Mike Komisarek entend battre le Canadien jeudi à Toronto. En fait, il entend battre son ancienne équipe le plus souvent possible afin de doubler le Tricolore et les autres formations qui lutteront avec Toronto pour s'assurer de la ou de l'une des dernières places en séries éliminatoires.

Mais un peu plus d'un an après son premier match en carrière dans l'uniforme des Leafs, son premier contre le Canadien, Komisarek a appris qu'il ne pourra pas tout faire en même temps.

L'an dernier, Komisarek a écopé quatre pénalités mineures et une majeure - combat avec Travis Moen - pour ouvrir la porte au retour du Canadien qui l'a finalement emporté 4-3 en prolongation.

Brian Gionta a marqué le premier but de la saison du Canadien quatre secondes seulement après que Komisarek eut écopé quatre minutes de pénalité pour avoir porté son bâton à la tête de Scott Gomez.

Le gros défenseur américain était aussi au cachot lorsque Glen Metropolit a nivelé les chances en fin de troisième pour pousser le match en prolongation.

«C'est comme si j'avais voulu récolter un tour de chapeau à la Gordie Howe - un but, une passe et une bagarre - au cours d'une seule et même présence», a lancé Komisarek lorsqu'on lui a fait part de ce premier match difficile l'an dernier.

Un premier match qui pavé la voie à une saison désolante pour Komisarek qui s'est «signalé» avec quatre passes en un différentiel de moins-9 au cours d'une saison de 34 matchs écourtée par une blessure sérieuse.

Tsunami de critiques

Ces déboires sur la patinoire mis en évidence par un contrat faramineux de 22,5 millions $ pour cinq ans offert par les Leafs ont ouvert la porte à une vague de critiques à l'endroit de Komisarek. Une vague qui a pris des proportions de tsunamis alors que les médias ont carrément remis en question son embauche à un prix prohibitif.

«Dire que j'ai voulu trop en faire l'an dernier est un euphémisme. J'ai perdu ma concentration, j'ai oublié de me concentrer sur mes forces et de ne pas tenter de choses que je ne suis pas capable de faire. L'année de transition n'a pas été facile. Prétendre le contraire serait mentir. Mais elle est derrière moi. Je me concentre sur ce que je dois faire pour aider cette équipe à accéder aux séries», a poursuivi Komisarek en tentant de faire croire qu'il n'avait rien suivi de l'épopée du Canadien en séries le printemps dernier.

«J'étais en pleine réhabilitation (opération à une épaule) et je n'avais pas la tête à regarder du hockey. Je peux seulement dire que la période estivale a été bien longue. Trop longue.»

Tous derrière Phaneuf

Souriant, semblant en grande forme physique, Mike Komisarek assurait que l'avenir était bleu à Toronto.

«Nous formons une meilleure équipe que l'an dernier. Nous avons acquis de l'expérience et nous avons un capitaine qui dicte une nouvelle ligne de conduite dans ce vestiaire», expliquait l'ancien premier choix du Canadien (2001) qui est maintenant âgé de 28 ans.

Quand on lui a demandé d'être plus spécifique sur ce que Dion Phaneuf, le nouveau capitaine, amenait à sa nouvelle équipe, Komisarek s'est mis à rire.

«Je suis assis à côté de lui, alors la première chose que je dirais qu'il m'apporte, ce sont des maux de tête. Dion (Phaneuf) est un leader très actif. Il parle. Il parle fort. Il parle tout le temps. C'est un vrai. Je ne veux pas dire que cette équipe acceptait la défaite au cours des dernières années. Mais avec Dion, on ne pense qu'à la victoire et à ce qui doit être fait pour gagner.»

Des exemples?

«Je ne peux pas vraiment répéter ce qu'il dit. D'abord, il y a trop de mots qui ne se disent pas en public et ça pourrait déplaire à nos adversaires. Mais je peux vous assurer qu'il sait garder notre attention.»

L'alignement des Leafs

Giguère et Gustavsson devant le filet.

Beauchemin partage le travail avec Dion Phaneuf à la ligne bleue. Tomas Kaberle et Luke Schenn sont jumelés alors que Mike Komisarek et Carl Gunnarsson patinent ensemble. Jeff Finger et Brett Lebda complètent. Lebda est toutefois blessé...

Les trios d'attaquants pourraient ressembler à ceci lors du match de jeudi : Kris Versteeg, Tyler Bozak et Phil Kessel, Nikolai Kulemin, Mikhail Grabovski et Clarke MacArthur, Fredrik Sjostrom, Tim Brent et Colby Armstrong, Colton Orr, Mike Brown et John Mitchell. Mike Zogomanis est l'attaquant de soutien, mais il pourrait jouer contre Montréal ce soir...

Entre les lignes

Mike Komisarek et François Beauchemin ayant obtenu les titres d'assistants au capitaine Dion Phaneuf, ces sélections laissent Tomas Kaberle sans statut pour la première fois depuis bien des saisons. Les collègues de Toronto ne manquent pas de le signaler sur tous les fronts. «Je ne sais pas pourquoi vous cherchez autant de polémique. On a choisi deux assistants qui savent pourquoi ils ont été nommés. Nous avons parlé à Tomas. Nous lui avons expliqué nos décisions. Il les comprend et les accepte. Il demeure un rouage et un joueur important au sein de notre équipe. Si nous avons besoin de remplacer un assistant à cause d'une blessure, c'est clair qu'il sera le premier élu», a plaidé l'entraîneur-chef Ron Wilson hier...

Les Maple Leafs ont disputé neuf matchs préparatoires en 12 jours. «Je crois que si Burkie (Brian Burke, le directeur général) avait pu en glisser deux autres il l'aurait fait», a indiqué Mike Komisarek...

À Toronto, certains collègues se sont mis à croire aux chances de Leafs dans le cadre du premier match face au Canadien en raison de l'absence confirmée de Mike Cammalleri et de celle possible de Carey Price qui est grippé...

D'autres, plus sévères, se sont dit qu'Alex Auld pourrait bien blanchir les Leafs. Si vous pensez que les journalistes sont négatifs à Montréal. Il faudrait lire ce qui s'écrit et entendre ce qui se dit à Toronto. Outch!