Sorti du Centre Bell en juin dernier en tant que tout premier choix au repêchage, John Tavares a quitté le domicile du Canadien avec son petit bonheur, jeudi.

Tavares et ses coéquipiers n'ont pas fait le poids contre le Canadien, qui a dominé tous les aspects du jeu dans une victoire sans appel de 5-1. Une victoire, une vraie, qui met un terme à 16 parties consécutives sans gain en temps réglementaire. 

> Le sommaire du match

> Relisez le clavardage avec Marc Antoine Godin

On attendait Tavares, mais c'est Glen Metropolit qui s'est illustré dans ce match. De retour après une absence de six rencontres, le joueur d'utilité n'a pas marqué. Mais il a été au coeur de l'action du début à la fin de la rencontre, à cinq contre cinq comme en avantage numérique. Il a récolté deux passes et surtout obtenu la première étoile.

«Honnêtement, je ne crois pas que cela me soit déjà arrivé dans la LNH. Peut-être à mon premier match en carrière à Washington, mais ça fait si longtemps...» a dit le héros de la soirée.

Malgré son talent limité, «Metro» a su faire monter ses coéquipiers à bord. Ils étaient d'ailleurs nombreux à louanger son travail dans le vestiaire après le match. «Je ne sais pas s'ils se sont ennuyés de moi, mais je me suis ennuyé d'eux. C'était bien de revenir. Je ne suis pas le plus gros ni le plus fort, mais je m'assure de créer de l'espace à mes coéquipiers et je suis assez intelligent pour savoir qu'à cinq contre quatre, il y a toujours un gars ouvert. Il suffit de le repérer et de lui remettre la rondelle», a souligné Metropolit, qui a récolté une de ses passes en avantage numérique.

Domination totale

Pour gagner de façon aussi convaincante, les hommes de Jacques Martin ont dominé dans toutes les facettes du jeu. Ils ont remporté les batailles autour du filet de Martin Biron, ce qui leur a permis de marquer leurs premier, troisième et cinquième buts.

Scott Gomez a ouvert la marque en sautant sur une rondelle que le défenseur Radek Martinek a échappée après avoir tenté de l'intercepter avec son gant.

Max Pacioretty a inscrit son premier de l'année avec un bon tir de l'enclave qui complétait des beaux efforts de Metropolit et Travis Moen derrière le filet.

Et Maxim Lapierre a secoué sa guigne en s'emparant d'une rondelle libre devant le but pour marquer son premier de l'année. «C'est tout un soulagement pour moi, oui, mais c'est surtout un soulagement pour l'équipe d'avoir enfin réussi à débloquer à l'attaque», a-t-il dit après la rencontre.

Timide depuis le début de la saison, l'attaque à cinq a fait mouche à deux reprises. Marc-André Bergeron a marqué à l'aide de l'arme qui lui a ouvert les portes de la LNH : son tir frappé. Bergeron s'est aussi fait complice du but de Mike Cammalleri, qui a enfilé son deuxième à l'aide d'un bon tir sur réception.

La performance de Bergeron a certainement dissipé les doutes quant au fait qu'il avait terminé la rencontre de mardi malgré une commotion cérébrale. «J'espère qu'il était clair que j'avais toute ma tête !» a-t-il lancé après qu'on lui eut remis la rondelle commémorant son premier but avec le Tricolore.

Halak solide

Bombardé par 43 tirs, alors que 39 autres ont raté la cible ou ont été bloqués par ses coéquipiers, Martin Biron a dû regretter plusieurs fois d'avoir refusé les 4 millions offerts par les Flyers, l'an dernier. Il s'est plutôt retrouvé à Uniondale, derrière une défensive poreuse et au tiers du salaire qu'il aurait touché à Philadelphie.

À l'autre bout, Jaroslav Halak a connu une soirée facile, ou presque, alors que ses coéquipiers n'ont rien offert aux Islanders. Ou si peu... Limités à sept tirs en première période, John Tavares et ses coéquipiers n'en avaient que 12 après la deuxième. Ils en ont ajouté dix en troisième, mais les rares qui se sont traduits par des occasions de marquer ont été repoussés par le gardien slovaque.

Halak, qui affiche une moyenne de 1,88 but accordé et un taux d'efficacité de 92,2% après trois rencontres, est d'ailleurs l'unique responsable du but accordé aux Islanders. Pendant une attaque massive, il a jonglé avec le disque derrière son but, et Josh Bailey, qui passait par là, l'a lancé dans la cage déserte.

À un cheveu de la crise en début de semaine, le Canadien vient d'apaiser les critiques avec deux victoires de suite. Il pourra confondre les plus sceptiques en l'emportant une troisième fois, samedi, contre les Rangers au Centre Bell.