Des 14 joueurs et 3 entraîneurs-chefs ayant évolué dans la LHJMQ et qui bataillent dans l'une ou l'autre des deux finales d'associations dans la LNH, 4 ont défendu les couleurs des Olympiques de Gatineau ou de leurs «ancêtres», les Olympiques de Hull.

Si Alain Vigneault, Claude Julien et Michael Ryder sont les figures les plus connues, les fans de cette grande organisation junior se souviennent avec plaisir des belles soirées offertes par David Krejci.

Arrivé de sa République tchèque à l'automne 2004 à 18 ans, Krejci a connu une saison de 22 buts et 63 points en 62 rencontres. L'année suivante, alors qu'on lui a confié un autre jeune espoir du nom de Claude Giroux, Krejci a fracassé la barrière de 81 points, marquant 27 buts et ajoutant 54 passes.

Les Bruins de Boston, qui avaient fait du Tchèque leur premier choix en 2004 (63e sélection), se frottaient alors les mains de satisfaction. Bien guidé par Krejci et appuyé par un talent hors du commun, Giroux a terminé sa première saison dans les rangs juniors avec 39 buts et 103 points en 69 matchs et une sélection en première ronde (22e) par les Flyers de Philadelphie.

«On formait une belle combinaison», a rappelé en souriant Krejci avant le troisième match de la série contre le Lightning.

Un coup de téléphone a failli tout gâcher

Krejci avait déjà été repêché par les Bruins lorsqu'il a accepté de faire le saut dans la Ligue canadienne de hockey. Initialement, c'est à Barrie, au nord de Toronto, qu'il devait chausser les patins. Un coup de téléphone annonçant au joueur de centre qu'il venait d'être échangé aux Olympiques a failli tout compromettre.

«Ma première réaction a été de refuser d'y aller, a dit Krejci. Je trouvais déjà difficile de partir de chez moi. Je ne pouvais m'imaginer me retrouver dans un milieu où je ne comprendrais rien. Fort heureusement, on m'a convaincu de changer d'idée. Car c'est à Hull que j'ai compris ce que je devais faire pour accéder à la LNH.»

Les Olympiques doivent à l'insistance de Petr Pohl la venue de Krejci à l'aréna Robert-Guertin.

«Petr est un ami d'enfance, mon meilleur copain. Il venait de terminer sa première saison à Hull lorsque j'ai été échangé. Il m'a tellement dit de belles et bonnes choses sur l'équipe et les fans que je l'ai suivi», a dit Krejci, qui n'a jamais regretté sa décision.

«J'ai passé deux saisons mémorables. J'ai gardé des contacts étroits avec la famille qui m'a hébergé. Parce que je n'allais pas à l'école, je passais beaucoup de temps avec eux. Je n'ai jamais réussi à apprendre le français, mais ils m'ont beaucoup aidé dans la vie de tous les jours. Je les vois quand je passe à Ottawa et ils viennent souvent aux matchs contre le Canadien à Montréal.»

Filière tchèque

David Krejci est loin d'être le premier joueur tchèque à avoir fait tourner les têtes des partisans des Olympiques avant de le faire dans la LNH. Des joueurs de premier plan tels Radim Vrbata (Phoenix) et Ales Hemsky (Edmonton) sont, comme Krejci, des rouages importants de leur équipe.

Entraîneur-chef de Krejci avec les Bruins et ancien coach des Olympiques, Claude Julien tient à souligner les passages remarqués du défenseur Jiri Fischer - sa carrière à Detroit a pris fin de façon tragique avec un arrêt cardiaque subi au banc des joueurs en 2005 - et de l'attaquant Pavel Rosa.

«Fischer est certainement l'un des meilleurs défenseurs que j'ai dirigés dans les rangs juniors. C'était un pro dès son arrivée avec nous. Il a servi de parrain aux jeunes Tchèques et je n'ai jamais compris comment il a pu glisser aussi bas (25e sélection) au repêchage en 1998. Les Red Wings étaient tellement convaincus qu'il sortirait dans les 10 premiers qu'ils ne l'avaient pas rencontré. Quand ils l'ont vu encore disponible, ils sont venus me demander si le petit gars avait des ennuis. Au contraire! C'est tellement malheureux ce qui lui est arrivé. Il aurait connu un grande carrière dans la LNH.»

Pavel Rosa, l'un des fers de lance de l'attaque des Olympiques lors de leur conquête de la Coupe Memorial en 1997 - Claude Julien était toujours entraineur-chef -, a lui aussi vu sa carrière dans la LNH (Los Angeles) être minée par des tas de blessures.

«Comme bien d'autres coachs des Olympiques, j'ai bénéficié des contacts de Charles Henry qui nous arrivait toujours avec des surprises. Presque toujours de très belles. Des gars de l'Ontario (Claude Giroux), des Américains (Jeremy Roenick) ou des Européens. Je ne sais pas exactement comment il arrivait à faire tout ça, mais c'était toujours pour le bien de l'équipe... et du coach.»

Richard Safarik (un Slovaque) et Jan Nemecek - un défenseur qui a disputé sept matchs avec les Kings de Los Angeles - ont été les premiers membres de la filière tchèque au milieu des années 90. Adam Janosik, un défenseur qui vient de terminer sa deuxième saison à Gatineau, est le dernier en date. Il a été sélectionné en troisième ronde par le Lightning l'été dernier.