Le but de Scott Gomez, jeudi soir à Boston, était non seulement le but d'assurance dans la victoire face aux Bruins. Mais ça se voulait aussi une assurance contre la grogne des partisans déçus de son début de saison.

On l'a senti lors du match de mardi soir, au Centre Bell, face aux Canucks de Vancouver: il y a avait un vent d'impatience dans la foule chaque fois que l'un de ses jeux avortait.

«Une léthargie est une léthargie, peu importe que tu la vives au Yankee Stadium ou au Stade olympique», a rappelé Gomez, qui a peut-être mis le couvercle sur son premier passage à vide dans l'uniforme du Canadien.

«Montréal est un formidable endroit où jouer et je suis sincère quand je dis que c'est un honneur de jouer ici.

«Les buts vont venir, on va faire notre part, mais tout ce qui importe c'est de remporter des matchs. Et c'est particulièrement vrai ici, où la victoire rend les gens si fiers et où ils y accordent autant d'attention.»

Le rapide joueur de centre assure que rien n'a changé pour lui au milieu de ces moments difficiles. Ni sa routine, ni l'attention dont il faisait l'objet.

«Je garde le pouls de la ville grâce à mes voisins, a-t-il dit. Et eux, en retour, s'assurent de me réveiller tôt tous les matins!

«Mon travail est avant tout de veiller à ce que mes ailiers marquent, a-t-il ajouté avec plus de sérieux. Or, Andrei (Kostitsyn) a eu plusieurs belles chances et Max (Lapierre) nous complète bien.

«Ce n'est qu'un match, mais parfois c'est tout ce que ça prend.»

Un message subtil de l'entraîneur

À l'exception de Carey Price et peut-être de Josh Gorges, Gomez était le seul joueur de premier plan du Canadien parmi la douzaine de patineurs sur la glace, vendredi. Jacques Martin lui a demandé de participer à l'entraînement facultatif alors que plusieurs coéquipiers de renom étaient restés au gymnase.

Selon l'entraîneur, des vétérans comme Gomez et Brian Gionta sont conscients de leur importance au sein de l'organisation et leur fierté les stimule à produire.

«Sauf qu'après un certain temps, ils se sentent davantage sous pression, a noté Martin. C'est donc important pour eux de garder les choses simples.

«Le but de Gomez à Boston n'était pas le fruit du hasard. Il a fait une passe à Andrei qui se dirigeait vers le filet, et ça a créé une première chance. Et si Gomez a ensuite marqué, c'est parce qu'il était dans la circulation. Il est allé devant le filet au lieu d'aller vers l'extérieur.

«Souvent il y a des raisons pour lesquelles un joueur ne marque pas»

La défense d'abord

On a fait grand état de la production timide des Gomez, Gionta et Cammalleri depuis le début de la saison. Mais l'équipe ne peut que se réjouir de revendiquer une aussi belle fiche sans que ses principaux attaquants ne fonctionnent à plein régime.

«On ne marque peut-être pas autant de buts qu'on le voudrait, mais ça ne veut pas dire que l'on ne joue pas selon nos capacités, a rétorqué Josh Gorges à ce sujet.

«Notre philosophie est censé être «la défense d'abord». C'est ce qui fait en sorte que l'on gagne des matchs. Et si l'on gagne, que ces gars-là n'aient pas marqué importe peu.»

Même si Gomez, Gionta et Cammalleri n'affichent que deux buts chacun à forces égales, Benoit Pouliot et Jeff Halpern, entre autres, ont pris le relais avec quatre chacun.

Le rendement de l'équipe à égalité numérique est d'ailleurs l'une des choses qui plaît à Jacques Martin jusqu'ici.

«Depuis le début de la saison, l'aspect qui me chicotait le plus était notre avantage numérique, qui semble s'être retrouvé depuis deux matchs.

«Mais à cinq contre cinq, peu importe qui marque, on a quand même eu de bons résultats. On se retrouve avec trois trios qui présentent une production semblable.»