Il n'y a pas de point au hockey pour un effort honorable. Enfin si, le Canadien a été en mesure d'aller en chercher un en prolongation.

Mais le constat restait impitoyable après que Mikhail Grabovski eut assuré la victoire des Maple Leafs de Toronto 5-4 aux dépens de son ancienne équipe: le Canadien n'a récolté qu'une seule victoire à ses sept premiers matchs, ce qui égale son pire début de saison depuis 1941.

>Relisez le clavardage de Pascal Milano.

>Le sommaire du match.

Du coup, il se réveille au tout dernier rang de l'Association Est, soit derrière les Jets de Winnipeg, la seule équipe qu'il a vaincue jusqu'à maintenant.

«On ne peut pas attendre davantage parce qu'on ne peut pas creuser notre trou plus que ça, a reconnu Mathieu Darche. D'autres équipes s'en sont déjà sorties, mais on ne se donne pas de marge de manoeuvre en ce moment.

«Le seul aspect positif, c'est qu'il nous reste 75 matchs.»

Trois avances gaspillées

On ne pourra pas blâmer le Canadien de ne pas avoir débuté avec vigueur. À chacun des engagements, il a marqué un but dans les deux premières minutes de jeu!

Mais l'important revers à cette médaille, c'est qu'à trois reprises dans le match, les hommes de Jacques Martin ont gaspillé une avance.

«C'est la deuxième fois cette saison que nous perdons une avance en troisième période, a regretté l'entraîneur. Je suppose que cela fait partie de notre processus d'apprentissage.»

L'autre match auquel Martin faisait référence est cette défaite de 6-5 subie le 15 octobre aux mains de l'Avalanche du Colorado. Un match qui avait plusieurs similitudes avec celui de samedi.

Chargez!

Les Leafs ont convergé vers le filet de Carey Price plus qu'aucune équipe ne l'avait jusqu'ici cette saison. Price a été rudoyé à plusieurs reprises, au point d'être puni lorsqu'il a répliqué à un adversaire avec un coup de bâton.

La tactique des Leafs a payé en troisième lorsqu'un demi-cercle embourbé a empêché Price de contrôler un retour dont Nikolai Kulemin s'est saisi.

L'une des rares fois où le Canadien a tenté d'imiter les Leafs et de charger le filet adverse, Brian Gionta est entré en contact avec le gardien James Reimer. Ça se passait en première période et le jeune gardien des Leafs, qui a perdu son masque sur la séquence, a quitté la rencontre au terme de l'engagement, visiblement secoué. Il a été relevé par Jonas Gustavsson.

«Je me suis amené dans l'enclave, à l'extérieur du cercle de protection du gardien, et c'est lui qui m'est rentré dedans», a justifié Gionta.

Encore les unités spéciales

Le Canadien n'a pas su profiter des ennuis des Leafs en infériorité numérique pour se donner une marge de manoeuvre. Il a encore été blanchi en quatre attaques massives, ce qui abaisse son taux d'efficacité à 6,9%.

Et en même temps qu'il faisait montre d'ineptie en avantage numérique, le Tricolore se rendait coupable d'indiscipline.

Il a été pris en défaut à deux reprises pour avoir eu trop de joueurs sur la patinoire. Avec trois infractions du genre en seulement sept matchs, le Canadien surpassera aisément son total de 14 (le pire de la ligue l'an dernier) s'il continue à ce rythme.

«Erik Cole est peut-être sauté sur la patinoire un peu vite sur la première punition, mais si les Leafs n'avaient pas tiré la rondelle en sa direction, il n'y aurait pas eu de pénalité, a noté Jacques Martin. Quant à l'autre, c'est une erreur de recrues de la part de nos jeunes défenseurs.

«Ces punitions-là ne nous coûtent pas de match, mais c'est certain que nous devons nous améliorer sur ce plan-là.

«Ce qui nous coûte plus cher, ce sont les unités spéciales.»

Eller en forme

Lars Eller a connu un bon match en récoltant des aides sur les deux premiers buts du Tricolore en plus de conclure sa soirée à +3. Il a entre autres permis à Travis Moen de s'échapper devant Reimer lors d'une infériorité numérique. Moen, qui dit s'est trouvé des mains de fée dans une vente de garage, a enregistré samedi ses troisième et quatrième filets de l'année.

Eller a inscrit une mention d'aide sur le but d'Andrei Kostitsyn

Le poste de centre va comme un gant à Eller.

« Sa performance est encourageante pour notre équipe, a souligné Jacques Martin. C'est dommage qu'il ait raté le camp d'entraînement en raison de son opération à l'épaule, mais on commence à l'intégrer à l'unité d'infériorité numérique et ce soir, son trio a été l'un de nos deux meilleurs.»

Eller est celui qui risque de bénéficier le plus de l'absence de Scott Gomez, qui ratera à tout le moins une semaine d'activité en raison d'une blessure à une épaule subie jeudi soir à Pittsburgh. Gomez a subi vendredi un examen d'imagerie par résonance magnétique, mais les premiers résultats ne permettent pas de déterminer une durée d'absence précise.

«On ne sait pas encore si ce sera une absence de deux semaines ou si ce sera plus long, mais chose certaine, il ne jouera pas cette semaine», a indiqué Martin.

Le match de samedi était le septième que Gomez ratait en raison de blessures depuis son arrivée à Montréal. Le Tricolore présente une fiche de 1-3-3 lorsqu'il n'est pas en uniforme.

À moitié plein ou à moitié vide?

Carey Price a été meilleur que ne le suggèrent les cinq buts qu'il a concédés sur 27 lancers. Il avait la mitaine alerte et trois gros arrêts en troisième, dont l'un du bâton aux dépens de Matt Frattin, ont permis au Canadien de survivre jusqu'à la prolongation.

Mais sa moyenne a quand même gonflé à 3,12 tandis que son taux d'efficacité a chuté à ,878.

«Ça ne nous ressemble pas de donner autant de chances de marquer à l'adversaire lors des matchs à domicile, a soutenu Eller. Carey a dû se surpasser en quelques occasions et, sans quelques rebonds qui nous ont été favorables, les Leafs auraient pu marquer deux ou trois buts de plus.»  

Si Eller se montrait critique de l'exécution défensive de son équipe, Michel Cammalleri, lui, préférait voir le verre à moitié plein.

«Il y a plusieurs choses que nous avons très bien faites ce soir, a indiqué Cammalleri. Ce match-là a été le nôtre durant la majorité de la soirée. Si nous pouvons apporter à la fois cette énergie et cette qualité d'exécution lors des quatre matchs qu'on va jouer cette semaine, nous serons en bonne position.»

Mais pour l'instant, le Canadien ne l'est pas. Il est même dans le gros trouble.

Avec quatre gros matchs qui s'en viennent - la Floride, Philadelphie et Boston deux fois - la prochaine semaine risque d'être cruciale.