C'est sans surprise qu'Andrei Markov a été choisi comme candidat du Canadien au trophée Bill-Masterton, remis chaque année au joueur qui exprime le mieux les qualités de persévérance, d'esprit sportif et de dévouement au hockey.

Le défenseur de 34 ans a fait preuve de ténacité afin de sortir du long tunnel de la convalescence. Forcé à l'inactivité dans 140 des 160 matchs de son équipe lors des deux dernières saisons, Markov s'est finalement remis de trois interventions chirurgicales au genou droit et a disputé tous les matchs de son équipe cette saison.

«Il en reste encore trois», a prévenu Markov, toujours pince-sans-rire.

En dépit d'un calendrier écourté, le prochain match auquel Markov prendra part officialisera sa campagne la plus occupée depuis la saison 2008-2009.

L'an dernier, Max Pacioretty avait enlevé les honneurs du trophée Bill-Masterton par la façon dont il s'était remis de la célèbre mise en échec de Zdeno Chara, des Bruins de Boston. Or, deux anciens coéquipiers de Markov pourraient l'empêcher de garder le Masterton dans le vestiaire du Tricolore. En effet, s'ils devaient être choisis au sein de leur équipe respective, Sheldon Souray, des Ducks d'Anaheim, et Steve Bégin, des Flames de Calgary, poiurraient bien être des candidats de choix.

«Mon coup de patin n'est pas un problème»

Personne ne peut mettre en cause la persévérance dont Markov a fait preuve pour renouer avec l'action. Sur la patinoire, toutefois, on doit reconnaître qu'il n'est plus aussi dominant défensivement.

«Le jeu s'améliore d'année en année à mesure que les joueurs sont de plus en plus costauds et de plus en plus rapides, a indiqué Markov. J'essaie de maintenir le même niveau de jeu et même de m'améliorer. Mais je ne sais pas s'il y a eu lieu pour moi d'ajuster quoi que ce soit dans mon jeu.»

Et le coup de patin? Ne sent-il pas que sa glisse a changé par rapport à ce qu'elle était autrefois? Je ne trouve pas que mon coup de patin soit un problème, a-t-il répondu. Je me sens à l'aise.»

Peut-être est-ce la fatigue qui explique pourquoi Markov affiche un différentiel de -12 à ses 13 derniers matchs. Plus tôt cet hiver, il a démontré que son genou pouvait tenir le coup en disputant 21 matchs avec le Vityaz Tchekhov. Et depuis la fin du lock-out, non seulement a-t-il pris part à tous les matchs du CH, mais il a été employé plus que quiconque. La bagatelle de 1093 minutes en 45 rencontres.

Michel Therrien a fait un geste significatif, lundi, en le plaçant aux côtés de Yannick Weber. Pendant ce temps, Francis Bouillon s'est retrouvé à la gauche de P.K. Subban, et le duo Gorges-Diaz a repris du service.

À savoir s'il constatait un changement dans les performances de Markov au cours des dernières semaines, Therrien s'est montré prudent.

«Les équipes s'ajustent», a répondu l'entraîneur, ajoutant que Markov était très efficace en avantage numérique.