Cette fois, il n'y a pas de grand mystère: ce sera de nouveau Dustin Tokarski devant le filet du Canadien, ce soir, au Madison Square Garden de New York.

L'entraîneur Michel Therrien a confirmé sa décision au terme de l'entraînement d'hier à Brossard.

Tokarski, 24 ans, en sera donc à un deuxième match en séries, après celui de lundi soir au Centre Bell, lors du deuxième match de la finale de l'Association de l'Est.

Rappelons une autre fois, comme si c'était vraiment nécessaire, que Carey Price sera absent pour le reste de la série contre les Rangers. Les derniers espoirs se sont essentiellement envolés quand le gardien-vedette s'est présenté au Centre Bell lundi soir avec une attelle au genou droit, confirmant malgré lui la gravité de la blessure subie dans le premier match de la série, samedi après-midi.

L'entraîneur Michel Therrien a maintes fois expliqué qu'il préfère Tokarski parce qu'il est un «gagnant», laissant de nouveau le réserviste Peter Budaj dans un rôle de... réserviste, finalement.

Mais pour les joueurs du Canadien, leur gardien n'est pas le problème le plus urgent à régler actuellement.

Le véritable mystère à élucider se trouve à l'autre bout de la glace: Henrik Lundqvist, le gardien des Rangers, qui a été impérial depuis le début de la série.

«Il n'est pas différent des autres gardiens de la Ligue nationale, a tenu à dire le capitaine Brian Gionta. Il faut créer de la circulation lourde devant lui et saisir des deuxièmes et des troisièmes chances. La plupart des gardiens dans cette ligue vont être en mesure d'arrêter le premier tir. Il faut traverser leur défense et obtenir des occasions de qualité, et aussi savoir sauter sur les retours.»

Allez, Plekanec!

Pendant que les joueurs du Canadien cherchent des façons de battre Lundqvist, d'autres se cherchent tout court. C'est le cas de l'attaquant Tomas Plekanec, un joueur qui a été visé par Michel Therrien hier à Brossard, tout juste avant le départ du club pour New York.

«Il y a une chose, c'est que le trio de Plekanec doit nous en donner plus, a expliqué le pilote du Canadien. Je vais être patient avec les trios en autant que les occasions de marquer soient présentes, même sans résultat. Mais quand il ne se passe rien, je dois prendre des décisions.»

À l'entraînement d'hier, Plekanec a été jumelé à Brian Gionta, avec qui il a déjà connu de bons moments sur la patinoire. Alex Galchenyuk complétait le trio; le jeune homme est revenu au jeu lundi soir, après une longue absence en raison d'une blessure au genou droit.

Dans le vestiaire

Une seule fois à New York

Le Canadien n'a disputé qu'une seule rencontre cette saison au MSG de New York - une victoire de 2-0 à la fin du mois d'octobre. «Si on continue à jouer comme on l'a fait lundi soir, nos chances sont bonnes, a dit Michel Therrien. Les résultats n'ont pas été de notre bord, ça arrive. On veut jouer un match solide. Si on continue comme ça, le vent peut tourner.»

De fan à adversaire

Max Pacioretty a hâte de poser les lames sur la glace du nouveau MSG à Manhattan. «J'étais un fan des Rangers quand j'étais petit, je me souviens de leur Coupe Stanley en 1994, a-t-il raconté. Je n'ai pas encore joué là-bas depuis les rénovations. Il s'est passé beaucoup de choses dans cet aréna.»

Aucun capitaine, mais plusieurs leaders

Depuis que Ryan Callahan a été échangé au Lightning de Tampa Bay en retour de Martin St-Louis, les Rangers n'ont plus de capitaine. «Je pense que ça nous a rapprochés, car plusieurs joueurs s'imposent», a noté Derick Brassard. La situation n'est pas si inhabituelle: Brassard l'a vécue durant une saison à Columbus, et le Canadien n'a pas eu de capitaine en 2010. Mais le luxe d'avoir un certain nombre de vétérans établis au sein de l'équipe permet de combler naturellement le vide. La présence de Brad Richards, entre autres, fait une différence. «Même quand Ryan Callahan était avec nous, depuis le premier jour en fait, Brad a sans doute été l'un des joueurs vers lesquels je me suis le plus tourné», a admis Alain Vigneault.

Chanceux, et alors?

P.K. Subban a fait sourciller les journalistes de New York en affirmant, après le deuxième match, que si Henrik Lundqvist avait bien joué contre le Canadien, il avait également été chanceux devant le filet des Rangers. Or, Lundqvist lui-même a corroboré les dires de Subban, hier. «On a assurément besoin de chance. C'est un sport rapide et il y a tellement de choses qu'un gardien ne peut pas maîtriser. Il faut donc croire en soi-même, travailler fort et, bien souvent, bénéficier de rebonds favorables. C'est sûr qu'il y a de la chance, ça ne fait aucun doute.»

- Richard Labbé et Marc Antoine Godin