Avant le départ du Canadien pour le New Jersey, lundi, Michel Therrien a rappelé qu'il avait procédé à des expériences lors deux semaines précédentes et qu'il y en aurait possiblement d'autres dans les jours qui suivraient.

Le rappel de Jarred Tinordi, qui sera en uniforme jeudi face aux Jets de Winnipeg, est là pour le confirmer.

Aussi tard en saison, on entend habituellement les entraîneurs dire que l'heure n'est plus aux expériences. Or, il y a des zones de flottement chez le Tricolore et l'on cherche encore des solutions. Ça ne semble pas importuner l'entraîneur-chef.

«Quand on a commencé la saison, peu de gens croyaient en nous, a-t-il rappelé. On a surpris beaucoup de monde. Et là, encore une fois, il y a de grands doutes à l'endroit de notre équipe. Mais c'est le genre de défi que j'adore.»

Mais comment les autres défenseurs perçoivent-ils ce rappel aussi tardif?

«Pour l'instant on essaie de trouver un équilibre dans notre jeu d'ensemble, a répondu Josh Gorges. Parfois, ce genre de rappel peut être une poussée dans le dos d'un peu tout le monde. Tinordi va avoir une opportunité de faire sa marque, mais c'est aussi un message aux autres défenseurs qu'il nous faut être meilleurs.»

Un Tinordi plus physique

Ayant reçu l'appel du Canadien vers 22 heures, mardi soir, Tinordi obtient donc une chance in extremis de se tailler un poste et d'entreprendre les séries éliminatoires à la ligne bleue du Tricolore.

«On rêve tous de prendre part aux séries de la LNH et j'espère que ça devienne une réalité pour moi», a convenu le défenseur de 6'6.

Mais pour que ça se produise, Tinordi devra démontrer à ses patrons qu'il a apporté les ajustements qu'on lui avait demandé.

«Quand il s'est amené avec nous la première fois, il était excité de se prouver et il avait fait du bon travail avant de perdre un peu sa confiance par la suite», a noté Therrien.

«Nous voulions qu'il travaille sur certains aspects, entre autres qu'il joue de façon plus robuste. Or, à ses derniers matchs avec les Bulldogs de Hamilton, il s'était assuré d'être une présence physique.»

En même temps, le Tricolore ne s'attend pas à ce que Tinordi remplace Alexei Emelin.

«On ne peut pas demander à un jeune de 20 ans de remplacer un vétéran de 27 ans», a dit Therrien en ajoutant que Tinordi n'avait pas de pression en se joignant au grand club.

Une infériorité numérique en panne

Tinordi, le premier choix du Canadien en 2010, n'a pas été employé du tout en infériorité numérique à ses six premiers matchs à Montréal. Mais voilà qu'on lui demande de prêter main-forte à une unité qui traverse un sérieux passage à vide, ayant accordé 10 buts au cours des 27 dernières supériorités adverses.

«J'ai joué en désavantage tout au long de ma carrière, a souligné l'ancien capitaine des Knights de London. Maintenant que j'ai bien appris le système, j'espère contribuer et aider l'équipe à gagner.»

Une rencontre entre Therrien et ses hommes de confiance en désavantage numérique, plus tôt cette saison, avait relancé cette unité qui, par la suite, avait connu une belle séquence. Mais, pareil à d'autres aspects du jeu du Tricolore, elle a pris de mauvaises habitudes lors des six derniers matchs.

«Tout est une question d'engagement», a soutenu Gorges qui, à l'instar de Tomas Plekanec et Andrei Markov, a été sur la glace pour cinq des 10 derniers buts de l'adversaire à quatre-contre-cinq.

«Tout le monde doit se sacrifier pour faire le boulot. Si l'on veut connaître du succès en séries, c'est un aspect du jeu crucial où il faudra absolument faire le travail.»