«C'est une façon excitante de terminer un match, mais ce n'est certainement pas la meilleure», a résumé Saku Koivu à propos de la victoire en fusillade du Canadien, hier soir.

Koivu a joué les héros en déjouant le gardien Cam Ward avec une belle feinte du revers, mais on sent que le capitaine aurait préféré ne pas se rendre à ce seuil critique de la rencontre.

Carey Price avait permis aux Hurricanes de niveler la marque en donnant un cadeau à Matt Cullen en tout début de troisième. Mais il s'est repris de belle façon en frustrant les Canes en fusillade.

«La rondelle a rebondi à l'extérieur de mon gant et je l'ai laissé glisser à ma gauche, a expliqué Price à propos du but de Cullen. Je m'attendais à ce qu'un défenseur la balaie à l'extérieur, mais c'est un joueur des Canes qui l'a balayé entre mes jambes...»

Heureusement, le jeune gardien s'est imposé devant trois attaquants des Hurricanes pour permettre aux siens de se sauver avec la victoire.

Pourtant, l'exécution n'a pas été des plus convaincantes hier.

Le travail en avantage numérique, en premier lieu, a fait jaser. Le Tricolore a été incapable de profiter d'une supériorité de deux hommes, terminant la soirée sans avoir marqué en six occasions.

«On a raté deux filets ouverts, a relevé Koivu. Si l'on avait marqué à ces deux occasions, on ne serait pas ici à en parler.»

«Si l'on continue de bouger la rondelle de cette façon, elle va finir par aller dans le filet», a cependant assuré Alex Tanguay.

Deux supériorités numériques ont également été interrompues par des infractions à Andrei Kostitsyn et Tomas Plekanec. Ces punitions illustrent assez bien le genre de difficultés qu'éprouvent leur trio en ce moment.

Va pour Andrei Kostitsyn, qui revenait au jeu et dont le synchronisme n'était peut-être pas à point.

Mais le rendement de Plekanec inquiète un peu plus.

Leur coéquipier Alex Kovalev, qui a été le meilleur attaquant des siens, hier, n'avait pas trop envie de s'étendre sur leurs ennuis.

«Je leur parle, je leur suggère par où commencer, mais c'est à eux de faire le travail, a mentionné Kovalev. Mais je ne suis pas inquiet à leur sujet, ils vont se replacer.»

Une glace molle

Le Canadien n'a peut-être pas profité de son cinq contre trois dans les dernières secondes de la première période, mais Alex Tanguay a quand même donné les devants aux siens en se voyant octroyer un lancer de punition.

«J'ai décidé de lancer plutôt que de faire une feinte parce que je ne voulais pas prendre de chance étant donné l'état de la patinoire», a indiqué Tanguay.

C'est vrai que la glace du Centre Bell a déjà connu des jours meilleurs. Déjà samedi, face aux Ducks, on pouvait voir les dommages causés par le passage de Madonna et de Lucian Bute.

«Je pense que la glace est demeuré recouverte pendant quatre ou cinq jours, a dit Kovalev. Normalement, elle peut rester en bon état pendant les 15 premières minutes d'une période avant que la neige ne s'accumule. Mais en ce moment, elle est trop molle.»

Avares de lancers

Mais ce n'est pas de la patinoire dont les joueurs du Canadien vont se soucier. Il leur reste des choses à corriger.

Après avoir tiré 51 fois sur Jean-Sébastien Giguère samedi soir, il a attendu hier la dernière minute de la prolongation pour franchir le cap des 20 lancers.

«Ça s'explique par le style de jeu des Hurricanes, qui n'hésitent à faire de l'échec-avant à trois ou même quatre joueurs, estime Saku Koivu. Ça nous laisse très peu de temps pour faire nos jeux et il y en a plusieurs qui avortent. Mais il reste qu'on a des choses à améliorer. Notre jeu de transition doit être plus rapide. Et par moments, on a voulu faire de la dentelle et on n'a pas tiré assez souvent.»

Notons que Roman Hamrlik a quitté la rencontre avec un peu plus de sept minutes à faire en troisième. Sous toute réserve, il a été atteint au pied par un lancer.

On devrait avoir plus de détails aujourd'hui.