Le dossier P.K. Subban faisait jaser depuis déjà plusieurs mois quand il s'est finalement réglé, le 2 août. Dix jours plus tard, la tempête ne s'est pas calmée, et Marc Bergevin a tenté d'y mettre fin.

C'est que la déclaration de Subban sur le rôle « monumental » de Geoff Molson dans les négociations en a fait sourciller certains.

Le collègue Philippe Cantin en a fait mention dans une chronique récente, et voilà que The Gazette a avancé à son tour, le week-end dernier, que M. Molson a été un acteur important dans le dossier. Questionné la semaine dernière par La Presse, un intervenant au courant du dossier s'était quant à lui dit « mal à l'aise » de commenter une situation aussi « délicate ».

Si le rôle précis du propriétaire de l'équipe dans ce dossier reste nébuleux, il n'en demeure pas moins que des questions ont été soulevées sur l'autonomie dont a joui Marc Bergevin.

Hier, en marge de l'Invitation Michel Therrien, au club de golf Le Mirage, le directeur général du Canadien a rappelé le partage des tâches entre lui et son patron.

«Toutes les décisions hockey sont prises par moi et mes personnes de hockey, a martelé Bergevin. Je ne changerai pas ma façon... La journée de mon entrevue [pour le poste de DG], j'ai dit à Geoff : «Je vais tout te dire, mais les décisions m'appartiennent.» Geoff a dit oui, et c'est une des raisons pour lesquelles j'ai accepté de venir à Montréal.»

Selon Bergevin, ces conditions sont bel et bien respectées. Seulement, dans le cas de Subban, le propriétaire a voulu s'informer avant d'investir 72 millions de dollars dans un joueur.

«Je n'ai pas ressenti de pression de la part de Geoff, pas du tout, a assuré le DG. Quand on parle d'un contrat de cette magnitude, Geoff veut savoir si ce joueur veut rester à Montréal pour les bonnes raisons. Quand tu t'engages pour huit ans avec un joueur, c'est normal de voir le propriétaire s'impliquer.»

«J'ai seulement été DG à un endroit, mais je vois comment les choses fonctionnent ailleurs. Je ne peux pas demander une meilleure personne avec qui travailler que Geoff Molson.»

Et la pression ?



Bergevin assure aussi que sa décision d'accorder un contrat de huit ans à son défenseur étoile n'avait rien à voir avec la pression populaire.

Dans les heures qui ont suivi la comparution de Subban devant l'arbitre, nombreux étaient ceux qui se demandaient pourquoi une entente à long terme était si difficile à obtenir. La direction du CH avait généralement mauvaise presse, si bien que Subban a pris pour la deuxième fois la peine de défendre Bergevin et son équipe. « J'ai entendu des choses qui ne m'ont pas plu », a-t-il dit.

«Je n'écoute pas la télévision et je ne lis pas les journaux, a affirmé Bergevin. Je ne suis pas ici pour gagner un concours de popularité. Je suis ici pour construire la meilleure équipe de hockey possible.»

Et quand un collègue a tenté une relance sur la question, Bergevin s'est braqué. «Dans mon condo, je ne ressentais pas la pression», a-t-il sèchement laissé tomber.

Suite et fin de ce roman-fleuve en septembre, au tournoi de golf du Canadien, quand ce sera au tour de Geoff Molson de livrer sa version des faits.