Il est bien naturel que plusieurs membres des Blues de St. Louis croient que les Kings de Los Angeles puissent aller jusqu'au bout, après avoir vu leurs grandes aspirations d'après-saison être réduites à néant.

Les Blues étaient la deuxième tête de série dans l'Association Ouest, et la meilleure équipe encore en vie. Il y avait de grands espoirs de vivre un printemps fiévreux puisque les Canucks de Vancouver, les Red Wings de Detroit, les Blackhawks de Chicago et les Penguins de Pittsburgh avaient tous subi une élimination hâtive.

Ils n'ont toutefois jamais été à l'aise face à une équipe des Kings qui les ont battus à leur propre jeu. C'est-à-dire en faisant preuve d'un échec-avant soutenu, d'une robustesse bien dosée et d'une défensive étanche qui n'a pas donné d'ouverture devant un gardien qui s'est avéré la vedette de la série.

«C'est la meilleure équipe que nous avons affrontée, a indiqué l'entraîneur Ken Hitchcock. Los Angeles joue de la façon qu'il faut jouer pour remporter la coupe en ce moment. Je suis certain qu'ils ont trébuché à quelques moments avant de comprendre, mais il semble qu'ils aient finalement compris.»

Les Blues semblaient bien avoir compris, eux aussi, quand ils ont aligné quatre victoires face aux Sharks de San Jose après s'être inclinés lors du premier match de la série du  premier tour.

Mais le balayage infligé par les Kings vient minimiser l'impact de ce qui s'était avéré une saison exceptionnelle. Les Blues ont atteint le cap des 100 points pour seulement la quatrième fois dans l'histoire de la concession, trouvant leurs repères quand Hitchcock s'est amené au début du mois de novembre, et fini à égalité au deuxième rang dans la LNH avec 109 points.

Les gardiens Jaroslav Halak et Brian Elliott ont uni leurs forces pour signer 15 jeux blancs et les Blues se sont avérés la meilleure équipe de la LNH à domicile, avec un record d'équipe de 30 victoires et seulement six défaites en temps réglementaire. Elliott, le meneur de la ligue au chapitre de la moyenne de buts accordés, a brillé après avoir succédé à un Halak blessé au premier tour.

Les Blues n'avaient pas remporté un match des séries en huit ans, ni une série en 10 ans avant de disposer des Sharks. Puis, la sauce a tourné.

Andy McDonald et Patrik Berglund avaient récolté 15 points à eux deux contre les Sharks, mais les membres des deux premiers trios ont été limités à sept points contre les Kings. Berglund, T.J. Oshie et Alex Steen ont tous été blanchis.

Puis, au lieu de dicter le jeu comme ils l'ont fait contre les Sharks, ils se sont retrouvés à la traîne.

«Nous avons écopé de mauvaises pénalités aux mauvais moments, a reconnu Hitchcock. Nous sommes devenus trop émotifs à certains moments.»

Et trop souvent, Elliott s'est retrouvé avec Dustin Brown, Dustin Penner et Anze Kopitar dans les pattes.

Il y a aussi eu les blessures. Le défenseur étoile Alex Pietrangelo est revenu au jeu après avoir raté le deuxième match de la série, mais il n'était plus le même. Il a été sur la glace lors de six des sept derniers buts marqués par les Kings.

Le niveau de jeu des vétérans Barret Jackman et Jason Arnott a quant à lui sérieusement décliné. Peut-être apprendra-t-on, la semaine prochaine, qu'ils étaient également blessés.

«La pilure est dure à avaler, a affirmé Steen. Il faut donner crédit aux Kings, ils ont bien joué, mais je ne crois pas que nous avons joué comme nous en étions capables.»

«C'est le succès dans les séries qui compte, a rappelé le capitaine des Blues David Backes. Ça va faire mal longtemps, mais il faudra en tirer les leçons qui s'imposent.»

Reste à voir si la direction de l'équipe, qui avait fait preuve de patience avec ses jeunes jusqu'ici, voudra poursuivre dans la même veine.

David Perron et Oshie, des choix de première ronde, ainsi que Chris Stewart pourraient devenir des joueurs autonomes avec compensation. Parmi ceux qui pourraient devenir complètement libres, on retrouve les défenseurs Jackman, Carlo Colaiacovo et Kent Huskins, ainsi que les attaquants Arnott, Jamie Langenbrunner et Scott Nichol.