Pendant une moitié de rencontre, le jeu que nous offraient le Canadien et le Lightning de Tampa Bay ressemblait à la série que tout le monde prédisait. Mais ce sont les séries de 2014: les valves se sont ouvertes et le Tricolore a porté un dur coup au Lightning en l'emportant 4-1.

Les hommes de Michel Therrien se sont placés dans le siège du conducteur en remportant les deux premières rencontres avant même d'avoir joué au Centre Bell. De quoi ébranler le Lightning qui pourrait vite se retrouver à court de munitions.

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Le Canadien a gagné ce deuxième match en faisant preuve d'un calme et d'une confiance palpables. Son attitude très business lui allait à merveille.

«On va être dur à arrêter si l'on continue comme ça», a lâché David Desharnais, qui a ouvert la marque en avantage numérique en inscrivant son premier but en carrière en séries. 

Blanchi à ses 27 tentatives précédentes, le Tricolore n'avait pas marqué avec l'avantage d'un homme depuis le 25 mars face aux Sabres de Buffalo.

«Dans un match comme celui-là, obtenir le premier but et avoir une avance, c'est énorme, a convenu l'entraîneur-chef du Lightning Jon Cooper. Puis, à 2-0, je suis certain que leur stratégie n'était pas d'aller marquer un autre but, mais bien de nous empêcher d'en marquer un.»

«Bourque a faim»

Rene Bourque a connu l'un de ses meilleurs matchs dans l'uniforme du Canadien en marquant deux buts. On l'a également vu déployer de l'ardeur en replis défensifs et offrir une échappée à Brian Gionta grâce à une longue et brillante passe.

«Bourque a eu une saison difficile mais depuis qu'il est revenu dans la formation, il saisit ses opportunités», a noté Michel Therrien, qui l'a envoyé sur la passerelle à neuf reprises cette saison, la dernière en date remontant au 4 avril à Ottawa. 

«Il a faim, il s'implique physiquement et il marque de gros buts. Il a joué un très bon match.»

Le Lightning, pour sa part, a évité le blanchissage lors d'une supériorité numérique avec moins de deux minutes à faire dans le match.

Il s'est frotté à un Carey Price qui était de retour à sa forme de saison régulière. Price a réalisé son arrêt le plus important en fin de deuxième lorsqu'il a stoppé coup sur coup les tirs de Teddy Purcell et Cédric Paquette avec sa jambière gauche.

«Honnêtement je me suis précipité, a admis l'auteur de 26 arrêts. C'était du désespoir. À vrai dire, je ne me souviens pas vraiment du geste que j'ai posé pour faire l'arrêt, je voulais juste toucher la rondelle.»

Production secondaire

Les défenseurs du Lightning ont fait moins de bêtises avec la rondelle que mercredi, mais on attaque se montre vulnérable en raison d'un manque de profondeur.

«Toutes les équipes qui connaissent du succès en séries s'appuient sur de la production secondaire, disait Steven Stamkos en matinée. Les meilleurs trios ont tendance à se neutraliser et ce sont les troisièmes et quatrièmes trios qui finissent par faire la différence.»

Dale Weise l'a fait dans le premier match; Bourque a enchaîné vendredi.

Sur son premier but, l'Albertain a profité d'une belle passe de Thomas Vanek pour s'amener avec vitesse entre Sami Salo et Eric Brewer, qu'il a habilement contourné. Il s'est ensuite présenté seul devant Anders Lindback qui a tenté sans succès de harponner le disque.

Lindback, qui a cédé trois fois sur 23 lancers, n'a pas si mal fait, mais a été remplacé en troisième période après avoir cédé un trop long retour à Gallagher. Ça a marqué l'entrée dans le match du Letton Kristers Gudlevskis, ce fameux gardien qui avait donné tant de misère à l'équipe canadienne à Sotchi. 

Si le Lightning souhaite brasser la cage en vue du troisième match au Centre Bell, ce n'est pas à un retour miraculeux de Ben Bishop auquel on doit s'attendre, mais plutôt au premier départ de Gudlevskis.

Jon Cooper a 48 heures pour méditer là-dessus. En attendant, son équipe est dans les câbles.