À quoi ressemblera l'unité défensive du Canadien en début de saison? Si la lutte demeure ouverte entre les jeunes pour le poste de sixième défenseur, les deux premiers duos prennent tranquillement forme.

Pour la troisième journée de suite au camp, Tom Gilbert a fait équipe avec Andrei Markov, tandis que P.K. Subban et Alexei Emelin ont formé un tandem.

Pour Gilbert, nouveau venu de la défense du Canadien, c'est une chance inouïe de jouer avec possiblement le défenseur le plus intelligent de la brigade montréalaise.

«C'est bien, il est un grand joueur, a décrit Gilbert, dimanche, après le troisième match intraéquipe du CH, à Brossard. Je le regarde jouer depuis quelques années, et maintenant que je patine avec lui, je remarque aussitôt à quel point c'est facile de jouer avec lui.»

Et la question piège maintenant: comment est la communication avec son partenaire russe?

«J'ai peut-être échangé trois ou quatre mots avec lui! Mais ça va venir avec le temps. Tout le monde sait qu'il est plus du type tranquille. On en apprend chaque jour avec lui», raconte Gilbert, un peu amusé.

Deux arrières offensifs

Tom Gilbert n'arrive pas à Montréal avec la réputation d'un grand arrière défensif. En 2013-2014, avec les Panthers de la Floride, il était le défenseur le moins utilisé en désavantage numérique, et ce, même si lors de ses passages avec le Wild et les Oilers, il jouait nettement plus à court d'un homme.

L'an passé, Gilbert a amassé 28 points en 73 matchs au sein de l'avant-dernière attaque de la Ligue nationale. Et 22 de ces points ont été enregistrés à forces égales, puisque les défenseurs Brian Campbell et Dmitry Kulikov jouaient davantage que lui en avantage numérique.

Ce sont donc deux défenseurs capables d'appuyer l'attaque qui formeront un duo.

«Quand tu as deux défenseurs offensifs, l'importance est de savoir lire le jeu de l'autre, analyse Gilbert. Quand ils y parviennent, ça facilite les choses, ça crée plus d'attaque.»

«Ce sont deux bons passeurs, ils voient bien le jeu et peuvent appuyer l'attaque au bon moment parce qu'ils ont l'expérience, a estimé Michel Therrien. Il faut laisser du temps pour que la chimie se développe. Parfois, tu sais immédiatement que ça ne marchera pas, mais eux, on aime ce qu'on voit, et tous les jours, ils semblent s'améliorer.»

Et les autres duos?

Par ailleurs, on notera que Mike Weaver et Nathan Beaulieu ont eux aussi formé un duo lors de chacun des trois premiers matchs simulés du camp.

À moins qu'il connaisse un camp épouvantable, Mike Weaver semble assuré du poste du côté droit dans le troisième duo. Reste donc à voir qui, parmi les jeunes - ou Francis Bouillon - gagnera le poste à sa gauche.

Beaulieu partait comme favori, lui qui avait disputé sept matchs au cours des séries, dont cinq des six en finale de l'Est. Et à en juger par son partenariat avec Weaver, l'ancien choix de premier tour a droit à la première audition.

La frousse de Gilbert

À bien des égards, Tom Gilbert voudra oublier la saison écourtée 2013, à l'issue de laquelle le Wild du Minnesota avait racheté la dernière saison de son contrat de six ans. D'abord pour ce rachat, si dommageable pour sa réputation qu'il a dû se résigner à accepter un essai au camp des Panthers de la Floride, l'an dernier. Mais aussi parce qu'une foudroyante pneumonie l'avait terrassé, au moment où la saison aurait commencé, n'eût été le lock-out. Sa maladie était si intense qu'il avait été hospitalisé deux jours et avait perdu une dizaine de livres. «Je n'ai pas craint pour ma vie, mais je ne savais pas vraiment ce qui se passait. Mais je sais que c'est une maladie plus dangereuse quand tu es plus vieux. C'était bizarre d'attraper ça à mon âge, en fait, je ne sais même pas comment tu peux attraper ça!»