qui a porté brièvement dans la LNH les couleurs des Ducks d'Anaheim. Le centre de 25 ans jouait avec les Bulldogs l'an dernier et avait tenté de trouver du boulot pendant l'été. Il a signé la semaine dernière un contrat de la Ligue américaine. Puisque cette nouvelle entente n'incluait pas de participation au camp du Tricolore, ce n'est qu'hier qu'il s'est présenté à Brossard.