Personne dans l'Association Est n'a joué moins de matchs que les Bruins de Boston. Et pourtant, ils ont pris la tête du classement, samedi après-midi, en enfilant une sixième victoire consécutive.

Leur gain de 3-2 face au Lightning de Tampa Bay est certes une bonne façon d'amorcer un mois de mars qui s'annonce impitoyable pour eux. Car s'ils ont été ménagés par le calendrier - les Flyers de Philadelphie, par exemple, ont joué cinq matchs de plus qu'eux - les Bruins n'ont pas moins de 17 matchs prévus au mois de mars.

Un horaire de fou!

«Nous avons été chanceux d'avoir eu un calendrier plus facile en début de saison, a convenu l'attaquant Daniel Paillé. Mais on préfère ne pas regarder trop loin dans l'avenir, sinon on va s'épuiser mentalement.»

Les Bruins ont eu raison de faire le plein de victoires en début de saison, récoltant 14 victoires à leurs 18 premiers matchs. Car en plus des nombreux affrontements qui les attendent, le niveau de jeu va aussi lever d'un cran.

«Que ce soit un calendrier de 48 ou 82 matchs, la compétition augmente toujours à deux mois de la fin, au moment où les équipes les plus compétitives se révèlent, observe Claude Julien. On voit alors beaucoup de matchs de trois points là. À ce niveau-là, il n'y a rien de différent cette année: les équipes bataillent ferme pour rester dans la course.»

Aux yeux de l'entraîneur, la victoire face au Lightning «met la table» en vue de l'affrontement fort attendu ici face au Tricolore.

«Le fait qu'on ait gagné fait en sorte que ce match importera encore davantage que si l'on avait perdu», a dit Julien, une allusion au fait que le premier rang de l'Association Est serait assurément à l'enjeu.

Enfin l'avantage

Cela fait des années que les Bruins gagnent en dépit d'un jeu de puissance couci-couça et ça se poursuit en quelque sorte cette saison. Avant d'affronter le Lightning, ils n'avaient toujours pas marqué en supériorité numérique à domicile.

«Un journaliste m'en avait fait la remarque au dernier match, autrement je ne serais pas au courant, a avoué Patrice Bergeron. Mais c'est clair qu'on doit faire le travail.»

Et c'est ce qui s'est produit face au Lightning!

Tyler Seguin a mis fin à une disette de 0 en 27 sur le premier but des siens, puis Brad Marchand en a rajouté un autre en fin de troisième qui a scellé l'issue de la rencontre.

La petite peste des Bruins inscrivait ainsi son 11e but de la saison et son quatrième but gagnant, ce qui le place ex-aequo au premier rang de la ligue à ce chapitre.

Gare à l'indiscipline

C'est le gardien Anton Khudobin qui gardait le filet des Bruins face au Lightning, samedi, et il a réalisé 20 arrêts. Les deux occasions où il a cédé sont survenues lors d'infériorités numériques.

« Le calendrier resserré fait en sorte que chaque équipe a besoin d'un bon rendement de la part de ses deux gardiens », a rappelé Julien, qui reviendra avec l'excellent Tuukka Rask face au Tricolore.

Le robuste Shawn Thornton, qui avait laissé place à Jay Pandolfo samedi, pourrait également revenir dans la formation pour déranger le CH comme à son habitude.

Or, Thornton et les Bruins devront s'assurer d'être plus disciplinés qu'ils ne l'ont été contre le Lightning. Ils ont concédé huit avantages numériques aux hommes de Guy Boucher, dont trois pour avoir donné de la bande.

«Le Canadien possède un bon avantage numérique alors il faudra s'assurer de rester loin du banc des pénalités», a reconnu Rich Peverley.

«Mais en même temps, il ne faut pas que cela nous coupe les ailes et qu'on cesse d'être robuste. Nous jouerons physique et s'ils décernent des punitions, ainsi soit-il.»