Encore outré par la performance de son équipe qui s'est inclinée 3-2, mercredi, aux mains des Predators de Nashville, Mike Babcock jonglait avec son plan de match lorsqu'il s'est entretenu avec La Presse en début de soirée jeudi.

«Je n'aimais pas nos trios contre Nashville et je les ai changés. J'ai tout chambardé à l'entraînement ce matin et pour dire vrai, je ne les aimais pas plus. En fait, je suis dans ma voiture et je ne les aime toujours pas. Je vais donc passer la soirée et une partie de la nuit à réfléchir pour mettre sur la glace une meilleure équipe que celle que je dirigeais hier. Nous devrons être beaucoup meilleurs qu'hier soir si nous voulons nous donner une chance de battre Montréal», a lancé Babcock avec le ton sec qui le caractérise.

S'il est de bon aloi d'afficher un respect certain à l'endroit de son prochain adversaire, l'entraîneur-chef des Red Wings assure qu'il n'envoie pas de la poudre aux yeux du Canadien quand il décrit le Tricolore comme l'un des bons clubs du circuit.

«Les succès d'une équipe commencent devant le filet et Carey Price est l'un, sinon le meilleur gardien de la Ligue en ce moment. Il n'y a pas un joueur qui avait autant de pression que lui à l'ouverture de la saison et il l'assume complètement. C'est une équipe qui joue bien, qui est organisée, qui patine. C'est un club à l'image de Jacques (Martin) qui se prépare très bien et sait préparer ses équipes», a poursuivi Babcock.

Neuf défaites depuis les JO

Bien qu'échaudé par le manque de combativité affiché par son club mercredi, il semble difficile pour Babcock de tomber à bras raccourci sur ses joueurs. Les Wings dominent l'Association de l'Ouest avec un dossier de 17 victoires, six défaites en temps réglementaire seulement et trois autres en prolongation ou fusillade.

De fait, les Wings n'ont pas encore subi 10 revers en temps réglementaire - 33 victoires, neuf défaites et cinq revers en prolongation ou fusillade - lors des 47 matchs disputés depuis la reprise des acticités régulières dans la LNH après la pause imposée lors de la tenue des Jeux olympiques de Vancouver. Jeux qui se sont couronnés par la conquête de la médaille d'or par l'équipe masculine de hockey, équipe que dirigeait Babcock et qui avait été mise sur pied par Steve Yzerman.

«Des statistiques demeurent des statistiques. C'est bien beau, mais seulement quand tu gagnes. Quand tu assistes à un match aussi terne que celui que nous avons disputé contre Nashville, tu n'as pas le droit, comme entraineur, d'accepter une performance pareille. Nous n'étions pas prêts pour ce match. Nous avons dominé la troisième période, nous sommes passés près de niveler les chances en fin de match - les Wings ont resserré le score 3-2 en retirant leur gardien - mais la vérité, c'est que nous avons amorcé le match en retard. Et avec la parité qui existe dans l'Ouest, tu ne peux pas te permettre une telle erreur et espérer gagner», a tranché l'ancien capitaine des Redmen de l'Université McGill.

Le classement dans l'Ouest est effectivement très serré. Si les Wings profitaient jeudi d'une avance de trois points sur Dallas au premier rang de l'Association, les Ducks d'Anaheim, huitièmes au classement avant les matchs de jeudi, n'avaient qu'un recul de cinq points derrière Detroit. Pis encore, l'Avalanche du Colorado, 12e au classement, n'était qu'à deux points des Ducks.

«Je ne risquerais jamais une prédiction sur le classement final dans l'Ouest le printemps prochain. Mais je peux t'assurer que de très bonnes équipes rateront les séries dans l'Ouest. Regarde ce qui est arrivé aux Kings. Ils étaient parmi les meilleurs de la Ligue en début d'année. Ils ont encaissé sept défaites en huit matchs et les voilà hors des séries. Rien n'est joué, mais cela démontre qu'il est impératif de couper au minimum la durée des séquences de défaites. C'est pour cette raison qu'on doit être prêt contre Montréal. Et nous le serons.»