Carey Price s'est passé la main dans les cheveux à quelques reprises après que La Presse lui eut demandé s'il était de retour en forme et en force comme l'ont démontré ses performances solides, voire exceptionnelles, samedi à Nashville, et mardi au Centre Bell.

«Est-ce que j'étais vraiment perdu?» a-t-il répondu en guise d'esquive.

Bon! Price n'était peut-être pas complètement perdu. Mais il perdait les matchs qu'il disputait.

Il en a même perdu six de suite après avoir remporté des victoires lors des deux premières rencontres de la saison.

Plus encore que les défaites consécutives, c'est l'attitude affichée par le jeune gardien dans cette série noire et lors des cinq matchs qui l'ont suivie (trois victoires, deux revers) qui ont soulevé des tas de questions tout en accentuant les doutes quant à la réelle valeur du gardien numéro un du Canadien.

Des doutes que Price a chassé lors de sa soirée de 53 arrêts à Nashville et de sa victoire en tirs de barrage, mardi, contre les Hurricanes de la Caroline.

Signes évidents de confiance

Spectateur attentif à la rencontre de mardi, Ron Tugnutt, ancien gardien de la LNH, a relevé des signes de confiance évidents dans le comportement de Price sur la patinoire.

Signe affiché dès son premier arrêt, sur le tout premier tir des Hurricanes décoché sur réception par un Erik Cole, fin seul dans l'enclave.

«As-tu remarqué la position de Price? Il était tout juste à l'extérieur du cercle. Un gardien qui se positionne là est en confiance. Il sait qu'il aura le temps d'aller en papillon et de déployer ses jambes même s'il réduit son temps de rédaction de quelques fractions de secondes parce qu'il n'est pas trop creux dans son filet. Ça ne ment pas», a expliqué Tugnutt, qui travaille avec Hockey-Canada.

Cette attitude, Price l'a affichée pendant toute la rencontre. C'était particulièrement évident en prolongation et encore plus en fusillade alors que, non content de simplement stopper les rondelles, il s'assurait de les suivre jusque dans les coins et de les repousser le plus loin possible de son but.

Force tranquille dans le vestiaire

Les signes de confiance remarqués par Tugnutt sur la patinoire sont également évidents dans le vestiaire si l'on se fie aux remarques de Josh Gorges, le grand copain du gardien.

«L'attitude de Carey a changé dans le vestiaire avant les matchs. Juste à le voir marcher, se concentrer, on peut lire la confiance dans son visage. Je suis d'accord pour dire qu'il a perdu son focus pendant une petite période, mais à mes yeux, il est maintenant revenu et je le crois plus fort qu'avant.»

Confronté aux observations de Gorges et de Tugnutt, Price a rapidement acquiescé.

«La première chose qu'un gardien fait quand les choses ne vont pas, est de reculer. C'est mauvais parce que cela entraîne toutes sortes de conséquences négatives. On se fait tous dire depuis que nous sommes petits d'éviter ce piège, mais c'est instinctif: quand ça va mal, on recule même si on empire les choses.

«On a travaillé beaucoup Pierre (Groulx) et moi sur les aspects de base de mon jeu et sur la confiance. Six défaites de suite, ça semble gros. Et dans le fond, ce peut l'être quand tu es plongé dans une telle série. Mais six défaites de suite dans une carrière, ce n'est pas grand-chose. Je dois donc éviter de me laisser perturber par les petits accrocs et garder une analyse plus globale de la situation.»

Dans l'entourage de Price, on se réjouit des récentes performances, mais on relève sa victoire en tirs de barrage à Boston, il y a deux semaines, comme le tournant.

«C'était une victoire importante parce qu'elle mettait un frein aux six défaites, mais aussi parce qu'il aurait été facile de se laisser déconcentrer par le but des Bruins en fin de match. Ça prend des récompenses parfois pour nous convaincre que nous travaillons bien et que nous sommes en possession de tes moyens.»