La guerre des mots opposant les Flyers de Philadelphie aux Penguins de Pittsburgh est terminée. Mais il ne s'agit que d'une trêve. Car dès l'instant où les Penguins ou les Flyers sortiront de la patinoire du Consol Energy Center avec une victoire à brandir à bout de bras ou un revers à venger le plus vite possible, cette guerre reprendra de plus belle.

«C'est un fait qu'on ne s'aime pas beaucoup», a lancé le Gatinois Daniel Brière qui, blessé à la suite d'une des nombreuses violentes - et pas toujours légales - mises en échec qui ont marqué l'avant-dernier duel entre les deux clubs le 1er avril a raté les trois dernières parties de la saison.

«Je n'ai pas le droit de vous dire quoi que ce soit quand à ma présence ou à mon absence en vue du match de ce soir», a lancé Brière qui a marqué 16 buts et récolté 49 points en 70 matchs avec les Flyers cette année.

Brière partage le quatrième rang des marqueurs de son équipe avec Wayne Simmonds et Jakub Voracek qui revendiquent 28 et 18 buts.

Malgré ce mutisme affiché par le joueur de centre, vous pouvez compter sur sa présence au sein de la formation des Flyers.

Bien que lui et ses coéquipiers aient eu le dessus sur les Penguins cette saison (4 victoires, 2 revers), Daniel Brière convient que leurs adversaires de la Pennsylvanie sont les favoris.

«Si tu me donnes le choix, je préfère ne pas occuper le rôle de négligé, car j'aime devoir composer avec la pression de gagner. Surtout que bien que nous soyons négligés, nous ne voulons pas perdre pour autant. Et ce ne sera pas une consolation si ça arrive. On a perdu nos deux dernières séries contre les Penguins. On le sait. Et nos partisans nous le rappellent, ne t'en fais pas. L'occasion est donc bien choisie pour renverser les prédictions. Ce sera une série longue. Elle sera âprement disputée, mais nous sommes confiants», a conclu Brière.

Soirée de première

Au moins six recrues seront en uniforme pour les Flyers ce soir à Pittsburgh pour leur baptême en séries éliminatoires. Les Québécois Sean Couturier et Marc-André Bourdon seront de ce groupe.

«Je mentirais en affirmant que je ne ressens pas une forme de nervosité. En fait, je suis plus anxieux que nerveux. J'ai hâte que ça commence. J'ai hâte d'être dans l'action», a souligné Couturier, un joueur de centre de 19 ans que les Flyers ont repêché en première ronde (huitième sélection) l'an dernier.

Beaucoup plus détendu, c'est du moins l'impression qu'il dégageait, le défenseur Marc-André Bourdon se préparait à un autre match. Sans plus. «Ça reste du hockey pareil. Et jouer au hockey, c'est ce que je fais tous les jours. Je n'ai jamais joué en séries dans la LNH, mais j'ai confiance en mes moyens. Je les ai affrontés en saison, j'ai réalisé que je pouvais rivaliser avec eux, alors ce ne sera pas différent ce soir», assurait le défenseur qui est de trois ans l'aîné de Couturier.

En plus des Bourdon et Couturier, les Flyers compteront sur Matt Read, Brayden Schenn et Eric Wellwood qui n'ont pas la moindre expérience en séries dans la LNH. Le robuste Zac Rinaldo compte deux matchs d'expérience alors que Jakub Voracek n'a disputé que quatre matchs de séries avec les Blue Jackets de Columbus au cours de sa carrière.

«L'inexpérience peut parfois être un désavantage. J'en conviens. Mais ces jeunes ont rempli des rôles importants pour nous au cours de la saison. Ce n'est pas comme s'ils débarquaient à la dernière minute pour remplir un trou. Ils sont des membres à part entière de notre club. Et ils nous ont transmis leur énergie et leur enthousiasme tout au long de la saison. Je m'attends à la même chose de leur part en séries et soudainement leur inexpérience deviendra un facteur positif à mes yeux», a souligné l'entraîneur-chef Peter Laviolette.

Des vétérans comme Daniel Brière, Maxime Talbot et Jaromir Jagr se sont aussi assurés de calmer leurs jeunes coéquipiers.

«Je me souviens très bien de mes premières séries. C'était contre Ottawa, l'année où ils se sont rendus en finale de la Coupe Stanley. On les avait croisés en première ronde et je vais admettre que je trouvais que ça allait pas mal vite autour de nous. Nous formions une très jeune équipe. On commençait à rebâtir les Penguins. On manquait d'expérience. Ce ne sera pas la même chose pour nous cette année», a indiqué Talbot.

Après une saison de 19 buts et 34 points, sa meilleure en carrière dans la LNH, Talbot assure qu'il ne sera pas paralysé à l'idée de croiser ses grands copains Sidney Crosby, Marc-André Fleury et plusieurs autres membres des Penguins avec qui il a gagné la Coupe Stanley.

«J'ai joué six fois contre eux cette année. Trois de ces matchs ont eu lieu ici. La glace a été brisée. Les retrouvailles sont passées. Et je vous dirais même que dès que j'ai signé comme joueur autonome avec les Flyers le premier juillet dernier, j'avais le sentiment que je les croiserais en séries. Ça se réalise aujourd'hui», a indiqué Talbot.

Connu et reconnu pour son courage sur la patinoire et ses remarques pas toujours polies qu'il lance à ses adversaires pour les déconcentrer, Talbot assure qu'il sera très calme sur la patinoire face aux Penguins, qu'il ne sortira pas des données personnelles pour déstabiliser ses amis d'hier devenus adversaires aujourd'hui.

«Je me suis calmé sur la glace. Je parle beaucoup moins. Et si j'ai des munitions contre Sid et les autres, je vais les partager avec mes coéquipiers qui eux seront peut-être plus bavards que moi. On verra», a conclu Talbot.

Dans le camp des Penguins tous les joueurs étaient fins prêts à croiser l'ennemi juré venu de l'autre bout de la Pennsylvanie.

«Le mot d'ordre est simple de notre côté et c'est: discipline. On ne doit pas entrer dans leur jeu. On est capable de jouer d'égal à égal avec eux sur le plan physique, mais il faut surtout rester disciplinés afin que notre attaque massive puisse leur faire payer toutes les libertés qu'ils tenteront peut-être de prendre à notre endroit. Si on gagne la bataille des unités spéciales, la plupart du temps, on gagne les matchs. Ce sera pareil à compter de ce soir», a souligné Kristopher Letang qui ne fait pas un plat du fait que les Flyers ont gagné quatre des six duels entre les deux équipes cette saison et cinq de leurs six derniers matchs disputés à Pittsburgh.

«C'est bien plus un concours de circonstances qu'autre chose. Avec Sidney (Crosby) qui n'a pas joué beaucoup depuis deux ans et tous les autres blessés que nous avons eus, c'est bien possible que cela explique en partie notre fiche. Mais ce soir, Sidney est là. Tout le monde est là. Notre équipe est complète et en santé. On est prêts.»

Le match débute à 19h30. Il sera retransmis par RDS et TSN, par les diffuseurs locaux de Pittsburgh et Philadelphie et aussi par la chaine sportive de NBC.