Les Canucks se demandent sûrement comment neutraliser Dustin Byfuglien, mais le gros attaquant des Blackhawks de Chicago ne devrait pas constituer le plus gros souci de l'équipe.

Les Canucks ont en effet bien d'autres problèmes à régler avant d'affronter les Blackhawks vendredi lors du quatrième match de cette demi-finale de l'Association Ouest.

Vancouver tire de l'arrière 2-1 dans cette série quatre de sept et quand l'équipe retournera à Chicago, dimanche, elle ne veut pas être obligée de l'emporter afin d'éviter l'élimination.

«Chicago n'est pas un meilleur club que nous, a souligné le gardien Roberto Luongo à l'issue d'un entraînement optionnel des Canucks, jeudi. Mais ils accomplissent un meilleur boulot devant les buts.

«Il faut nous assurer que nous jouons de façon physique autour de leur gardien, autant qu'ils le font contre nous. Cela égalisera la donne.»

Byfuglien a retrouvé son statut d'ennemi public numéro un à Vancouver en enfilant trois buts et en fonçant comme un taureau vers le filet de Luongo lors de la victoire de 5-2 des Hawks, mercredi.

Byfuglien n'est toutefois pas la seule raison qui explique que Chicago ait retrouvé l'avantage de la glace dans cette série.

«Sur deux de ses trois buts il se trouvait dans la zone de notre gardien, note le défenseur Shane O'Brien. Il nous fait être plus efficaces et ne pas le laisse s'approcher ainsi.»

La zone devant Luongo est devenue un véritable terrain de jeu pour les Blackhawks. Lesquels ne se sont pas gênés pour renverser le gardien des Canucks et pourle frapper de leurs bâtons.

A l'autre bout de la patinoire, aucun joueur des Canucks n'a encore démontré la volonté de harceler le gardien Antti Niemi.

Cela doit changer, selon l'attaquant Ryan Kesler.

«Il faut se placer juste en face de lui, encombrer ses jambières, le faire regarder ailleurs, le frapper, résume le finaliste au trophée Selke, plutôt silencieux jusqu'ici dans cette série.

«C'est ce qu'ils font subir à Lui et c'est ce que nous devons faire nous aussi.»

Le jeu de puissance des Canucks est une autre des faiblesses de l'équipe, blanchie en quatre occasions mercredi et dont la fiche est de 2-14 en trois matchs.

Selon Daniel Sedin, les Hawks ne craignent pas d'encaisser des punitions.

«La seule façon de les punir est de marquer en supériorité numérique. Ça va se décider au niveau des unités spéciales.»

Le peu de buts réussis par les meilleurs joueurs des Canucks est inquiétant. Le trio des Hawks constitué de Dave Bolland, Andrew Ladd et Kris Versteeg a en effet réussi à maîtriser Daniel et Henrik Sedin, le coeur de l'offensive du club vancouvérois.

«Ce sont de bons joueurs et nous ne devons pas les lâcher d'une semelle, constate Bolland. Nous ne pouvons nous permettre ni de leur donner de l'espace, ni de les laisser patiner comme ils l'entendent.»

Les jumeaux suédois ont été blanchis lors du troisième match. Ce n'est que la deuxième fois que cela se produit dans leur cas pendant ces séries.

Daniel n'a qu'une passe en trois parties contre Chicago. Quant à Henrik, le meilleur marqueur du circuit durant le calendrier régulier, il a un but et une mention d'aide.

«Je ne crois pas que nous avons été à notre meilleur, reconnaît Henrik, finaliste au titre de joueur le plus utile à son équipe dans la LNH. Nous savons que nous devons mieux jouer, et ça va changer.»

Les frères Sedin ne sont toutefois pas les seuls joueurs des Canucks qui devront mieux jouer.

Mikael Samuelsson, qui a excellé lors du premier tour en enfilant sept buts contre Los Angeles, a ralenti, ne marquant qu'une fois contre Chicago, lors d'un cinq contre trois de surcroît.

Alex Burrows, qui a mené Vancouver avec 35 buts durant la saison régulière, n'en a que deux au cours des séries, dont un dans un filet désert. Kesler et Steve Bernier n'ont pour leur part aucun but contre Chicago.

Le plus gros test pour les Canucks, vendredi, pourrait bien être de garder leur calme. Les Hawks comptent en effet sur plusieurs joueurs qui ont la capacité de déranger l'adversaire.

Burrows s'est vu décerner une punition pour conduite antisportive bien inutile mercredi, laquelle a conduit à un but de l'adversaire. Daniel Sedin s'est de son côté chamaillé avec Bolland, ce qui est rare dans son cas.

«Je pense que la tension a augmenté lors du dernier match et que les gars étaient un peu frustrés, a convenu Kesler. Ils constituent une équipe jeune, leurs joueurs aiment déranger.»

De l'avis de Luongo, les Canucks doivent demeurer concentrés sur l'essentiel.

«Ce qui compte en bout de ligne ce n'est pas d'avoir raison, c'est de gagner la série. Même si cela veut dire qu'il faut encaisser un coup.»

Une défaite vendredi pousserait les Canucks au bord du gouffre. Jonathan Toews, des Blackhawks, sait que Vancouver veut éviter ce scénario à tout prix.

«Nous nous attendons à un match chaudement disputé. Mais nous serons prêts, prévoit Toews.

«C'est super de mener 2-1 mais nous ne voulons pas en rester là.»

Les Canucks tiraient de l'arrière 2-1 contre les Kings au premier tour mais ils se sont ralliés pour remporter la série. Selon Kesler, Vancouver peut se servir de cette expérience face aux Hawks.

«Nous sommes bien loin d'être éliminés. Nous avons déjà vécu cette situation», rappelle-t-il.