La LNH a indiqué qu'elle rejette le contrat gargantuesque de 102 millions $ US pour 17 ans qu'Ilya Kovalchuk et les Devils du New Jersey ont conclu parce qu'il transgresse la convention collective.

Le chef de direction de la LNH, Bill Daly, a fait une brève mise au point dans un communiqué publié sur le site internet de la ligue, tôt mercredi. Il n'a fourni aucune autre explication détaillée au sujet de la décision.

Mardi, Kovalchuk rayonnait en conférence de presse, en commentant le contrat record en longévité qu'il venait de parapher. Quelques heures plus tard, la ligue tirait le tapis sous les pieds de l'attaquant vedette russe et des Devils.

«Le contrat a été rejeté par la ligue parce qu'il contourne la convention collective», a écrit Daly dans le communiqué.

«En vertu de l'entente, le rejet de contrats déclenche une réaction en chaîne de mesures envisageables qui peuvent être instituées par soit l'Association des joueurs, le joueur et/ou l'équipe en cause.»

Daly a ajouté qu'en attendant, Kovalchuk ne peut pas jouer selon les termes de l'entente et qu'il ne peut en tirer aucun bénéfice.

La ligue a précisé qu'elle n'émettra aucun autre commentaire sur le dossier jusqu'à ce que d'autres développements se produisent.

Une source a indiqué à La Presse Canadienne, mardi, que le contrat avait été invalidé parce que les années de salaires bas dans les dernières de l'entente n'avaient été ajoutées qu'afin de diminuer le salaire moyen du contrat.

Kovalchuk devait toucher 98,5 millions $ des 102 de l'entente au cours des 11 premières années, pour un salaire annuel moyen de 6 millions $ réparti sur 17 années. C'est ce montant qui aurait été pris en compte pour le plafond salarial pour chacune des années du contrat.

La source a ajouté qu'on a pu établir également que les Devils et Kovalchuk ne croient pas que le joueur va honorer l'entente jusqu'à la fin.

L'attaquant vedette ne devait toucher qu'un salaire de 550 000 $ à chacune des cinq dernières saisons du contrat, qui devait arriver à échéance en 2026-27, au moment où il serait âgé de 44 ans.

Les Devils et le conseiller de Kovalchuk, Jay Grossman, n'ont pas commenté la situation depuis l'annonce de la LNH.

Avant, le directeur général Lou Lamoriello avait dit croire que l'entente recevrait l'approbation de la LNH sans problème.

«Nous n'avons rien fait d'incorrect, a-t-il commenté mardi. Nous avons respecté les règles de la convention. Il y a eu des précédents.»

Des ententes de longues durées semblables sont monnaie courante depuis le lock-out en 2005. Mais elles pourraient être appelées à disparaître, dans la foulée d'éventuels pourparlers entourant la prochaine convention.

Les contrats accordés à Marian Hossa (62,8 millions $, 12 ans) par les Blackhawks de Chicago et à Chris Pronger (39,4 millions $, sept ans) par les Flyers de Philadelphie, l'an dernier, avaient été revus par la LNH, avant d'être approuvés.

Le contrat de Hossa avait soulevé plusieurs interrogations parce que le Slovaque va empocher 2,5 millions $ seulement au cours des trois dernières saisons et qu'il sera âgé de 42 ans à l'échéance.

L'AJLNH réfléchit

L'Association des joueurs dispose de cinq jours pour loger un grief au nom de Kovalchuk. L'entente demeurerait caduque advenant qu'il n'y ait aucune contestation de l'association ou qu'un arbitre juge que le contrat est illégal.

L'arbitre disposerait de 48 heures afin de décider si la ligue était en droit de rejeter le contrat.

Si l'arbitre arrive à la même conclusion que la ligue, le contrat sera annulé, et Kovalchuk réobtiendra le statut de joueur autonome sans compensation.

Le syndicat a dit soupeser ses options dans le moment.

«L'AJLNH analyse actuellement l'argumentation sur laquelle la LNH s'est appuyée afin de rejeter l'entente entre les Devils du New Jersey et Ilya Kovalchuk. Nous évaluons les options à notre disposition en vertu des termes de la convention collective, a indiqué le porte-parole Jonathan Weatherdon. L'AJLNH ne fera aucun autre commentaire à ce stade-ci.»

Tout sourire mardi, Kovalchuk a argué que l'argent n'avait pas été le principal facteur de son processus décisitionnel. Il a avancé que la sécurité d'emploi ainsi que la chance de remporter la Coupe Stanley, au sein d'une équipe titrée trois fois en 15 saisons, avaient représenté de plus grands attraits.