Même s'il occupe toujours le premier rang des compteurs des séries avec 16 points, Sidney Crosby a été contraint de commenter sur sa contribution offensive, mercredi. C'est ce qui survient lorsque vous êtes le meilleur joueur au monde et que vous n'inscrivez aucun point en deux matchs consécutifs.

Mais Crosby n'est pas seulement le capitaine des Penguins pour les buts et les passes qu'il empile. La super-vedette a une fois de plus démontré son leadership, mercredi, rappelant que ses statistiques personnelles étaient bien secondaires à l'heure actuelle, et que de toute façon, le hockey des séries ne se prêtait pas toujours aux festivals offensifs.

«À l'exception de celui inscrit dans un filet désert, il n'y a eu aucun but à forces égales, mardi soir. Ça démontre à quel point le jeu est serré au cours des séries», a souligné Crosby, qui estimait que son équipe avait beaucoup mieux joué à compter de la deuxième période.

«Je pense qu'on a passé beaucoup trop de temps à les regarder jouer en première période. Notre style de jeu est de nous porter à l'attaque, en combinant vitesse et robustesse. Lorsqu'on est passifs, on ne forme pas du tout le même genre d'équipe. Le Canadien s'en remet davantage à son jeu de position et aime ralentir les choses en zone neutre, mais ce n'est pas du tout notre style de jeu. Et on devra s'assurer de pratiquer le nôtre dès le début du match, demain (jeudi soir).»

Crosby a hésité lorsqu'on lui a demandé s'il croyait qu'il y avait plus d'accrochage dans la série actuelle comparativement aux dernières auxquelles il a pris part.

«Je ne sais pas... Ils sont très solides défensivement, ils ont un excellent jeu de position, et il faut dire que Hall Gill n'a pas le gabarit d'un être humain typique... Ses bras sont un peu plus longs, alors peut-être rejoint-il ses adversaires plus rapidement? Je ne sais pas s'il y a plus d'accrochage, mais je peux vous dire qu'il n'y a pas beaucoup d'espace sur la patinoire. Mais c'est ce à quoi on s'attend lors des séries éliminatoires.»

Lorsqu'un journaliste lui a fait remarquer qu'il avait montré des signes de frustration pour un deuxième match de suite, mardi - cette fois en fin de deuxième période -, Crosby a voulu remettre les pendules à l'heure.

«Avez-vous la reprise de ce jeu? Josh Gorges m'a atteint à la tête avec son bâton. Et je ne crois pas que personne aime recevoir un coup de bâton sur la tête. Ma réaction n'avait rien à voir avec notre nombre de chances de marquer ou autre chose», a exprimé l'attaquant.

Disputant son premier match éliminatoire en carrière à Montréal, Crosby a eu droit au traitement que réservent habituellement les partisans du Canadien au meilleur joueur du club adverse: une pluie de huées.

«Je n'y ai pas vraiment porté attention. J'ai joué tellement de matchs à Philadelphie que je suis habitué à ce genre d'accueil.»

Intimidant, le Centre Bell

Kristopher Letang partageait le même avis que Crosby au sujet de la première période difficile des Penguins, mardi soir, mais estimait également que l'ambiance électrique qui régnait au Centre Bell avait eu un impact.

«On ne savait pas trop à quoi s'attendre, et on ne savait pas jusqu'à quel point ce serait intimidant. On est donc restés là à ne rien faire, et ça explique peut-être en partie notre lent départ », a commenté Letang.

Le défenseur québécois avait prévenu ses coéquipiers que la foule du Centre Bell serait survoltée.

«J'ai dit aux gars qu'à cause de la foule, ça aurait l'air pire que c'était lorsqu'on serait dans notre zone. Et c'est vrai que ça l'est... Dès que le Canadien prend possession de la rondelle en zone neutre, la foule se lève. On a donc l'impression qu'il se passe quelque chose, même s'il ne se passe rien, et on stresse pour rien. Mais c'est ça le Centre Bell, c'est la magie de cet édifice.»