Jouer jusqu'à 50 ans? Ça se peut. Dans la Ligue nationale de hockey, l'exploit n'arrive pas très souvent à moins de s'appeler Gordie Howe, mais c'est quand même le modeste but que s'est déjà imposé Alex Kovalev il y a quelques années.

On ne sait trop si celui que l'on surnomme l'Artiste était sérieux en disant ça, mais aujourd'hui, à bientôt 40 ans, la probabilité de le revoir sur patins à cet âge vénérable semble un peu moins bonne.

Du moins, c'est l'avis du principal intéressé.

«Ça dépend, répond-il en souriant un peu, quand on lui demande s'il sera sur les glaces jusqu'à 50 ans. Avec tous ces jeunes qui arrivent dans la ligue, on verra. Ça dépend aussi s'il y a des équipes qui seront intéressées à moi!»

Kovalev, il faut bien le préciser, ne vit pas ses meilleurs moments de hockeyeur. Après un départ de fou (trois points à son premier match), le vétéran s'est calmé un peu, avec seulement un point à ses neuf parties suivantes. L'entraîneur des Panthers de la Floride, Kevin Dineen, a choisi de le laisser de côté à deux reprises tout récemment.

«Nous avions un accord avec lui au camp d'entraînement, a expliqué le coach, et Alex n'allait pas prendre part à tous les matchs. Ce qui est plus facile à dire lors du camp que le matin des matchs... Mais quand on fait appel à lui, il est prêt.»

Peu importe, Kovalev se dit seulement heureux de pouvoir être ici, à Sunrise. De pouvoir être de retour dans la LNH après une saison difficile dans la KHL, en Russie.

«Je suis encore affamé et j'aime encore jouer, a-t-il tenu à dire. Chaque match, c'est spécial pour moi. Il n'y a rien que j'aime mieux que de jouer au hockey. Si je dois sauter un match, je comprends, je m'y attends. L'équipe veut faire des changements, et il faut trouver des solutions pour arriver à la victoire. Je n'aime pas devoir passer mon tour, mais parfois, c'est ce qu'il faut pour replacer une équipe sur la bonne voie.»

Affronter le CH? Bof!

Kovalev, qui a disputé son premier match dans cette ligue en 1992-1993 chez les Rangers de New York, remarque que le hockey d'aujourd'hui est bien différent de celui d'il y a 20 ans, à ses débuts.

«Le jeu est plus rapide de nos jours, mais les joueurs avaient plus d'habiletés quand je suis arrivé. Maintenant, le jeu est plus simple, c'est facile de prévoir ce que les gars vont faire, c'est facile de lire le jeu. Le jeu était moins prévisible avant.»

Hier soir, Kovalev retrouvait une fois de plus son ancien club, et il affirme que ce n'est plus aussi spécial.

«Parce que plusieurs gars que je connaissais ne sont plus avec le club... C'est drôle, mais je suis allé jouer un an en Russie, et à mon retour, je ne trouvais plus que c'était aussi spécial que de jouer contre le Canadien.

«J'ai eu de très bonnes années en jouant à Montréal, ce fut super que de jouer là-bas, mais maintenant, un match contre le Canadien n'est plus qu'un autre match pour moi.»