Le commissaire de la LNH Gary Bettman reste sceptique devant l'offre de Jim Balsillie pour l'achat des Coyotes de Phoenix, se disant incertain que la magnat du BlackBerry soit en mesure d'obtenir l'aval des propriétaires d'équipes de la ligue.

Le co-chef de l'exploitation de Research In Motion a annoncé mardi soir qu'il avait fait une offre de 212,5 millions $ US pour acheter les Coyotes, un club en difficultés financières. L'entente est conditionnelle au transfert des Coyotes dans le sud de l'Ontario.

«Je ne sais pas s'il pourrait obtenir l'approbation (des propriétaires), a déclaré Bettman, mercredi, lors d'une rencontre entre commissaires des quatre sports professionnels majeurs aux Etats-Unis. Mais comme je l'ai déjà dit, je n'ai pas droit de vote là-dessus. Si ça aboutit à l'ordre du jour lors d'une réunion du bureau des gouverneurs, ceux-ci rendront leur décision.»

La LNH a privé l'actuel propriétaire des Coyotes Jerry Moyes de son droit de diriger le club après que Moyes eut demandé la protection de la loi sur les faillites. Cette requête comprenait une proposition de vendre la concession à PSE Sports & Entertainment, LP.

Bettman a déclaré que cette demande a été déposée «non pas parce que les créanciers rôdaient dans les parages parce qu'ils n'avaient pas été payés, mais parce qu'il y avait une offre, apparemment de M. Balsillie, pour acheter la concession et la déménager».

«Ceci n'a rien à voir avec notre désir ou non d'avoir une concession dans le sud de l'Ontario. Ceci n'a rien à voir avec la question que M. Balsillie ferait un bon propriétaire qui obtiendrait l'approbation des autres propriétaires. Cela a à voir avec les règles de la ligue et la capacité d'appliquer nos règles», a dit Bettman.

«Que M. Moyes ait eu ou non l'autorité de demander la protection de la loi sur les faillites, c'est là quelque chose que nous allons examiner. Ceci a plutôt à voir avec la tactique employée et le geste de défi à l'endroit des règles de la ligue que d'une question de statut financier du club. Nous croyons qu'avec un nouveau propriétaire et les accomodements que la ville de Glendale est prête à faire, nous pourrons réussir.»

Bettman donnait l'impression que sa ligue n'était pas prête à approuver un déménagement des Coyotes pour l'instant.

«Nous tentons généralement d'éviter la délocalisation des concessions jusqu'à ce que nous soyions absolument dans l'obligation de le faire, a-t-il dit. Nous croyons que lorsqu'une concession connaît des difficultés, il faut essayer de corriger les problèmes. C'est ce que nous avons fait à Pittsburgh, Ottawa et Bufallo avant notre arrêt de travail. C'est ce que nous avons fait quand il y avait la perception que cinq des six concessions canadiennes étaient en difficultés au tournant du siècle. Nous avons corrigé les problèmes. Nous ne fuyons pas une ville (à la moindre occasion).»

Faites vite, dit Kelly

Le directeur de l'Association des joueurs de la LNH, Paul Kelly, a déclaré que la situation des Coyotes doit être résolue rapidement pour le bien de la ligue, du calendrier de la saison 2009-10 et des joueurs qui ont besoin d'organiser leur vie en conséquence.

«Tu ne peux pas laisser traîner les choses, je dirais, bien au-delà de la fin du mois de juin, a déclaré Kelly à La Presse Canadienne depuis la Suisse, où il assiste au championnat mondial de hockey. J'espère que les parties impliqués pourront s'entendre, sinon la cour prendra le temps de résoudre ce problème.»

Kelly, qui a déclaré par le passé que la LNH doit envisager de placer une autre équipe de la LNH dans le sud de l'Ontario, a indiqué que le syndicat soutiendrait les efforts pour mettre en place un contexte favorable et profitable à Phoenix.

«Si cela ne peut arriver, j'ai dit plusieurs fois que le ligue devrait songer sérieusement à mettre une autre équipe dans le sud de l'Ontario - soit à Toronto ou dans la région de Hamilton ou Kitchener», a-t-il dit.

«Le dossier ne relève pas de nous, mais nous le suivons de très près et nous conseillerons nos joueurs tout au long du processus.»

Kelly s'est dit peu surpris que l'offre de Balsillie ait été reçue aussi froidement par Bettman.

«C'est sa troisième tentative d'acheter une équipe dans le but de la déménager, a noté Kelly. Je n'ai pas été impliqué dans ses efforts précédents, mais je sais fort bien que (la LNH) n'aime pas se faire tordre le bras. Et la ligue estime qu'il y a un certain nombre de manoeuvres juridiques et techniques qu'elle peut entreprendre pour bloquer quiconque tente de s'intégrer de force au sein du groupe de propriétaires.

«Nous voulons ce qu'il y a de mieux pour le hockey, nous voulons ce qu'il y a de mieux pour les joueurs et le sport. Si ça s'avère que c'est Phoenix, formidable, nous soutiendrons cette option. Si ça s'avère que c'est la présence d'un nouveau propriétaire et un transfert en Ontario, où l'équipe serait extrêmement bien reçue, si c'est ce qui finit par transpirer, ce serait formidable pour nos joueurs.»