David Krejci baisse la tête et assure qu'il ne veut plus jamais vivre la descente en enfer qu'il a vécue l'an dernier en deuxième ronde des séries. Victime d'une fracture au poignet droit qu'il a subie lors du troisième match de la série opposant les Bruins aux Flyers, Krejci a été le témoin impuissant des quatre défaites consécutives que son équipe a encaissées après qu'il soit tombé au combat.

«C'est la pire chose qui puisse arriver à un joueur. Je savais que je ne pourrais pas revenir en finale d'association ou même en finale de la Coupe Stanley, mais j'étais quand même derrière l'équipe. J'ai souffert dans ces défaites et j'ai passé un très mauvais été. La seule façon de chasser ces tristes souvenirs de ma mémoire sera de gagner. Et nous avons l'équipe pour y arriver cette année. Cela dit, ça ne coûte rien de parler. Il faudra maintenant passer aux actes», a lancé le joueur de centre tchèque qui aura 25 ans dans 14 jours.

Après des saisons de 73 et 52 points, le premier choix des Bruins en 2004 (63e sélection) a récidivé cette année avec 62 points, dont 30 buts.

«C'est un gars extrêmement talentueux. Il n'est pas le plus gros, mais il est bien encadré avec Milan d'un côté et moi de l'autre. Ce bon mélange de poids et de talent est sans doute notre meilleur atout», a ajouté Nathan Horton.

Attaque bien répartie

Si le trio de Krejci a de quoi faire frémir et que celui de Patrice Bergeron, flanqué de Brad Marchand et Mark Recchi, peut garder les adversaires sur leurs gardes, les troisième et quatrième trios des Bruins assurent Claude Julien d'une contribution certaine de la part de tous ses attaquants.

Un équilibre qui faisait défaut en séries l'an dernier, particulièrement lors de la chute dramatique devant les Flyers.

«Je refuse de me servir des blessures comme excuse. Surtout que nous n'avions qu'à gagner un match au lieu d'en perdre quatre de suite contre Philadelphie. Mais nous étions privés de Seidenberg et Ference en défense, Sturm et Krejci sont tombés en cours de série et Marc Savard était amoindri pour les raisons qu'on connaît (commotion) ce qui fait que nous étions plus vulnérables que nous le sommes aujourd'hui», a admis Claude Julien.

«J'ai rarement vu une équipe avec autant de joueurs capables de marquer des buts», a ajouté Daniel Paillé qui a terminé la saison avec six buts et neuf points dans les 20 derniers matchs au sein d'un quatrième trio pilote par Gregory Campbell (13 buts, 29 points) et Shawn Thornton (10 buts, 20 points).

Seguin en attente

L'équilibre des Bruins confine d'ailleurs Tyler Seguin, le deuxième choix au repêchage l'été dernier, au rang de réserviste. Malgré ses 11 buts et 22 points, Seguin patine dans l'ombre de Michael Ryder qui évolue au sein du troisième trio en compagnie de Chris Kelly et Rich Peverley. Après une saison décevante de 18 buts et 41 points, Ryder devra produire sans quoi Claude Julien pourrait vite le remplacer par Séguin.

«Si on l'a gardé ici c'est parce qu'il est capable de jouer. Il l'a prouvé cette année sinon on l'aurait retourné dans les rangs juniors», a simplement indiqué l'entraîneur-chef des Bruins.

Quant au jeune Seguin, il semble s'amuser autant sur la patinoire où il abat du temps supplémentaire qu'au vestiaire qui est toujours surpeuplé de journalistes lorsqu'il y revient.

«Ce sera difficile encore aujourd'hui», a d'ailleurs échappé Séguin en imitant les «Bip! Bip! Bip!» lancés par les camions pour se faire une place entre les journalistes qui interviewaient Patrice Bergeron d'un côté et David Krejci de l'autre.

«C'est l'expérience qui entre. Je voudrais jouer et je serai prêt si on me fait signe, mais pour l'instant, je goûte aux joies des séries de l'extérieur», a simplement admis l'attaquant âgé de 19 ans seulement entre deux gorgées de Gatorade bleu poudre...