«Il faut croire que le baril est pas mal plus profond que le croyais.»

Comme tous ses coéquipiers, Christopher Higgins était livide dans le vestiaire du Canadien. Un vestiaire dont les portes étaient ouvertes dès l'arrivée.

Après un revers aussi gênant, il n'y avait pas lieu de tenir quelque réunion que ce soit.

Car cette défaite a frappé les joueurs en plein front secouant même Georges Laraque qui n'arrivait même pas à trouver les mots.

«Ça n'a pas de sens, il faut que ça change. C'est vraiment une période creuse alors que rien ne fonctionne. Je ne sais pas quoi dire de plus», a défilé Laraque.

«C'est un club qu'on peut battre et qu'on doit battre. Nous étions prêts. Il y avait de l'entrain dans le vestiaire avant le match, mais aussitôt le match commencé, tout ce qu'ils faisaient se transformait en but», a ajouté Higgins.

Victime de sept buts pour la première fois de sa carrière, Carey Price est demeuré loin des journalistes. Il a complété sa soirée de travail avec un taux d'efficacité de 74,7 %.

Outch!

Questionné sur sa décision de le garder dans le match en dépit des buts qui s'accumulaient, Guy Carbonneau l'a justifiée ainsi.

«Ce soir, c'était le temps qu'il se rende jusqu'au bout. Que ce soit lui ou Jaro (Jaroslav Halak) on doit pouvoir compter sur un meilleur rendement», a indiqué Carbonneau qui n'arrivait pas comprendre comment ses joueurs avaient pu être aussi amorphes sur la patinoire.

«On tente des choses, on parle, on explique et les choses ne s'améliorent pas. Qu'est-ce que tu veux que je fasse? Mais c'est sûr qu'on ne gagnera pas de matchs en accordant sept buts. Et ce soir, nos deux meilleurs attaquants étaient des défenseurs», a lancé Carbonneau en parlant de Mathieu Dandenault (un but, une passe) et Josh Gorges qu'il avait insérés au sein de trios réguliers à la place de Steve Bégin et de Sergei Kostitsyn.

«Je peux prendre une partie du blâme pour ce que je fais et ce que j'aurais dû faire. Mais en fin de compte, il va falloir que les joueurs fassent leur part et prennent leurs responsabilités. Il va falloir que nos leaders se lèvent que nos attaquants produisent», a continué Carbonneau.

Les deux buts marqués hier sont venus de la lame des bâtons de défenseurs.

Saku Koivu n'a obtenu qu'un tir. Alex Kovalev deux. Tomas Plekanec n'a tiré qu'une fois, sur la toute première poussée du match, et il a commis trois revirements. Quatre pour Andrei Kostitsyn et cinq pour Andrei Markov qui n'est plus l'ombre de lui-même depuis la pause du match des Étoiles.

Et si le chiffre des tirs (38) laisse croire que le Canadien a été menaçant, la réalité est toute autre. Dwayne Roloson n'a effectué que trois ou quatre gros arrêts au cours du match.

L'ennui, c'est que Carey Price n'en a réalisé aucun.