L'analyse froide des chiffres favorise les Red Wings de Detroit dans ce septième match décisif face aux Penguins de Pittsburgh. D'ailleurs, nous allons vous étaler les statistiques qui militent en faveur des champions en titre de la Coupe Stanley.

Restons conscients que, lors d'un match ultime, le moindre détail peut faire pencher la balance d'un côté comme de l'autre. Il suffit d'un bond capricieux de la rondelle sur la baie vitrée, d'une imperfection dans la glace qui fait bifurquer la rondelle dans un endroit stratégique, d'un mauvais changement, d'une décision douteuse d'un arbitre pour que s'effondrent toutes les belles théories des experts.

Évidemment on ne peut pas prévoir le hasard! Il faut donc se fier aux faits pour analyser les chances de deux équipes de quitter l'aréna Joe-Louis avec la Coupe Stanley, ce soir.

Et, dans les faits, on doit rappeler que les Red Wings ont un rendement de 11-1 à domicile en séries éliminatoires, égalant ainsi la marque de victoires de la LNH établie en 1988 par les Oilers d'Edmonton. De plus, il faut souligner que les Red Wings ont gagné leurs huit derniers matchs devant leurs partisans.

De fait, les Penguins n'ont pas encore gagné à Detroit en séries éliminatoires, ayant subi trois revers, eux qui ont un rendement de 6-6 sur les patinoires étrangères. Il faut toutefois rappeler que les Penguins ont gagné le septième match de leur série contre les Capitals, à Washington.

Dans cette finale, les matchs ont eu tendance à se jouer lors des 40 premières minutes de jeu, puisqu'il n'y a pas eu de remontée en troisième période. Les Red Wings (12-0) et les Penguins (10-0) ont une fiche parfaite lorsqu'ils entreprennent la troisième période avec une avance.

Finalement, le premier but de la rencontre est très important, comme en témoigne la fiche des deux équipes. Les Red Wings (10-1) et les Penguins (9-4) peuvent imposer leur tempo lorsqu'ils prennent les devants dans le match.

Ça commence à la mise au jeu

Évidemment vous trouvez les chiffres arides. Il faut donc expliquer ce qui nous amène à ces données statistiques. Dans les faits, l'avantage de la glace, c'est beaucoup plus que l'influence de la foule sur les joueurs.

Cela commence à la mise en jeu. Les Red Wings comptent sur six joueurs (Henrik Zetterberg, Johan Franzen, Valtteri Filppula, Dan Cleary, Pavel Datsyuk et Kris Draper) avec un taux d'efficacité supérieur à 50% dans le cercle des mises en jeu. Chez les Penguins, seul Sidney Crosby dépasse 50%!

À Detroit, où le joueur visiteur doit déposer son bâton sur la patinoire en premier, l'avantage des Red Wings sera énorme. Cela veut dire que les Penguins devront concéder de précieuses secondes en avantage numérique, tandis que les Red Wings seront avantagés en gagnant des mises en jeu en supériorité numérique.

Dans la série, cet atout a surtout été évident lorsque les Red Wings étaient en désavantage. Dans l'ensemble des séries, les Red Wings ont présenté un taux d'efficacité de 72,8% en désavantage. C'est faible comparé aux 82,9% des Penguins. Mais à domicile, les Red Wings écoulent le temps avec succès en désavantage dans une proportion de 82,4%.

Outre le jeu de puissance, Mike Babcock, l'entraîneur des Red Wings, peut choisir les confrontations à Detroit. C'est très important, puisque les Penguins possèdent, en Crosby et Malkin, deux des meilleurs joueurs de la LNH.

À Detroit, Babcock oppose systématiquement Zetterberg, un attaquant de premier plan et solide en défense, à Crosby. De plus, il fait appel au duo de Nicklas Lidstrom et Brian Rafalski pour refroidir les ardeurs de Crosby. Ces deux arrières ne jouent pas la carte de la robustesse. Ils misent surtout sur leur intelligence, leur jeu de position et leur vitesse de réaction. Ce sont des armes efficaces contre un joueur comme Crosby, qui n'a pas marqué un seul but à Detroit, ce printemps.

De plus, à domicile, Babcock se sert principalement de Filppula pour affronter Malkin. Mais on retient surtout qu'il aime opposer un duo d'arrières robustes (Brad Stuart et Niklas Kronwall) au champion pointeur de la LNH, doté d'un fort gabarit.

L'importance des gardiens

Ce sont toutes des petites choses qui avantagent les Red Wings, mais en fin de compte, il y a de fortes chances que les gardiens soient appelés à trancher le débat.

Or, Marc-André Fleury et Chris Osgood ont offert leurs meilleures performances à domicile.

Fleury a accordé cinq buts lors des trois victoires des siens à Pittsburgh et il a concédé 11 buts en trois matchs à Detroit. Quant à Osgood, il a été battu 10 fois en trois matchs à Pittsburgh, mais seulement deux fois en trois rencontres à Detroit.