Qui aurait pensé en 1993 que 16 ans plus tard Donald Brashear évoluerait encore dans la Ligue nationale de hockey? À ce jour, il a amassé 85 buts et fourni 119 passes, lui qui totalise 2517 minutes passées au cachot.

Après avoir joué ses quatre premières années avec le Canadien, il est allé à Vancouver (quatre ans), Philadelphie (trois ans) avant de signer à titre de joueur autonome à Washington en juillet 2006.

Au fil des ans, ce bagarreur s'est transformé en joueur de hockey capable de tenir son bout tantôt sur un troisième trio, tantôt au sein d'une quatrième ligne, atteignant un sommet de 11 buts en 1999-2000 à Vancouver et 19 passes (28 points) en 2000-2001 avec les Canucks.

«Maintenant, dans la LNH, les équipes mettent l'accent sur la vitesse. J'ai réalisé que si je voulais avoir du temps de glace, je devais être en mesure d'exécuter des jeux. Je peux donc me servir de mon gabarit pour gagner les batailles dans les coins de patinoire et le long des bandes», a admis Brashear, qui est utilisé 8:44 minutes par match depuis le début de la saison.

«Au cours des années, j'ai étudié les bons joueurs dans le but de m'améliorer. Ce n'est pas naturel pour moi, il a donc fallu que je travaille. D'ailleurs, je continue à travailler pour améliorer certains aspects de mon jeu», a ajouté Brashear, qui s'est amené à Montréal avec une production d'un but et trois passes.

Par contre, il y a un aspect que Brashear a toujours maîtrisé, c'est l'art de se battre sur une patinoire! «Les bagarres font partie du spectacle. Je suis capable de jouer ce rôle. J'étais plus agressif dans ma jeunesse afin de gagner le respect de mes adversaires. Maintenant, je ne veux pas être reconnu uniquement comme un bagarreur parce que les règles ont changé dans la LNH.

«Le rôle d'un tough a changé depuis les années des Gordon Donnelly et John Kordic. On pouvait alors attaquer un gars et les deux écopaient d'une majeure. Maintenant, si tu poses un tel geste, tu peux mettre ton équipe dans l'embarras et accorder un jeu de puissance à l'adversaire. Or, on sait bien que maintenant, les matchs se gagnent souvent avec le jeu de puissance», de dire Brashear.

Interrogé sur le code d'honneur des bagarreurs, Brashear était partiellement en accord avec Georges Laraque, qui mentionne qu'on ne se bat pas avec un gars en fin de présence, on n'agresse pas un gars par surprise pour avoir l'avantage, on ne frappe pas un gars sur la glace et on ne célèbre pas une victoire.

«Je vais agir de cette manière-là avec un gars que je respecte. Mais le respect n'est pas une rue à sens unique. Si un gars ne me respecte pas, il n'y aura pas de code», a conclu Brashear sur le sujet.

Un entraîneur respecté

Brashear préfère toutefois parler d'un homme qu'il respecte énormément, son entraîneur Bruce Boudreau. «Quand il est arrivé, il a commandé le respect dès le début parce qu'il avait un système intéressant. De plus, il a ouvert la porte à des jeunes joueurs tels que Mike Green, qui ne jouaient pas souvent avec Glenn Hanlon. C'est un homme qui sait reconnaître le talent. Il a su gagner rapidement la confiance des vétérans.»

Finalement, les yeux de Brashear s'illuminent lorsqu'il est question d'Alexandre Ovechkin, qu'il considère comme le meilleur joueur de la LNH.

«Je l'admire pour plusieurs raisons. Les attentes sont élevées à son égard et il répond tous les soirs. Ce gars-là excelle dans toutes les phases du jeu. C'est un exemple à suivre. Quand tu le vois, tu ne peux pas faire autrement que jouer à fond.»