Les joueurs du Canadien ont mis du temps à sauter sur la patinoire du Centre sportif Bell de Brossard mercredi après-midi, mais ils avaient une bonne raison: ils attendaient de voir si le Canada allait être en mesure de vaincre la Lettonie dans le tournoi de hockey masculin aux Jeux olympiques de Sotchi.

Il aura finalement fallu le but de Shea Weber en troisième période, qui a procuré un gain de 2-1 au Canada, pour pousser tous les joueurs du CH sur la patinoire. Pourtant, ce n'était pas la volonté de retourner sur la patinoire qui manquait aux joueurs du Tricolore.

«C'est bien d'être à la maison pour regarder les Jeux olympiques, mais ça fait encore plus de bien de retrouver sa routine habituelle, a déclaré Brendan Gallagher, qui est retourné chez lui dans la région de Vancouver pendant la pause. J'avais hâte de revoir les gars et de retourner sur la patinoire.»

Il n'était pas le seul à penser de cette façon. Josh Gorges a lui aussi trouvé la période d'arrêt plutôt longue, même s'il reconnaît qu'elle est nécessaire à tous les quatre ans.

«C'est toujours bien d'avoir une pause, de prendre du recul sur le hockey, pour recharger ses batteries, a dit Gorges. Il y a beaucoup de matchs qui s'en viennent en très peu de temps et c'est une période cruciale de la saison, donc c'est bien d'avoir ça. (...) Mais je ne prendrais pas une aussi longue pause, à part pour les Jeux olympiques, parce que c'est très long comme pause. Je crois que quatre ou cinq jours, comme c'est le cas pendant la pause du match des étoiles, c'est l'idéal.»

Évidemment, dans le vestiaire après la séance d'entraînement, tous les joueurs discutaient du tournoi olympique. D'ailleurs, la décision d'Équipe Canada de laisser P.K. Subban, le lauréat du trophée Norris remis au défenseur par excellence de la LNH l'an dernier, en plan sur la galerie de presse pendant trois de leurs quatre matchs jusqu'ici n'est pas passée inaperçue.

«Subban aurait peut-être aidé (à régler les problèmes offensifs du Canada), a admis Gorges du bout des lèvres. Je ne sais pas. Ils ont de très bons défenseurs, et je crois qu'ils sont tous capables de générer de l'offensive. Parfois, les entraîneurs doivent prendre des décisions.»

Gorges a également commenté les performances de son bon copain Carey Price, qui sera vraisemblablement le gardien partant de l'équipe canadienne jusqu'à la fin de la compétition olympique.

«Je crois que la plus grosse difficulté pour (Price), c'est qu'il n'est pas très sollicité comme il en a l'habitude ici, a expliqué Gorges. Je suis sûr que c'est difficile quand tu ne reçois pas de tir pendant cinq ou 10 minutes, avant d'être confronté à une percée et de devoir faire un gros arrêt. C'est difficile de rester concentré, mais je suis certain qu'il est là parce qu'il sait comment y parvenir.»

«Il joue à la hauteur des attentes, a ajouté Gallagher. Il a été leur pierre d'assise devant le filet. On peut voir la confiance qu'ils affichent à cause de la qualité de son jeu. Si vous commettez une erreur, il sera là pour la réparer.»

Un pari sur le match Canada/États-Unis?

Le capitaine du Tricolore Brian Gionta et Alex Galchenyuk risquent d'être isolés de leurs coéquipiers canadiens, vendredi, à l'occasion du duel en demi-finales du tournoi de hockey masculin aux Jeux olympiques de Sotchi entre les États-Unis et le Canada.

«Ce sera un match très intéressant, a convenu Gorges. Le problème avec les matchs à élimination directe, c'est que n'importe quelle équipe (dans ce tournoi) peut en battre une autre dans un seul match. De toute évidence, j'encourage le Canada, je veux qu'il gagne, mais les États-Unis ont une bonne équipe aussi. J'ignore qui va l'emporter.»

Flairant la bonne affaire, Gallagher a d'ailleurs indiqué qu'il allait proposer un pari sur ce match à Galchenyuk - comme ce fut le cas lors du Championnat du monde de hockey junior en décembre.

«Nous devons faire un pari, a-t-il martelé. Mais nous attendions parce que nous ignorions l'identité des équipes en demi-finales. On l'a fait lors du Championnat du monde de hockey junior, alors il faudra qu'on le refasse.»

Une perspective qui n'enchante pas Galchenyuk. Après avoir commenté brèvement le parcours des Américains, Galchenyuk, dont les racines sont russes, en a profité pour discuter de la signification de la défaite russe mercredi en quarts de finale contre la Finlande.

«C'est énorme, a-t-il admis. C'est une défaite difficile à avaler pour les joueurs et le pays. Mais je ne veux pas trop émettre de commentaires car je suis ici, à Montréal, et non là-bas. Je suis certain que les joueurs russes voulaient l'or, donc c'est de toute évidence difficile à accepter.»