Comme le reste de la LNH, les Sénateurs d'Ottawa n'ont pas réussi à solutionner l'énigme que pose à nouveau Tim Thomas devant le filet des Bruins de Boston samedi soir à la Place Banque Scotia.

Le gardien bostonnais a été intraitable devant son filet pour blanchir ses adversaires favoris dans toute la ligue 4-0 devant 18 959 amateurs, repoussant tous les 29 tirs dirigés vers lui.

C'était son deuxième blanchissage consécutif, et troisième cette saison, alors qu'il n'a pas alloué de but à ses 130:33 minutes de jeu. Le gagnant du trophée Vézina il y a deux ans a aussi savouré sa septième victoire de suite à Ottawa et porté sa fiche contre les Sénateurs en carrière à 17-7-2.

«C'est le jour de la marmotte pour moi cette année, et c'est bien que ce ne soit pas juste à Ottawa en plus», a dit Thomas après son 20e jeu blanc en carrière, qui réduisait sa moyenne à 0,50 cette saison et portait son taux d'efficacité à un incroyable 98,4 %.

«Mais les gars devant moi me rendent la vie facile, les défenseurs bloquent des tirs et s'occupent des retours, les avants mettent de la pression sur l'adversaire et quand ils te procurent une avance de deux ou trois buts, tu te sens pas mal confortable», a-t-il ajouté.

La modeste série de victoires des Sénateurs (4-6-1) s'est donc arrêtée à deux, malgré le retour au jeu du centre Jason Spezza, qui a pivoté un nouveau trio avec Alex Kovalev et Peter Regin sur les flancs. Kovalev a probablement eu les meilleures chances de compter des siens, en début de rencontre, mais il s'est buté à Thomas.

Les Sénateurs pensaient bien avoir marqué à ses dépens en deuxième période quand Daniel Alfredsson a poussé un retour dans le filet en tombant, mais les arbitres Marc Joannette et Chris Lee ont refusé ce but parce que Mike Fisher était dans l'enceinte du filet et qu'il a empêché Thomas de faire l'arrêt.

«À mon avis, le but aurait dû être bon, Mike était dans l'enceinte mais (Zdeno) Chara l'empêchait de sortir. Les arbitres avaient cependant une opinion différente et ce fut un gros point tournant dans la rencontre», estimait l'entraîneur des perdants Cory Clouston après coup.

Fisher lui-même n'était pas aussi convaincu: «Honnêtement, je ne sais pas, j'avais le dos au jeu et je ne sais pas si j'étais dans l'enceinte. Je pensais sur le coup que c'était correct. Un but à ce moment aurait pu changer le «momentum», que nous n'avons jamais eu dans ce match où il n'y avait pas de rythme», a dit celui qui avait auparavant effleuré la barre horizontale avec un tir.

«C'était une bonne décision. Et en plus, on aurait gagné quand même», a lancé Thomas en riant.

C'était alors 1-0 parce que David Krejci avait ouvert la marque à la cinquième minute de jeu quand il a profité de la mauvaise passe de Chris Phillips dirigée vers Mike Fisher en plein dans l'enclave.

Après le but refusé à Alfredsson, les visiteurs ont ajouté à leur avance par l'entremise de Tyler Seguin, le jeune de 19 ans qui a converti une belle passe du plus vieux joueur de la LNH, Mark Recchi, en avantage numérique, ainsi que de Milan Lucic. Ce dernier a réussi là où Nathan Horton avait échoué à peine quelques secondes auparavant, sur une échappée contre Brian Elliott.

Le Québécois Jordan Caron a ajouté un but d'assurance pour les Bruins (6-2-0) en troisième période, lui aussi lorsqu'il s'est présenté seul devant le gardien, qu'il a déjoué entre les jambières. Elliott a fait face à 25 tirs devant la cage des Sénateurs.

«Comme on tirait de l'arrière, on s'est mis à prendre des chances et ils ont capitalisé sur leurs chances», a souligné Clouston, qui n'avait pas Milan Michalek à sa disposition en raison d'une tendinite à son genou opéré le printemps dernier.

C'était un deuxième samedi soir de suite où les Sénateurs étaient blanchis à domicile, après le coup de pinceau de Carey Price et du Canadien de Montréal à leurs dépens la semaine dernière.